Al-Ahram Hebdo, Egypte | La bataille pour 88 sièges commence
  Président Abdel-Moneim Saïd
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 19 au 25 mai 2010, numéro 819

 

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Egypte

Conseil Consultatif. La campagne pour les élections partielles a officiellement débuté le 17 mai. En tout, 490 candidats sont en lisse pour les 88 sièges en jeu. Passage en revue des thèmes de campagne.

La bataille pour
88 sièges commence

Au sein des partis politiques, les préparatifs vont bon train. Il ne reste que deux semaines avant les élections partielles du Conseil consultatif, qui cette année revêtent un intérêt particulier. Car il faudra à tout candidat qui souhaite se présenter aux élections présidentielles des signatures des élus de cette chambre, conformément aux récents amendements constitutionnels. La campagne, qui a commencé officiellement lundi, réunit toutes tendances politiques qui se disputent les 88 sièges en jeu. Et comme à chaque élection, c’est le traditionnel clivage PND/opposition qui prévaut.

Face à l’écrasante suprématie du PND, seul parti à présenter des candidats dans les 67 circonscriptions, l’opposition tente de s’organiser pour faire front uni. Les trois grands partis de l’opposition, à savoir le néo-Wafd, le Rassemblement unioniste progressiste (UPI, gauche) et le Parti nassérien, ont ainsi décidé de créer une plate-forme commune. « Cette plate-forme va nous permettre de remédier à nos faiblesses et de contrer le PND », assure Nabil Zaki, porte-parole du parti du Rassemblement. Il explique qu’en vertu de cette coordination, c’est le candidat le plus populaire des trois formations qui se présentera dans chaque circonscription. « Nous nous coordonnons aussi au niveau des affiches électorales et des banderoles de manière à ne pas favoriser un parti aux dépens des autres », assure Zaki. La tâche de l’opposition traditionnelle ne sera pas facile cette année. Car en plus du PND, il lui faudra affronter les Frères musulmans. La popularité du PND a baissé ces dernières années en raison des politiques gouvernementales et le vide a été occupé par les Frères. Pour faire face au PND, l’opposition entend jouer sur les faiblesses de ce dernier, notamment un bilan gouvernemental jugé négatif. Corruption, détérioration du niveau de vie et chômage seront donc les principaux thèmes de campagne des candidats de l’opposition.

Le problème du financement

Mais pour lutter, il faut des moyens. Si des partis comme le néo-Wafd disposent de suffisamment de ressources (les 11 candidats du parti sont des hommes d’affaires ou des notables), les partis de gauche, comme le Rassemblement et le Parti nassérien, manquent cruellement de ressources. « Nous ne disposons pas de moyens financiers suffisants pour couvrir les frais de la campagne électorale. C’est pour cela que nous collectons des dons pour soutenir nos candidats », affirme Nabil Zaki. Le Comité suprême des élections a fixé un plafond pour la propagande électorale, qui est de 200 000 L.E. Mais les partis de gauche n’atteignent jamais ce chiffre. Moussa Moustapha est le président du parti d’Al-Ghad et l’un des deux candidats du parti aux élections. Moustapha, qui se présente dans la circonscription de Guiza, possède 4 usines et il a décidé de les utiliser pour la campagne électorale : il va produire des t-shirts et des cadeaux pour les électeurs. En tout, cela coûtera environ 1 million de L.E. « Le chiffre de 200 000 L.E. ne suffit même pas pour fabriquer les t-shirts. Il faut dépenser pour gagner les voix des électeurs, surtout qu’on n’a pas la possibilité de tenir des meetings électoraux à cause de l’état d’urgence qui vient d’être reconduit », explique Moussa qui se présente au sud de Guiza face à deux candidats, un du PND et l’autre des Frères musulmans.

Services variés

Si l’opposition traditionnelle joue sur le mauvais bilan économique du PND, il en va autrement pour la confrérie, interdite mais tolérée, des Frères musulmans. Ils disposent de 14 candidats, possèdent des moyens financiers importants et jouent une autre carte, la carte sociale. « Nous avons déjà une popularité importante dans la rue égyptienne », explique Saad Al-Katatni, des Frères musulmans. Dans les différentes circonscriptions, les Frères offrent à la population des services variés, allant des soins médicaux gratuits au soutien scolaire, en passant par les pensions mensuelles remises aux veuves et aux orphelins. Les Frères proposent même des services de divertissement. « Nous établissons des passerelles avec la population tout au long de l’année. C’est ce qui fait défaut aux autres partis quelle que soit leur force. Et c’est aussi ça qui fait notre force et qui fait que le PND nous craint », ajoute Al-Katatni.

Pour les thèmes de campagne, les Frères ont gardé leur slogan traditionnel, « l’Islam est la solution », et cela malgré une clause de la Constitution interdisant l’usage des slogans religieux. « Nous avons obtenu un verdict du Haut comité des élections selon lequel l’Islam est la solution n’est pas un slogan proprement religieux. Nous proposons une solution islamique à tous les maux de la société. Si nous appliquons l’islam comme il faut, tous les problèmes seront résolus », explique Al-Katatni. Les Frères ne craignent qu’une seule chose : l’intervention sécuritaire et la fraude. Après leur succès lors de la première phase des législatives de 2005 ils ont remporté 88 sièges, les Frères avaient souffert de l’intervention des forces de l’ordre pour les empêcher de gagner.

