Al-Ahram Hebdo, Opinion | Farahat Hossameddine, Une nakba de plus
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 Semaine du 19 au 25 mai 2010, numéro 819

 

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Opinion

Une nakba de plus
Farahat Hossameddine

Le gouvernement israélien extrémiste présidé par Benjamin Netanyahu a dernièrement retiré le projet de loi concernant la nakba (défaite) que la Knesset avait proposée et qui stipulait d’interdire aux Arabes d’Israël de commémorer, le 15 mai de chaque année, la nakba de la Palestine en 1948. Selon cette loi, toute personne qui participerait à cette commémoration est considérée criminelle et mérite une peine de 3 ans de prison. Cette loi a été annulée suite à une forte opposition à l’intérieur d’Israël.

En effet, cette loi a été refusée par les partis arabes, certains membres de la Knesset, des activistes et des mouvements de paix et également par la Gauche israélienne. De plus, la presse israélienne s’est fortement opposée à la loi, la décrivant de stupide, raciste, étouffant les sentiments du cinquième des citoyens d’Israël, effaçant leur passé, consacrant la discrimination et ne reconnaissant pas les droits de ces citoyens.

Or, Netanyahu a eu recours à une manière détournée et a réussi à obtenir l’approbation de la Knesset sur la loi de la nakba après son amendement. Cette loi interdit à toutes les institutions, partis, municipalités, écoles et toute association ou institutions obtenant une subvention gouvernementale de commémorer cet événement. Et toute contravention de cette loi peut causer le retrait de la subvention et impose des amendes financières énormes. De plus, la loi interdit à tous les Arabes d’Israël de participer à toute festivité relative à cette commémoration ou exprimant une désapprobation envers Israël en tant qu’Etat ou symboles.

La question ici est : pourquoi Netanyahu a présenté ces deux projets de loi ? Il a lui-même répondu à cette question : la commémoration de la nakba le 15 mai de chaque année coïncide avec la commémoration d’Israël de sa fondation et de son indépendance. De plus, cette question est étroitement liée à la démocratie, car si la démocratie est le pouvoir de la majorité et la majorité en Israël est juive, la minorité (les Arabes) est appelée à ne pas transformer le jour de l’indépendance d’Israël en jour de chagrins.

Quant aux Arabes d’Israël, (1,5 million représentant 20,3 % du total des 7,587 millions d’habitants d’Israël), ils sont les fils et petits-fils de 160 000 Palestiniens seulement, qui sont restés sur leurs terres après la fondation de l’Etat israélien. Ceux-ci insistent chaque année à commémorer leur nakba pour rappeler au monde entier que la terre palestinienne a été usurpée et occupée. Si les Arabes avant la fondation d’Israël constituaient la majorité et représentent aujourd’hui la minorité, ils ont au moins des droits et, en premier lieu, le droit d’exprimer leurs sentiments à travers la commémoration de cette nakba inscrite dans l’Histoire. Ils ne doivent donc pas être punis parce qu’ils expriment leurs sentiments de défaite pour avoir perdu leurs terres et leur patrie. Cette défaite, ils la résument en quelques mots dans ce slogan : le jour de leur indépendance est le jour de notre défaite (nakba).

Les Arabes d’Israël se soumettront-ils à la nouvelle loi ou bien continueront-ils à pratiquer leur droit d’expression en commémorant la 62e nakba, quelles qu’en soient les répercussions ?

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