Une
nakba de plus
Farahat
Hossameddine
Le
gouvernement
israélien
extrémiste présidé par
Benjamin Netanyahu a dernièrement
retiré le
projet de loi
concernant la
nakba (défaite)
que la Knesset
avait
proposée et qui stipulait
d’interdire aux
Arabes
d’Israël de commémorer,
le 15 mai de
chaque
année, la nakba de la
Palestine en 1948. Selon
cette loi,
toute
personne qui participerait
à cette
commémoration
est
considérée
criminelle et mérite
une peine
de 3 ans de prison.
Cette
loi a été
annulée suite
à une
forte opposition à
l’intérieur
d’Israël.
En
effet,
cette loi a
été refusée
par les partis
arabes,
certains membres de la
Knesset, des activistes
et des
mouvements de paix et
également par la Gauche
israélienne. De plus, la
presse
israélienne s’est
fortement
opposée à la
loi, la
décrivant de stupide,
raciste,
étouffant les sentiments du
cinquième des
citoyens
d’Israël, effaçant
leur passé,
consacrant la discrimination et
ne
reconnaissant pas les droits
de ces
citoyens.
Or,
Netanyahu a eu
recours à
une manière
détournée et
a réussi à
obtenir
l’approbation de la Knesset sur
la loi de la
nakba après son
amendement.
Cette loi
interdit à
toutes les institutions,
partis,
municipalités, écoles
et toute
association ou institutions
obtenant
une subvention gouvernementale
de commémorer
cet
événement. Et
toute contravention de
cette loi
peut causer le
retrait de la subvention et
impose des amendes
financières
énormes. De plus, la
loi
interdit à
tous les
Arabes d’Israël de
participer
à toute
festivité relative
à cette
commémoration
ou
exprimant une
désapprobation
envers
Israël en tant
qu’Etat ou
symboles.
La
question ici
est
: pourquoi Netanyahu a
présenté
ces deux
projets de
loi ? Il a lui-même
répondu à
cette
question : la commémoration
de la nakba le 15
mai de
chaque année
coïncide avec la
commémoration
d’Israël de
sa fondation et de son
indépendance. De plus,
cette question
est
étroitement liée
à la
démocratie, car si la
démocratie
est le pouvoir de la
majorité et la
majorité en
Israël est
juive, la
minorité (les Arabes)
est appelée
à ne
pas transformer le jour de
l’indépendance d’Israël
en jour de chagrins.
Quant
aux Arabes
d’Israël, (1,5 million
représentant 20,3 %
du total des 7,587 millions
d’habitants
d’Israël), ils
sont les
fils et petits-fils de
160 000 Palestiniens
seulement, qui
sont restés
sur leurs
terres après la
fondation de
l’Etat
israélien. Ceux-ci
insistent chaque
année à
commémorer
leur nakba pour
rappeler au monde
entier que
la terre
palestinienne a
été usurpée
et occupée.
Si les Arabes
avant la
fondation d’Israël
constituaient la
majorité et
représentent
aujourd’hui la
minorité,
ils ont au
moins des
droits et, en premier lieu, le
droit d’exprimer
leurs sentiments
à travers
la commémoration de
cette nakba
inscrite
dans l’Histoire.
Ils
ne doivent
donc pas
être punis
parce
qu’ils expriment
leurs sentiments de
défaite pour
avoir perdu
leurs
terres et leur
patrie.
Cette défaite,
ils la
résument en quelques
mots dans
ce slogan :
le jour de leur
indépendance
est le jour de
notre
défaite (nakba).
Les
Arabes
d’Israël se soumettront-ils
à la nouvelle
loi ou
bien
continueront-ils à
pratiquer
leur droit
d’expression en
commémorant la 62e
nakba,
quelles qu’en
soient les
répercussions
?