La dernière force en présence aux élections est évidemment le Parti National Démocrate (PND, au pouvoir), qui va recourir comme à l’accoutumée à tous les moyens possibles pour maintenir sa suprématie. Au parti, on affirme qu’un programme a été mis en place en prévision des élections. « Des instructions ont été données aux secrétariats des jeunes et de la femme pour soutenir chaque candidat dans sa circonscription. Les fonds nécessaires pour l’application de ce programme ont été débloqués », explique Mohamad Kamal, membre du comité des politiques au PND.

Quelle prévision peut-on faire pour ces élections ? Assurément une victoire écrasante du PND. Lors d’une réunion samedi au siège du parti, Ahmad Ezz, secrétaire à l’organisation au sein du parti, a d’ailleurs fait une mise en garde : « Il n’y aura aucune pitié à l’égard de ceux qui échoueront aux élections ! ».

Chérif Soliman
Héba Nassreddine

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3 questions à
Claudio Pacifico,
ambassadeur d’Italie en Egypte,
à l’occasion de la visite du président Moubarak à Rome.

« Le sommet égypto-italien est un moment d’évaluation et de lancement de nouveaux projets »

Al-Ahram Hebdo : Pouvez-vous nous parler du prochain sommet entre l’Italie et l’Egypte et des dossiers qui seront abordés par le président Moubarak et le premier ministre Silvio Berlusconi ?

Claudio Pacifico : Je voudrais tout d’abord souligner que ces sommets sont tenus périodiquement depuis 2008. Vu les relations particulières entre nos deux pays, ces réunions sont d’une extrême importance. D’abord, parce que l’Italie, comme l’Egypte, ne s’engage dans des réunions périodiques à ce niveau qu’avec un nombre limité de pays. Deuxièmement, en général, un sommet représente une occasion pour faire le point sur l’état de notre coopération bilatérale dans sa globalité dans tous les domaines. C’est un moment les deux Etats cherchent de nouvelles opportunités pour le lancement de projets conjoints ou pour la signature de nouveaux accords. Je voudrais aussi saisir l’occasion pour souligner les excellentes relations politiques qui lient l’Italie et l’Egypte ainsi que les liens personnels entre nos deux dirigeants. Dans cette optique, le sommet est une affirmation de la réussite de notre partenariat.

Les relations égypto-italiennes ont témoigné de beaucoup de progrès ces dernières années, notamment dans les domaines de coopération bilatérale. L’Italie est le partenaire européen principal de l’Egypte dans plusieurs domaines : l’économie, le commerce, les échanges culturels, la coopération scientifique, le développement touristique ainsi qu’au niveau des stages de formations professionnelles et techniques pour la jeunesse égyptienne. Le volume du commerce entre les deux pays entre 2006-2008 a été doublé et les investissements directs ont témoigné d’une croissance importante. Ceci outre la présence historique de l’Italie dans le secteur de l’énergie.

Quant aux dossiers qui seront discutés par les dirigeants, ils devraient inclure entre autres, l’Iran et la question du nucléaire, l’UMP (l’Union pour la Méditerranée) ainsi que les relations entre l’Egypte et l’Union européenne.

— Comment le sommet évaluera les acquis réalisés depuis le dernier sommet bilatéral de Charm Al-Cheikh et quelles sont les nouvelles initiatives qui verront le jour au terme de l’actuel sommet ?

J’ai plusieurs fois répété que le sommet est un moment d’évaluation et de lancement de nouveaux projets de coopération bilatérale. Cela dit, pris dans son contexte, chaque sommet a une importance particulière. Parmi les accords qui seront signés cette année, je souligne notamment ceux relatifs au développement de la région d’Al-Alamein sur la Méditerranée. D’autres accords de coopération tripartite impliquant tel ou tel pays d’Afrique, outre l’Egypte, devront être adoptés. Ils se rapportent aux domaines des échanges culturels et de l’enseignement universitaire. La création d’une université italienne en Egypte est un projet à l’étude actuellement. Au niveau social, des accords sur la protection des mineurs, d’autres régularisant l’immigration et le travail saisonnier de la main-d’œuvre en Italie sont également envisagés.

— Comment évaluez-vous les relations bilatérales dans les domaines politique, commercial, économique et culturel ?

J’ai répondu en partie à cette question. Mais je voudrais ajouter, pour reprendre les propos de notre ministre des Affaires étrangères, Franco Frattini, que la coopération égypto-italienne se concrétise sur fond de relations d’amitiés réelles et profondes. Des relations qui ont revêtu une nouvelle dimension durant ces dernières années. Les nombreuses rencontres bilatérales, qui ont eu lieu à tous les niveaux, témoignent de la nature de nos relations, comme en témoigne la décision de l’Italie en 2009, alors que notre pays présidait le G8, d’inclure l’Egypte parmi les grandes économies émergentes, malgré l’opposition de certains autres membres.

Même pendant la crise économique mondiale, un plan de travail commun 2009/2012 a été élaboré afin de promouvoir les relations économiques.

Propos recueillis par
Aicha
Abdel-Ghaffar

 

 




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