Madagascar.
Le président,
Andry
Rajoelina, a annoncé son
retrait de la
prochaine
présidentielle pour sortir
le pays de la crise
politique, sans
toutefois
convaincre l’opposition
de sa bonne
foi.
Ebauche
de sortie de crise
Afin
de sortir le pays de
l’impasse qui plane
sur la vie
politique malgache, le
président,
Andry Rajoelina, a
annoncé
sa
renonciation à
présider le pays.
Il ne
sera donc pas
candidat à
la prochaine
élection
présidentielle, dont
il a
annoncé la tenue pour le
26 novembre
prochain. « J’ai
pris la
décision de ne pas
être
candidat à
l’élection
présidentielle pour terminer
la transition dans la
neutralité et pour
ne pas
sacrifier les Malgaches
et mettre un
terme à
la crise
politique qui a assez
duré », a
déclaré M. Rajoelina,
assurant
que son seul but
est de
mettre en place la quatrième
République.
Face au
blocage de la situation
politique, M.
Rajoelina, qui
promettait
depuis la semaine
dernière
une feuille de route,
a annoncé
un calendrier pour la
transition, prévoyant un
référendum
constitutionnel le 12 août,
des élections
législatives le 30
septembre et
une
élection présidentielle
le 26 novembre.
Un « dialogue national » sera
organisé
auparavant du 27 au 29
mai. En
jetant la balle
à la
communauté
internationale, il
a affirmé
que la seule solution
est de faire des
élections
dans la transparence. « J’ai
pris mes
responsabilités
et je
pense que
la communauté
internationale
prendra les
siennes pour nous
aider », a-t-il
souligné, en
référence aux sanctions
économiques
imposées sur son pays par
la communauté
internationale.
De
l’autre
côté, Rajoelina a
demandé que
les anciens
présidents du pays,
aujourd’hui
dans l’opposition,
ne soient
pas davantage
candidats à
la présidentielle. « Les
anciens
présidents ont conduit le
pays à la
pauvreté. Je
ne pense
pas que
c’est une
bonne solution
que les
anciens présidents se
présentent pour
ces
élections présidentielles
», a déclaré M.
Rajoelina.
Concernant en
particulier
l’ancien président Marc
Ravalomanana,
que M.
Rajoelina a chassé
du pouvoir
en mars 2009 avec le soutien de
l’armée,
l’actuel président de la
transition a estimé
que la loi
ne lui
permettait pas de se
présenter à
la présidentielle car
il a
été jugé
et condamné.
L’opposition
sceptique
En
première réaction,
l’opposition,
elle, s’est
doutée de la
bonne
volonté du
président.
« Sa promesse de
ne pas se
présenter à la
présidentielle
n’a aucune
importance, car je
retiens
surtout le caractère
unilatéral de son
annonce de
calendrier électoral », a
commenté à
l’AFP le chef de la
mouvance de
l’ancien président Albert
Zafy, Emmanuel
Rakotovahiny, en
critiquant les
chefs
malgaches. « Il y a des
textes qui
ont été
signés, que
les quatre chefs de file (Rajoelina
et les trois
anciens
présidents) se mettent
autour
d’une table et qu’ils
modifient ensemble
ce qu’ils
veulent », a-t-il
proposé.
Partageant le
même avis,
Raharinaivo Andrianantoandro,
de la mouvance de Marc
Ravalomanana,
estime qu’«
il
est pris
en tenailles par les
trois
mouvances, ses
propres
alliés et l’appareil
d’Etat qui se
délite ». En
dénonçant
lui aussi «
l’unilatéralisme »
du
processus,
il juge
que des
problèmes importants
ne sont
pas encore résolus,
comme
l’amnistie de M. Ravalomanana.
En effet,
l’opposition n’est
ainsi pas
disposée à
participer
à la première étape de
cette nouvelle
feuille de route de
Rajoelina, le « dialogue
national » prévu
du 27 au 29
mai.
Monja
Roindefo,
ancien premier ministre
de Rajoelina,
devenu l’un
de ses
détracteurs, a exprimé
sa méfiance
en s’interrogeant
: « Qui va
croire
qu’il va
cette fois
tenir parole ?
Quel
intérêt si
c’est lui
qui l’organise
? Nous
en avons
assez de la manipulation ».
Madagascar est
plongé dans
une crise
politique grave
depuis fin 2008, qui a conduit
à
l’éviction en mars 2009 du
président Marc
Ravalomanana et
à son
remplacement par son principal
opposant et ex-maire
d’Antananarivo, M.
Rajoelina,
soutenu par l’armée.
Après des accords signés en 2009
à Maputo et
Addis-Abeba
mais restés
lettre
morte, une nouvelle
tentative de médiation
internationale
s’est
soldée par un échec début
mai à
Pretoria. Depuis
décembre,
Andry Rajoelina,
dont le régime
est
sous le coup de sanctions de
l’Union
africaine, faisait part
de sa
volonté d’organiser des
élections
législatives le plus rapidement
possible. La semaine
dernière, M.
Rajoelina
avait échoué
à obtenir
un
ralliement franc de l’armée,
avec qui il
voulait constituer un
gouvernement
militaro-civil.
Officiellement
annoncée, la
mise en place
d’une nouvelle
équipe
gouvernementale n’a
toujours pas
eu lieu.
Maha
Salem