Al-Ahram Hebdo, Société | Les plannings de Soha
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 Semaine du 19 au 25 mai 2010, numéro 819

 

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Société

Conception. « Je veux un garçon », confie Soha à son gynécologue. Cette maman de 38 ans s’apprête à une quatrième grossesse. Mais le choix de son futur bébé n’est pas laissé au hasard. Témoignage.

Les plannings de Soha

Femme d’un grand homme d’affaires, celle-ci confie avoir tout planifié pour ce projet comme elle l’aurait fait pour d’autres. A première vue, la coquetterie de Soha ainsi que son intelligence ne passent pas inaperçues. Propriétaire d’un magasin de prêt-à-porter, celle-ci voudrait choisir le sexe de son futur bébé comme elle le ferait pour une robe, ses accessoires et ses bijoux. Elle n’est pas encore enceinte, mais mettre au monde une quatrième fille risque de mettre fin à sa relation conjugale. Sinon, Soha devra accepter que son mari ait une seconde épouse. « Mon mari veut à tout prix un garçon pour l’aider à gérer ses affaires. D’après lui, les filles sont incapables de diriger une fortune telle que la sienne », confie-t-elle. Soha tient à ce que l’héritage de son mari ne sorte pas de sa petite famille. « La présence d’un garçon me permettra de réaliser cet objectif. Selon la loi et la charia, si mon mari a un garçon, ses frères et sœurs seront exclus de cet héritage », confie-t-elle. Et ce n’est pas tout. Soha veut à tout prix prouver qu’elle est capable de mettre au monde un garçon. Une question de prestige et aussi pour épater ses beaux-parents, surtout qu’elle a déjà trois filles.

Et pour planifier cette grossesse, elle commence à s’informer sur le sujet. Elle navigue sur Internet et apprend toutes les astuces en commençant par les recettes des pharaons jusqu’aux mythes des Grecs, sans négliger les calendriers chinois. Soha ne rate aucune occasion pour connaître le maximum à ce sujet. « Les Grecs croyaient que les chromosomes Y responsables du sexe masculin de l’embryon sont emmagasinés dans le testicule droite alors que les chromosomes X qui donnent des filles sont emmagasinés dans le testicule gauche. Les Grecs allaient jusqu’à mettre un bandage sur le testicule gauche pour ne pas avoir de filles. D’autres peuples sont même allés plus loin en éliminant le testicule gauche », raconte-t-elle. Soha confie avoir tenté les calendriers chinois qui font le lien entre l’âge de la mère et le mois de la grossesse.

« J’ai suivi aussi la recette thaïlandaise qui dit que le mariage d’une femme obèse avec un homme maigre pourrait donner naissance à des garçons et vice-versa. J’ai prendre 10 kilos de plus », dit-elle en riant. Soha n’a pas tardé à faire un régime en suivant la méthode du savant Rajan Joshi, basée sur le fait d’augmenter le taux de sodium et de potassium dans la nourriture, deux mois avant la grossesse, et ce, dans le but de rendre la membrane de l’utérus plus capable d’attirer les spermatozoïdes Y.

Mais toutes ces tentatives ont échoué. Aujourd’hui, Soha pense opter pour une intervention chirurgicale lui permettant de choisir à l’avance le sexe de son futur bébé. Elle apprend par l’intermédiaire de ses amies que cette technique commence à être appliquée en Egypte. Elle consulte son gynécologue qui lui apprend qu’il n’y a aucune raison de paniquer. Il lui explique que cette pratique commence par une préparation par injection pour être plus prête à recevoir les spermatozoïdes qui contiennent le sexe désiré. Ensuite, un tri embryonnaire consiste à mettre en évidence ces spermatozoïdes. Si cette technique assure, d’après les spécialistes, d’obtenir le résultat désiré, ceci n’empêche pas qu’il existe certains risques. Une possibilité d’avoir un bébé handicapé est présente. Et dans ce cas, les experts interviennent pour arrêter le procédé. Autre risque : les chances de grossesse de la mère deviennent plus limitées. Raison pour laquelle les gynécologues préfèrent que ce ne soit pas une première grossesse.

Angoissée, Soha demande l’avis des hommes de religion. « J’ai peur de mourir en salle d’opération et je crains de désobéir aux ordres de Dieu », commente Soha. Un pas en avant, dix en arrière. Le rêve d’avoir un garçon l’obsède, mais cela ne l’empêche pas d’avoir peur des conséquences. « J’ai choisi un gynécologue de grande renommée, c’est l’un des deux spécialistes qui exercent cette technique en Egypte », dit-elle.

Ce dernier a tout fait pour la rassurer sur cette nouvelle technique. Soha devrait payer une somme qui varie entre 20 000 et 30 000 L.E. Le côté financier ne la dérange guère, mais ce qui l’inquiète c’est de « transgresser la volonté de Dieu qui m’a déjà offert trois filles adorables », conclut Soha.

Dina Darwich

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