La
flambée des prix de la
viande
Abdel-Mohsen
Salama
Il
est impossible de
rester
silencieux face au phénomène
de la flambée des prix de la
viande. Le prix
du kilo a, en
effet,
atteint 50 L.E. en moyenne,
un peu
moins dans
les quartiers
populaires et un
peu plus
dans les quartiers
résidentiels.
Cependant, le
gouvernement observe
un silence
complet sur le
sujet. Il
est clair
que l’échec
du ministre
de l’Agriculture
dans ses
politiques
agricoles est
valable
aussi en ce qui
concerne les
richesses
animales.
La
crise a commencé
quand le
ministre de l’Agriculture
a échoué à
remédier à
la crise de la grippe
aviaire. Un
fait qui a conduit à
l’implantation de la
maladie en
Egypte. A la suite de cette
crise, nous
avons perdu
près de 30 % de
notre
richesse avicole,
qu’il
s’agisse de celle
élevée dans
les fermes
ou les foyers. Et la
confusion continue à
dominer
dans l’aviculture.
Entre les
discours sur le
transfert des
fermes vers
les régions
désertiques ou le
développement des
fermes
existantes, cette
industrie
nationale importante qui
jouait un
rôle primordial pour
subvenir aux
besoins des
citoyens en protéine
animale a
commencé à
s’effondrer.
Cet
effondrement de
l’aviculture et la
hausse de prix des
volailles à
accru la
demande sur les
viandes.
Malgré la baisse
importante des prix des
fourrages à
la suite de la crise
financière
mondiale, le prix des viandes
a continué
à augmenter en conséquence
du
déséquilibre entre
l’offre et
la demande après
l’effondrement de
l’aviculture et la
hausse des prix des
volailles.
Le
gouvernement aurait
dû avoir
une vision
claire
dès
l’apparition de la grippe
aviaire. Il
devait
s’orienter vers
l’expansion de
l’investissement
dans la
richesse animale et
encourager les petits et
grands
investisseurs. Il devait
faire renaître les
projets que
le ministère de
l’Agriculture
adoptait
auparavant, comme le
projet de
l’engraissement des veaux
et de la production laitière,
afin qu’ils
puissent
compenser le
déficit
résultant de la hausse de
la demande suite
à la crise
des volailles.
Mais rien
de tel ne
s’est passé
et la chute a continué en
abattant les
veaux sans les
engraisser,
ce qui a conduit à
l’augmentation
du déficit,
à
l’élargissement du
fossé entre
l’offre et la
demande et
à cette
flambée des prix.
Il est
devenu indispensable
que le
gouvernement intervienne
pour régulariser le
marché des
viandes, même
s’il se
trouve obligé de
recourir au
procédé utilisé par le
président
Sadate, qui a interdit la
vente de
viandes pendant un mois.
Pendant ce
mois, une
véritable
stratégie devra
être
élaborée pour augmenter la production locale. On
pourra
également importer du
bétail
d’Ethiopie, du
Soudan,
d’Australie et
d’autres pays
où les prix
sont peu
élevés. Il
se trouve
aussi indispensable de
reconstruire le secteur
de la production avicole et
d’établir un plan pour son
développement.
Il sera possible
d’accorder des
privilèges
d’investissements aux Egyptiens
et aux étrangers qui se
lanceront
dans ce
secteur
afin que
cette
industrie retrouve son
âge d’or,
quand la production
dépassait les
besoins du
consommateur local.
Il
est
impératif que le
gouvernement
agisse
avant que la
viande ne
devienne
inabordable pour la quasi-majorité
des citoyens.