Conception.
«
Je veux
un garçon »,
confie Soha
à son
gynécologue.
Cette
maman de 38
ans s’apprête
à une
quatrième
grossesse.
Mais
le choix de son
futur bébé
n’est pas
laissé au hasard.
Témoignage.
Les
plannings de
Soha
Femme
d’un grand homme
d’affaires,
celle-ci confie
avoir tout
planifié pour
ce
projet comme
elle
l’aurait fait pour d’autres.
A première vue,
la coquetterie de
Soha ainsi
que son intelligence
ne passent
pas inaperçues.
Propriétaire d’un
magasin de prêt-à-porter,
celle-ci
voudrait choisir le
sexe de son
futur bébé
comme elle
le ferait pour
une robe,
ses
accessoires et ses
bijoux. Elle n’est pas encore
enceinte, mais
mettre au monde
une
quatrième fille
risque de
mettre fin à
sa
relation conjugale.
Sinon, Soha
devra accepter
que son
mari
ait une
seconde
épouse. « Mon mari
veut à
tout prix un garçon pour
l’aider à
gérer ses
affaires. D’après
lui, les
filles sont incapables de
diriger une
fortune telle
que la
sienne », confie-t-elle.
Soha tient
à
ce
que l’héritage de son
mari ne
sorte pas de
sa petite
famille. « La présence
d’un garçon me
permettra de
réaliser
cet
objectif. Selon la
loi et
la charia,
si mon
mari a un
garçon, ses
frères et
sœurs seront
exclus de
cet héritage »,
confie-t-elle.
Et ce
n’est pas tout.
Soha veut
à tout prix
prouver qu’elle
est
capable de mettre au monde un
garçon. Une
question de prestige et
aussi pour
épater ses beaux-parents,
surtout
qu’elle a déjà trois
filles.
Et
pour planifier
cette
grossesse, elle commence
à
s’informer sur le
sujet. Elle
navigue sur Internet
et apprend
toutes les
astuces en commençant par
les recettes des
pharaons
jusqu’aux mythes des
Grecs, sans
négliger les calendriers
chinois.
Soha ne rate
aucune occasion pour
connaître le maximum
à
ce
sujet. « Les
Grecs croyaient
que les chromosomes Y
responsables
du sexe
masculin de
l’embryon sont
emmagasinés
dans le testicule
droite
alors que les chromosomes
X qui donnent des
filles sont
emmagasinés
dans le testicule gauche.
Les Grecs
allaient jusqu’à
mettre un
bandage sur le
testicule gauche pour
ne pas
avoir de filles.
D’autres
peuples
sont même
allés plus loin en
éliminant le
testicule gauche »,
raconte-t-elle.
Soha confie
avoir tenté
les calendriers
chinois qui font le lien
entre l’âge
de la mère
et le mois de la
grossesse.
«
J’ai suivi
aussi la
recette thaïlandaise qui
dit que
le mariage
d’une femme obèse avec un
homme
maigre pourrait
donner naissance
à des
garçons et vice-versa.
J’ai dû
prendre 10 kilos de plus »,
dit-elle en
riant. Soha
n’a pas
tardé à faire un régime
en suivant la
méthode du
savant Rajan Joshi,
basée sur
le fait d’augmenter le
taux de sodium et de potassium
dans la
nourriture, deux
mois avant
la grossesse, et
ce, dans
le but de rendre la membrane de
l’utérus plus capable
d’attirer les
spermatozoïdes Y.
Mais
toutes ces
tentatives
ont échoué.
Aujourd’hui,
Soha pense
opter pour
une intervention chirurgicale
lui
permettant de choisir
à l’avance
le sexe de son
futur bébé.
Elle apprend par
l’intermédiaire de
ses
amies que
cette technique commence
à être
appliquée en
Egypte. Elle
consulte son
gynécologue qui
lui apprend
qu’il n’y
a aucune
raison de paniquer.
Il lui
explique
que cette
pratique commence par
une
préparation par injection pour
être plus prête
à recevoir
les spermatozoïdes qui
contiennent le
sexe désiré.
Ensuite, un
tri embryonnaire
consiste à
mettre en
évidence ces
spermatozoïdes.
Si cette
technique assure, d’après les
spécialistes,
d’obtenir le
résultat
désiré, ceci
n’empêche pas
qu’il
existe certains
risques.
Une possibilité
d’avoir un
bébé
handicapé est
présente. Et
dans ce
cas, les experts
interviennent pour
arrêter le
procédé. Autre
risque
: les chances de grossesse
de la mère
deviennent plus limitées.
Raison pour
laquelle les gynécologues
préfèrent
que ce
ne soit
pas une première
grossesse.
Angoissée,
Soha
demande l’avis des
hommes de religion.
« J’ai peur
de mourir en
salle
d’opération et
je crains
de désobéir aux
ordres de
Dieu », commente
Soha. Un
pas en avant,
dix en
arrière. Le rêve
d’avoir un
garçon
l’obsède, mais
cela ne
l’empêche pas
d’avoir
peur des conséquences.
« J’ai
choisi un
gynécologue de grande
renommée,
c’est l’un des
deux
spécialistes qui exercent
cette technique en
Egypte »,
dit-elle.
Ce
dernier a tout fait pour la rassurer
sur cette
nouvelle technique. Soha
devrait payer
une
somme qui
varie entre
20 000 et 30 000 L.E. Le côté
financier ne la
dérange
guère, mais
ce qui
l’inquiète c’est de «
transgresser la
volonté de
Dieu qui m’a déjà
offert
trois filles
adorables »,
conclut
Soha.
Dina
Darwich