Al-Ahram Hebdo, Afrique | Ebauche de sortie de crise
  Président Abdel-Moneim Saïd
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 19 au 25 mai 2010, numéro 819

 

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Afrique

Madagascar. Le président, Andry Rajoelina, a annoncé son retrait de la prochaine présidentielle pour sortir le pays de la crise politique, sans toutefois convaincre l’opposition de sa bonne foi.

Ebauche de sortie de crise

Afin de sortir le pays de l’impasse qui plane sur la vie politique malgache, le président, Andry Rajoelina, a annoncé sa renonciation à présider le pays. Il ne sera donc pas candidat à la prochaine élection présidentielle, dont il a annoncé la tenue pour le 26 novembre prochain. « J’ai pris la décision de ne pas être candidat à l’élection présidentielle pour terminer la transition dans la neutralité et pour ne pas sacrifier les Malgaches et mettre un terme à la crise politique qui a assez duré », a déclaré M. Rajoelina, assurant que son seul but est de mettre en place la quatrième République.

Face au blocage de la situation politique, M. Rajoelina, qui promettait depuis la semaine dernière une feuille de route, a annoncé un calendrier pour la transition, prévoyant un référendum constitutionnel le 12 août, des élections législatives le 30 septembre et une élection présidentielle le 26 novembre. Un « dialogue national » sera organisé auparavant du 27 au 29 mai. En jetant la balle à la communauté internationale, il a affirmé que la seule solution est de faire des élections dans la transparence. « J’ai pris mes responsabilités et je pense que la communauté internationale prendra les siennes pour nous aider », a-t-il souligné, en référence aux sanctions économiques imposées sur son pays par la communauté internationale.

De l’autre côté, Rajoelina a demandé que les anciens présidents du pays, aujourd’hui dans l’opposition, ne soient pas davantage candidats à la présidentielle. « Les anciens présidents ont conduit le pays à la pauvreté. Je ne pense pas que c’est une bonne solution que les anciens présidents se présentent pour ces élections présidentielles », a déclaré M. Rajoelina. Concernant en particulier l’ancien président Marc Ravalomanana, que M. Rajoelina a chassé du pouvoir en mars 2009 avec le soutien de l’armée, l’actuel président de la transition a estimé que la loi ne lui permettait pas de se présenter à la présidentielle car il a été jugé et condamné.

L’opposition sceptique

En première réaction, l’opposition, elle, s’est doutée de la bonne volonté du président. « Sa promesse de ne pas se présenter à la présidentielle n’a aucune importance, car je retiens surtout le caractère unilatéral de son annonce de calendrier électoral », a commenté à l’AFP le chef de la mouvance de l’ancien président Albert Zafy, Emmanuel Rakotovahiny, en critiquant les chefs malgaches. « Il y a des textes qui ont été signés, que les quatre chefs de file (Rajoelina et les trois anciens présidents) se mettent autour d’une table et qu’ils modifient ensemble ce qu’ils veulent », a-t-il proposé. Partageant le même avis, Raharinaivo Andrianantoandro, de la mouvance de Marc Ravalomanana, estime qu’« il est pris en tenailles par les trois mouvances, ses propres alliés et l’appareil d’Etat qui se délite ». En dénonçant lui aussi « l’unilatéralisme » du processus, il juge que des problèmes importants ne sont pas encore résolus, comme l’amnistie de M. Ravalomanana. En effet, l’opposition n’est ainsi pas disposée à participer à la première étape de cette nouvelle feuille de route de Rajoelina, le « dialogue national » prévu du 27 au 29 mai.

Monja Roindefo, ancien premier ministre de Rajoelina, devenu l’un de ses détracteurs, a exprimé sa méfiance en s’interrogeant : « Qui va croire qu’il va cette fois tenir parole ? Quel intérêt si c’est lui qui l’organise ? Nous en avons assez de la manipulation ».

Madagascar est plongé dans une crise politique grave depuis fin 2008, qui a conduit à l’éviction en mars 2009 du président Marc Ravalomanana et à son remplacement par son principal opposant et ex-maire d’Antananarivo, M. Rajoelina, soutenu par l’armée. Après des accords signés en 2009 à Maputo et Addis-Abeba mais restés lettre morte, une nouvelle tentative de médiation internationale s’est soldée par un échec début mai à Pretoria. Depuis décembre, Andry Rajoelina, dont le régime est sous le coup de sanctions de l’Union africaine, faisait part de sa volonté d’organiser des élections législatives le plus rapidement possible. La semaine dernière, M. Rajoelina avait échoué à obtenir un ralliement franc de l’armée, avec qui il voulait constituer un gouvernement militaro-civil. Officiellement annoncée, la mise en place d’une nouvelle équipe gouvernementale n’a toujours pas eu lieu.

Maha Salem 

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