Du sérieux de Baradei
Abdel-Moneim Saïd
Problème de terminologie dans le conflit palestino-israélien
Abdallah Al-Achaal
Les médias, le professionnalisme et la pratique déontologique
Nabil Abdel-Fattah
L’AIPAC agit !
Makram M. Ahmad
Badr et Al-Gabali
Gamal Zaïda
Edito
Badr et Al-Gabali
Gamal Zaïda
Si l’Egypte est incapable de
mettre en œuvre l’énorme essor nécessaire dans les domaines de la santé et de
l’enseignement, on ne peut espérer un avenir meilleur pour le pays. Les deux
ministres qui font le plus de bruit en ce moment sont le ministre de
l’Enseignement, Ahmad Zaki Badr, et le ministre de la Santé, Hatem Al-Gabali.
Pour attirer l’attention sur le niveau détérioré de l’enseignement en Egypte,
Ahmad Zaki Badr s’est rendu dans une école où il a trouvé les professeurs et le
directeur absents et a pris des décisions de transfert et de sanction.
Comment imaginer que seul le
ministre accorde de l’intérêt à l’enseignement ?
Il faut à la réforme de
l’enseignement une volonté politique évidente. Elle doit représenter le projet
de toute l’Egypte dès la prochaine rentrée et pendant les cinq prochaines
années. Le Conseil des ministres tout entier doit soutenir la réforme du cursus
scolaire. Le ministre des Finances doit présenter les crédits nécessaires pour
reconstruire les écoles en ruine, augmenter les salaires des enseignants,
présenter des livres scolaires exempts de toute discrimination et assurer des
repas sains aux élèves. L’enseignement est la bouée de sauvetage de l’Egypte
pour sortir de sa crise. C’est l’enseignement qui renforcera la réforme
politique et la démocratie. C’est lui qui renforcera la place de l’Egypte sur
le marché mondial du travail. L’enseignement doit représenter notre projet
national pendant les prochaines années. En parlant de la réforme de l’enseignement,
j’entends l’enseignement public officiel. L’enseignement privé ne doit en aucun
cas représenter l’enseignement principal.
Hatem Al-Gabali est le ministre
dont les médias parlent aussi le plus. Je ne sais pas si les journalistes le
suivent en raison des catastrophes et crises du secteur de la santé, ou s’il
est un homme qui sait agir avec les médias. Ce sont les hôpitaux qui doivent
être suivis par le ministre. Les hôpitaux en Egypte sont le lieu le plus
propice au transfert des maladies mortelles aux citoyens. La réforme politique
commence par là : le développement de l’enseignement et l’amélioration de la
santé des Egyptiens.
EDITO
Les Sadristes courtisés
Les deux prétendants au poste de
premier ministre en Iraq, Nouri Al-Maliki et Iyad Allawi, courtisent le courant
religieux chiite et l’Iran, deux acteurs incontournables pour diriger l’Iraq
plongé depuis un mois dans un vide institutionnel après les législatives du 7
mars dernier.
Alors que Bagdad est le théâtre
d’une recrudescence de violences, l’ancien chef du gouvernement, Iyad Allawi, a
estimé qu’un gouvernement ne verrait pas le jour avant juin prochain. Mais cela
n’empêche pas les formations politiques de se chercher des alliés, car le
système électoral à la proportionnelle ne permet à aucune liste de gouverner
seule.
Fort du soutien massif de la
communauté sunnite, l’ex-chef de gouvernement laïc M. Allawi est arrivé en tête
des élections en obtenant 91 sièges et vient de recevoir une invitation à se
rendre à Téhéran, un sésame indispensable pour espérer gouverner en raison de
l’influence qu’exerce ce pays sur les partis chiites iraqiens. L’appui de
l’Iran est d’autant plus important que le chef radical chiite iraqien, Moqtada
Sadr, y réside. Ses partisans ont obtenu un score inespéré avec 39 sièges (32
dans la précédente assemblée), écrasant leurs alliés chiites du Conseil Suprême
Islamique en Iraq (CSII) d’Ammar Al-Hakim qui ont moins d’élus. Les Sadristes
peuvent ainsi jouer le rôle de « faiseurs de roi ».
M. Allawi, qui avait chassé par la
force en 2004 les miliciens sadristes de la ville sainte de Najaf, se montre
aujourd’hui attentionné. Son rival Nouri Al-Maliki, premier ministre sortant,
furieux dans un premier temps d’avoir été battu par M. Allawi, fait aujourd’hui
patte de velours. Il s’est rendu modestement chez tous ses adversaires chiites.
Il a été contraint de visiter l’ancien premier ministre, Ibrahim Al-Jaafari,
qu’il avait délogé à la tête du gouvernement, le vice-président Adel
Abdel-Mehdi, chef du CSII, et a été humilié par les Sadristes qui ont interdit
l’entrée de leur siège à Bagdad à son escorte, l’obligeant à venir seul.
Fort de son statut de premier
mouvement religieux chiite d’Iraq obtenu grâce à ses très bons résultats aux
législatives, le parti de Moqtada Sadr veut barrer la route à M. Maliki qui
avait mené en 2008 une campagne militaire sanglante et d’arrestations contre la
milice du mouvement dans ses fiefs de Sadr City, à Bagdad, et de Bassora (sud).
Ce mouvement s’est placé en position de force, en rejetant, lors d’un «
référendum », les candidatures de MM. Maliki et Allawi au poste de chef du
gouvernement, leur préférant un candidat religieux, Ibrahim Al-Jaafari. M.
Jaafari fut premier ministre d’avril 2005 jusqu’au mai 2006, au moment où
l’Iraq plongeait dans la guerre confessionnelle. MM. Maliki et Allawi arrivent
respectivement en troisième et quatrième positions dans cette consultation.