Histoire.
Entretien
avec Amina
Al-Bendari,
professeur-adjoint de
civilisation
islamique à
l’Université
américaine, qui
souligne
l’intérêt de la diversification des sources
historiques.
«
Toute source
historique a
ses
richesses
à exploiter »
Al-Ahram
Hebdo
: Que
représente pour
l’Histoire
l’étude des différents
actes
juridiques ?
Amina
Al-Bendari
:
On
cherche à
encourager historiens et
chercheurs,
surtout les jeunes,
à étudier
les multiples récits de
l’Histoire
officielle et non officielle.
Les chercheurs
sont censés
proposer de
nouvelles et
différentes
méthodes d’études et les
utiliser. Il
faut par
exemple trouver de
nouvelles
interprétations, comparer entre
les récits et les sources
historiques,
même si
elles se
contredisent.
—
Pouvez-vous
donner des exemples
sur les
différentes formes de
sources historiques
?
— Les
sources varient
entre les documents
qu’on
trouve dans les archives
des tribunaux, les
récits, les
correspondances, les autobiographies
et autres.
Bref, tout
témoignage arrivé
du passé
est un
produit relevant d’un
contexte
historique précis. C’est-à-dire
que toute
source historique
est
fertile et a ses
richesses à
exploiter.
— De
votre point de
vue,
quelles sont les plus
importantes
études faites se
basant sur
des sources non
officielles ?
— Il
y en a plusieurs. Par
exemple, le Dr
Magdi
Guirguis a présenté un
exposé qui explique la
modification de la représentation
de l’histoire
copte au
cours du
XVIIIe siècle
d’après les sources non
officielles
celle de Dr Insaf Omar
traite les archives des
fatwas de
l’imam Mohamad
Abdou comme
matière
d’étude de l’histoire
sociale,
intellectuelle et politique.
Il y a aussi, le
papier de
Malak Labib, qui a
utilisé les
statistiques comme
nouvelle méthode
d’expliquer la
gestion de
l’occupation anglaise, de
même
qu’Anne Clément,
dont
l’exposé brosse les
dossiers des procès
comme source
d’étude de la
réalité
sociale et politique
d’une
couche sociale
marginalisée : les
paysans.
Ces recherches
comprennent
d’intéressants points assez
nouveaux, à
l’instar des sources exploitées
et les
moyens de leur
utilisation
ainsi que les
sujets
abordés. Je
suis
ravie
d’écouter le papier de
Rania
Abdel-Rahmane, qui met le point
d’orgues sur les papyrus
arabes et la
possibilité de les exploiter
dans
l’étude de l’histoire
sociale.
Malheureusement,
c’est rare de
trouver des
chercheurs arabes qui
s’intéressent
à ces
documents. Son exposé fait un
éveil aux
étudiants égyptiens quant
à
l’importance et la richesse
de ces
manuscrits.
—
Historiens
et archéologues
sont deux
faces d’une
seule monnaie.
Qu’en
pensez-vous?
— Il
faut que
la relation entre les
historiens
et les archéologues
soit
étroite et très forte.
Mais la
séparation qui se trouve
actuellement
entre les
deux est
due au système
d’enseignement qui
limite
l’étude des documents à
la description de la forme
dans la
plupart du temps.
Documents et
objets archéologiques
sont les
résultats concrets
du passé
sur lequel on
quête. On
ne peut
jamais les
comprendre loin du
contexte
historique qui les a produits.
Propos recueillis par
Doaa Elhami