Al-Ahram Hebdo, Dossier | Les infrastructures : une nécessité primordiale
  Président Abdel-Moneim Saïd
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 14 au 20 avril 2010, numéro 814

 

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Dossier

Comesa. L’amélioration des infrastructures dans les pays membres de ce marché représente un bon investissement. Une leçon tirée du 3e Forum de l’investissement du Comesa, tenu les 12-13 avril en Egypte.

Les infrastructures : une nécessité primordiale

Le trajet entre Johannesburg, en Afrique du Sud, et une mine de cuivre en Zambie est de 454 km. Il y a six semaines, un camion avait fait le trajet, se dirigeant vers le nord, croisant ainsi deux frontières des pays membres du Comesa (Marché commun de l’Afrique orientale et australe). Dans d’autres pays en développement, un tel trajet pourrait prendre quelque 10 heures. Il en a pris 120. 

« Le chemin de retour du même camion a pris 181 heures », s’exclame Terrence Mcnamee, député du directeur de la Brenthurst Foundation et expert d’infrastructure, qui a fait lui-même l’aventure, pour évaluer la qualité des routes en Afrique. « La moitié du temps perdu était sur les frontières », renchérit-il. Le temps est donc imprédictible, tout comme les dangers à croiser : violence criminelle, troupeaux de bétail qui croisent le chemin, parties du chemin non maintenues, bureaucratie lente et petite corruption. L’état de cette route n’est cependant guère exceptionnel.

Une étude récente effectuée par la Banque mondiale estime que le manque d’infrastructures efficaces dans les pays du Comesa fait baisser la productivité des entreprises de 40 %. C’est pour cette raison que le 3e Forum du Comesa pour l’investissement souligne l’importance de l’amélioration de ce secteur. Déjà, récemment, une croissance du secteur se fait d’ailleurs sentir. « L’infrastructure a contribué à hauteur de la moitié de la croissance réalisée dans les pays du Comesa lors des 5 dernières années », salue Richard Scobey, directeur de l’intégration régionale en Afrique auprès de la Banque mondiale, lors du Forum tenu sur 2 jours et qui vient de s’achever le mardi 13. Et d’ajouter que, si tous les pays de l’Afrique installent des infrastructures semblables à l’Ile Maurice, qui dispose de la meilleure dans le continent, le PIB africain s’accroîtrait de 2,2 %. Mais c’est plus facile de parler que de faire.

La Conférence des Nations-Unies pour le commerce et le développement estime qu’une croissance annuelle de 7 % en Afrique nécessiterait un investissement annuel de 22 milliards de dollars dans les infrastructures, dont 40 % dans les transports, 25 % dans l’énergie, 20 % dans le secteur hydraulique et le reste dans les télécommunications.

Sindisi Ngwenya, secrétaire général du Comesa, reconnaît le manque de financement. Il accuse les banques de développement multilatérales de ne pas tenir leurs engagements de financement. « A l’exception de la Banque africaine du développement », précise-t-il. Ce dernier a récemment approuvé le financement de 2 projets d’infrastructures communs entre les pays du Comesa. Pour Ngwenya, l’absence d’un mécanisme régional qui gère le financement des projets qui lient les pays membres du Comesa rend lente l’installation de ces projets. La Banque chinoise du développement qui a créé un fonds à hauteur de 5 milliards de dollars, pour financer des projets en Afrique, n’en a investi que moins d’un milliard. Ce qui a poussé le secrétaire général à appeler à en créer un mécanisme semblable à celui du Fonds de développement européen, qui s’occupe de l’infrastructure commune de l’Union européenne.

Le secteur privé est aussi invité à contribuer. Plusieurs investisseurs interviewés par Al-Ahram Hebdo lors du Forum ont exprimé leur intérêt à entamer des projets d’énergie et de transports. Citadel Capital, une entreprise d’investissement privée qui possède des investissements dans 3 pays du Comesa, a déjà commencé à installer des projets de transport.

Il y a deux semaines, Citadel Capital s’est engagée à la restructuration du chemin de fer du Kenya et de l’Ouganda à travers l’obtention d’une concession de Kenya and Uganda National Railway. Au Soudan, elle a obtenu l’approbation officielle du gouvernement à faire marcher ses propres locomotives sur le long des chemins de fer du pays. « Nous cherchons toujours des partenaires à ce projet », commente Hassan Messaoud, directeur associé pour l’investissement au Soudan et l’Afrique orientale.

Salma Hussein

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Un bilan positif

Le Marché commun de l’Afrique orientale et australe vient en tête des trois plus forts rassemblements du continent. Sur 19 pays, seuls trois grands pays exportateurs ont fort profité de la réduction des douanes et la simplification des procédures. Le Kenya est le principal exportateur du bloc, suivi de l’Egypte et de la Zambie. En revanche, les principaux importateurs ont été l’Ouganda, le Soudan, la République démocratique du Congo et l’Egypte. Mais les parts dans l’importation étaient globalement mieux équilibrées. La Cnuced (Conférence des Nations-Unies pour le commerce et le développement) note dans son dernier rapport sur l’Afrique que parmi les principaux courants commerciaux à l’intérieur du groupement, il convient d’abord de mentionner les exportations du Kenya vers l’Ouganda, qui représentent à elles seules 17 % de l’ensemble des exportations à l’intérieur du Comesa. Les exportations de l’Egypte vont essentiellement à ses voisins, le Soudan, la Jamahiriya arabe libyenne et le Kenya venant plus loin en troisième place. La Cnuced reconnaît le poids du Comesa dans le commerce inter-africain, puisque sur les 10 principaux pays importateurs de produits africains en Afrique, 7 sont en Afrique australe. « Cela montre bien les avantages que les pays, petits ou grands, peuvent tirer d’une économie fortement intégrée, en particulier avec la présence d’un moteur commercial aussi dynamique que l’Afrique du Sud. Cette région de l’Afrique offre sans doute le meilleur exemple des pôles de développement possibles sur le continent », estime l’organisation onusienne.

En gros, le commerce inter-africain a progressé de 13,64 % par an, en moyenne, entre 1999 et 2006.

 

 

 

 

 

 




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