Initiative.
Pour la première fois en
Egypte, le Club
sportif
d’Héliopolis (HSC) vient
de mettre en
œuvre un
projet de tri de
déchets à
la source. Il fait
partie
d’une série
d’activités pour transformer le
club en amide l’environnement.
Les
clubs se mettent au
vert
A
l’entrée du
Club sportif
d’Héliopolis, un grand
panneau
publicitaire accueille
les membres pour les informer
que le club commence un nouveau
projet
pilote du tri des
déchets en
coopération avec l’organisation
non gouvernementale
intitulée «
Roh al-chabab » (l’âme
des jeunes).
Sur ce
panneau,
l’on voit
deux genres de
poubelles
: beige et marron pour
les déchets
organiques et bleu et vert
pour les déchets
inorganiques.
En
effet, le concept
du tri,
bien qu’il
soit peu
répandu,
n’est pas tout à fait
nouveau en Egypte.
Toujours en
coopération avec des ONG, des
quartiers comme Al-Korba
ainsi
qu’une université (celle
de Hélouan)
l’ont déjà adopté.
Mais
c’est la première
fois qu’un
club sportif
s’y
intéresse.
« Le HSC
commence une
nouvelle phase dans son
histoire, une phase qui vise
à souligner
les valeurs
dans le but de changer les
comportements », commence Haroun
Al-Touni,
président du
conseil
d’administration du club.
Selon
lui, la conservation des
ressources
naturelles, la préservation
de l’environnement
et
l’adoption des concepts de
recyclage et de rationalisation
sont
devenues des nécessités.
«
Nous
voudrions prendre le
devant tout en
espérant
que tous les clubs
d’Egypte
nous suivent pour le
bien de
notre pays. Le monde change
autour de nous et
nous devons
être au courant et au
niveau des
grands défis
globaux », assure Al-Touni.
A dire
vrai, la
propreté ne
manque pas
dans le club.
Il est
très rare de
trouver des
ordures par terre
ou même
de la poussière.
«
Nous avons
voulu
profiter du
comportement
positif des
membres et les
habituer à
aller plus loin
dans la
gestion des déchets »,
souligne le Dr
Hossam
Allam, chef du
comité de
l’environnement au sein
du club.
En fait,
le club dispose de quelque 190
poubelles de
tailles et
de couleurs
différentes qui sont
répandues
dans tous les coins.
Ces
poubelles
contenaient tous les
déchets
mélangés. A travers
l’association
L’âme des
jeunes, le club a reçu 70
poubelles de 30
litres et 34
poubelles de 70
litres de
couleurs beige et marron
afin de les
consacrer aux déchets
organiques. Des
stickers ont
été collés
sur toutes
les poubelles pour
aider les
membres du club, qui
n’ont pas encore
retenu le code des
couleurs, à
savoir différencier
entre les
poubelles des déchets
organiques et
inorganiques.
En
effet,
l’association L’âme des
jeunes a
commencé ce
projet du
tri à la source
il y a 14
mois. Le projet qui
prend fin
ce
mois de mai 2010
est financé
à travers
le programme «
Naseej » au
sein de l’ONG
internationale « Save the
Children » (sauvons les
enfants) avec un
montant de 350 000 L.E.
« Le
projet
visait en général des
établissements
comme les
écoles, les entreprises
privées et
même les ONG.
Jusqu’au
mois
d’avril dernier, nous
avons appliqué le
projet dans
quelque 265
entreprises, dont des
entreprises
privées, des écoles de
langues,
surtout francophones
comme les
collèges du
Sacré-Cœur, des
Jésuites, Oasis
ainsi que
dans deux
écoles
gouvernementales », explique
Dalia Daoud,
directrice
du projet.
Elle
ajoute que
l’objectif principal
du projet
est
de sensibiliser les
entreprises et les institutions
envers le tri
à la source.
« Au
début, on se réunit avec la
direction de l’entreprise.
Si elle
est
convaincue,
nous commençons par
une session de
sensibilisation de 45
mn à
une heure
pour expliquer tout
ce qui a rapport avec les
déchets et
leur gestion en
Egypte.
Puis, on commence à
expliquer les
bienfaits
du tri à la source tout
en montrant des
échantillons des
produits de base de
recyclage.
Ensuite, on établit le
système en
choisissant les couleurs
des poubelles,
puis on
fournit les quantités de
poubelles
nécessaires », continue Dalia
Daoud.
Le
projet
insiste surtout
sur le fait de faire
contribuer
chaque individu
afin de
jouer un
rôle dans
la société.
Difficile
mais non impossible
En
général,
habituer les Egyptiens au
tri à la source
est
une tâche
difficile.
Premièrement, car l’individu
n’a pas
confiance en
ce
système de gestion des
déchets
dans le pays, car il
paye des
frais de propreté et les
ordures
sont partout dans les
rues.
Deuxièmement,
il
pense que
ses efforts
seront vains, car le
collecteur
d’ordures pourrait
mélanger de nouveau les
déchets
qu’il a triés.
Au
niveau
pratique, Dalia
Daoud et
son groupe
ont envisagé
ces défis
et même plus.
Dans
les écoles par
exemple,
il
n’y a pas d’éboueur qui
vient
collecter les déchets.
C’est
quelqu’un de l’école qui
se débrouille pour
mettre ces
déchets
dans les grandes
poubelles de la rue. «
Ces
poubelles sont
vidées dans
les grands camions
à bennes
qui prennent
tous les
déchets organiques
et
inorganiques et les compressent
ensemble, ce qui
nous rend non
crédibles
devant les élèves », se
plaint Dalia
Daoud.
Au club,
les gens ne
sont pas encore
habituées à
cela. Il
est très
fréquent de
trouver les déchets
organiques
dans les poubelles
consacrées aux
déchets non
organiques et vice versa.
«
C’est normal »,
commente
Hossam Allam, en
ajoutant
que ça
pourrait
prendre un an pour
que les
membres s’habituent
à trier
comme il
faut. Il
dit :
« C’est acceptable, les
membres
doivent prendre
leur temps. Tout
changement
prend du temps,
l’essentiel
c’est d’arriver
à réaliser
l’objectif
à la fin ».
En fait,
ce
projet
n’est qu’un premier pas
dans une
série
d’activités planifiées
par le comité de
l’environnement au
sein du
club pour que
ce dernier se
mette au
vert.
Les
enfants du
club, pour la première fois,
participeront
à la
célébration officielle de
la Journée
mondiale de l’environnement
prévue le 5
juin prochain
dans le
parc d’Al-Azhar.
D’habitude,
ce
sont les écoles et les
ONG qui participent
à cette
célébration.
En plus,
le club compte
organiser des expositions de
photos et de
dessins au sujet de
l’environnement
ainsi que
des excursions dans les
réserves
naturelles.
«
Je suis
capable d’organiser des camps
pour les enfants
du club (de 9
à 13 ans)
dans la
réserve naturelle de
Wadi Al-Gimal
tout en préparant des
activités
liées à
l’écologie, la
faune et la
flore. Je
peux commencer tout de suite
avec un groupe de 30
enfants »,
initie Walid Ramadan,
membre du
club et expert en
écotourisme.
Dalia
Abdel-Salam