Conseil
Consultatif.
La campagne pour les
élections
partielles a
officiellement
débuté le 17
mai. En tout, 490
candidats
sont en lisse pour les 88
sièges en
jeu. Passage en revue des
thèmes de
campagne.
La
bataille pour
88 sièges commence
Au
sein des
partis politiques, les
préparatifs
vont bon train. Il
ne reste
que deux
semaines
avant les élections
partielles
du Conseil
consultatif, qui
cette année
revêtent un
intérêt particulier. Car
il
faudra à
tout candidat qui
souhaite se
présenter aux élections
présidentielles des signatures
des élus de
cette chambre,
conformément aux
récents
amendements constitutionnels.
La campagne, qui a
commencé
officiellement lundi,
réunit
toutes tendances
politiques qui se
disputent les 88
sièges en
jeu. Et
comme à
chaque
élection, c’est le
traditionnel
clivage PND/opposition qui
prévaut.
Face
à
l’écrasante suprématie
du PND,
seul parti
à présenter
des candidats
dans les 67
circonscriptions, l’opposition
tente de
s’organiser pour faire front uni.
Les trois
grands partis de
l’opposition,
à savoir le
néo-Wafd, le Rassemblement
unioniste
progressiste (UPI, gauche) et le
Parti nassérien,
ont ainsi
décidé de
créer une plate-forme
commune. « Cette plate-forme
va nous
permettre de
remédier à
nos
faiblesses et de contrer
le PND », assure Nabil
Zaki, porte-parole
du parti
du
Rassemblement. Il
explique
qu’en vertu de
cette coordination,
c’est le
candidat le plus populaire
des trois formations qui se
présentera
dans chaque
circonscription. «
Nous nous
coordonnons
aussi au niveau des
affiches
électorales et des banderoles de
manière à
ne pas
favoriser un parti aux
dépens des
autres », assure Zaki. La
tâche de
l’opposition traditionnelle
ne sera pas facile
cette année.
Car en plus du PND,
il
lui faudra
affronter les Frères
musulmans. La
popularité
du PND a baissé
ces
dernières années en
raison des politiques
gouvernementales
et le vide a
été occupé par les
Frères. Pour faire face au PND,
l’opposition
entend
jouer sur les
faiblesses de
ce
dernier, notamment un
bilan
gouvernemental jugé
négatif. Corruption,
détérioration
du niveau
de vie et
chômage seront
donc les
principaux thèmes de
campagne des
candidats de
l’opposition.
Le
problème du
financement
Mais
pour lutter,
il
faut des
moyens. Si des
partis
comme le néo-Wafd
disposent de
suffisamment de
ressources (les 11
candidats
du parti
sont des
hommes d’affaires
ou des notables), les
partis de gauche,
comme le
Rassemblement et le Parti
nassérien,
manquent cruellement de
ressources. «
Nous ne
disposons pas de
moyens
financiers suffisants
pour couvrir les
frais de la
campagne électorale.
C’est pour
cela que
nous
collectons des dons pour
soutenir nos
candidats »,
affirme
Nabil Zaki. Le
Comité
suprême des élections a
fixé un
plafond pour la propagande
électorale, qui
est de 200 000 L.E.
Mais les
partis de gauche n’atteignent
jamais ce
chiffre.
Moussa Moustapha
est
le président
du parti
d’Al-Ghad et
l’un des
deux candidats
du parti
aux élections.
Moustapha, qui se
présente
dans la circonscription
de Guiza,
possède 4 usines et
il a décidé
de les utiliser pour la
campagne
électorale
: il
va produire des t-shirts
et des cadeaux pour les
électeurs. En tout,
cela
coûtera environ 1 million de L.E. « Le
chiffre de 200 000 L.E.
ne suffit
même pas pour
fabriquer les t-shirts. Il
faut
dépenser pour gagner les
voix des
électeurs, surtout
qu’on n’a
pas la possibilité de
tenir des meetings
électoraux
à cause de l’état
d’urgence qui
vient d’être
reconduit »,
explique
Moussa qui se présente au
sud de
Guiza face à
deux
candidats, un du PND et
l’autre des
Frères musulmans.
Services
variés
Si
l’opposition
traditionnelle
joue sur
le mauvais
bilan économique
du PND,
il en
va autrement pour la
confrérie,
interdite mais
tolérée, des
Frères
musulmans.
Ils disposent de
14 candidats,
possèdent des
moyens financiers
importants et
jouent une
autre carte, la carte
sociale. «
Nous avons
déjà une
popularité importante
dans la rue
égyptienne », explique
Saad Al-Katatni,
des Frères
musulmans.
Dans les
différentes
circonscriptions, les Frères
offrent à
la population des services variés,
allant des
soins médicaux
gratuits au
soutien scolaire, en
passant par les pensions mensuelles
remises aux veuves et aux
orphelins. Les
Frères
proposent même des
services de divertissement. « Nous
établissons des
passerelles avec la population
tout au long de l’année.
C’est
ce qui fait
défaut aux
autres partis
quelle que
soit leur
force. Et c’est
aussi ça
qui fait notre force et qui fait
que le PND
nous craint »,
ajoute Al-Katatni.
Pour les
thèmes de
campagne, les Frères
ont gardé
leur slogan
traditionnel, « l’Islam
est la solution »,
et cela
malgré une
clause de la Constitution interdisant
l’usage des slogans
religieux. «
Nous avons
obtenu un verdict
du Haut
comité des élections
selon
lequel l’Islam
est la solution
n’est pas un slogan
proprement
religieux.
Nous
proposons
une solution islamique
à tous
les maux de la
société.
Si
nous
appliquons l’islam
comme il
faut, tous
les problèmes
seront
résolus », explique Al-Katatni.
Les Frères
ne craignent
qu’une
seule chose :
l’intervention
sécuritaire et la
fraude. Après
leur succès
lors de la première phase des
législatives de 2005
où ils
ont
remporté 88 sièges, les
Frères
avaient souffert de
l’intervention des forces de
l’ordre pour les
empêcher de
gagner.
La
dernière force en
présence aux
élections
est
évidemment le Parti
National Démocrate (PND, au
pouvoir), qui
va recourir
comme à
l’accoutumée
à tous
les moyens
possibles pour maintenir
sa
suprématie. Au parti, on
affirme
qu’un programme
a été
mis en place en
prévision des
élections. « Des instructions
ont été
données aux
secrétariats des jeunes
et de la femme pour
soutenir
chaque candidat
dans sa
circonscription. Les
fonds
nécessaires pour l’application
de ce
programme ont
été
débloqués », explique
Mohamad
Kamal, membre
du comité
des politiques au PND.
Quelle
prévision
peut-on faire pour ces
élections
? Assurément
une
victoire écrasante
du PND.
Lors d’une
réunion
samedi au siège
du parti,
Ahmad Ezz,
secrétaire à
l’organisation au
sein du
parti, a
d’ailleurs fait une
mise en
garde
: « Il n’y aura
aucune
pitié à
l’égard de
ceux qui échoueront aux
élections ! ».
Chérif
Soliman
Héba
Nassreddine