Al-Ahram Hebdo,Monde | Au centre des convoitises
  Président Abdel-Moneim Saïd
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 14 au 20 avril 2010, numéro 814

 

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Kirghizistan. Un calme précaire règne suite au renversement de régime du 7 avril. Un coup d’état qui intéresse Moscou et Washington à la fois, car cette ancienne république soviétique est la seule nation du monde à posséder deux bases militaires, russe et américaine.

Au centre des convoitises

Cinq ans après « la Révolution des tulipes » en 2005 qui avait porté le président Kourmanbek Bakiev au pouvoir, voilà que le Kirghizistan plonge de nouveau dans l’anarchie. Le président déchu, qui a fui les violences qui ont éclaté la semaine dernière vers le sud du pays, refuse catégoriquement de démissionner ou même de reconnaître la légitimité du nouveau pouvoir en place. « Je ne vais pas quitter le pays et je ne vais pas démissionner », a-t-il assuré dimanche, alors que le gouvernement intérimaire a fait état, lundi, de préparatifs en vue d’une « opération spéciale » contre le président qui a promis un bain de sang en pareil cas. Le président déchu se dit toutefois prêt à négocier avec l’opposition. « Même si c’est un gouvernement illégitime, asseyons-nous à la table des négociations », a déclaré Bakiev. Pourtant, l’opposition, incarnée par Rosa Otounbaïeva, chef du gouvernement par intérim, refuse toute négociation avec le président et l’invite à quitter le pays. Déjà, les adversaires du président ont instauré la politique du fait accompli, en formant un gouvernement intérimaire et en promettant l’organisation d’une élection présidentielle dans les six mois à venir. « Le pouvoir est sous le contrôle du gouvernement provisoire. Cette construction du système politique va fonctionner durant six mois pour préparer une nouvelle Constitution et organiser la tenue d’une élection présidentielle conforme à toutes les règles démocratiques », a déclaré Rosa Otounbaïeva.

Selon les experts, la Russie aurait joué un rôle dans l’éviction du président, car ce dernier s’était attiré la colère de Moscou en maintenant une base militaire américaine dans son pays. Bakiev a même dit voir une implication étrangère dans le soulèvement qui l’a évincé. « Je ne peux pas dire que la Russie est derrière cela. Je ne veux tout simplement pas le croire », a déclaré Bakiev, qui était jugé trop proche de Washington aux yeux du Kremlin, qui refuse d’admettre la présence américaine dans la zone d’influence de la Russie. Fait unique, le Kirghizistan est le seul pays du monde qui entretient deux bases militaires sur ses territoires, l’une américaine et l’autre russe. La base russe de Kant est bien sûr l’héritage du passé soviétique du Kirghizistan, qui était l’une des quinze républiques de l’URSS. La base américaine, située à Manas, dans la banlieue de Bichkek, la capitale, a de son côté été ouverte au lendemain du 11 septembre. A l’époque, le pouvoir kirghize souhaitait en partie s’affranchir de la tutelle du Kremlin et s’ouvrir vers l’Ouest. Les deux installations se trouvent à seulement une dizaine de kilomètres l’une de l’autre.

Selon les analystes, ce qui s’est passé dans ce pays pourrait donc être une lutte d’intérêts entre le Kremlin et la Maison Blanche. Cette semaine, les nouvelles autorités ont tenté d’asseoir leur légitimité internationale quand le nouveau premier ministre a discuté par téléphone avec le premier ministre russe M. Poutine, qui lui a offert son « assistance », en se disant prêt à fournir une « aide humanitaire nécessaire à la population ». Ce qui renforce l’hypothèse que le Kremlin est derrière ce renversement. Les Etats-Unis, eux, se sont efforcés de rester neutres cette semaine après l’éviction du président. De part et d’autre, on adopte surtout la politique du « wait and see ».

Maha Al-Cherbini

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