Al-Ahram Hebdo, Egypte | Islam Online reste dans la tourmente
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 Semaine du 31 mars au 6 avril 2010, numéro 812

 

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Egypte

Presse . Alors que les 300 journalistes poursuivent leur sit-in pour protester contre la fermeture d’Islam Online, la direction qatari a annoncé le renvoi du cheikh Youssef Qaradawi, PDG de la fondation Al-Balagh qui chapeaute le site.

Islam Online reste dans la tourmente

La crise d’Islam Online se prolonge avec les 300 journalistes qui poursuivent leur sit-in pour protester contre la décision de la direction qatari de fermer le site. La fondation Al-Balagh, propriétaire du site, a en effet créé la surprise en annonçant le renvoi du cheikh Youssef Al-Qaradawi, PDG d’Islam Online, et l’un de ses fondateurs. « C’est une décision désolante qui montre que la direction qatari est prête à tout pour s’accaparer le site », affirme Nagwane Al-Chewal, journaliste du site.

Tout a commencé il y a deux semaines, lorsque la fondation Al-Balagh a nommé une nouvelle direction au Qatar qui a affirmé vouloir réformer le contenu éditorial du site Islam Online. Mais ce que personne n’attendait, c’est que la première étape de ce plan était de fermer le bureau du Caire qui s’occupe de la rédaction du site depuis 10 ans. Selon certains observateurs, cette situation est due à l’avènement d’un courant dur au sein d’Al-Balagh qui considéra la politique du site comme non conforme à l’islam. Islam Online traitait tous les sujets, y compris la sexualité, d’un angle islamique.

La popularité du site a nettement régressé depuis la décision de fermeture, passant de 130 000 visiteurs par jour à 30 000 seulement. Face à cette situation, les journalistes ont demandé le secours de l’ancien PDG d’Al-Balagh, le cheikh Al-Qaradawi, qui est intervenu en licenciant Ibrahim Al-Ansari et Ali Al-Emadi, les deux directeurs de la fondation. En outre, il a promis aux journalistes de reprendre leur travail. Mais face à ces décisions, la réponse du gouvernement qatari a été brutale. En tant qu’instance responsable des associations, le ministère qatari des Affaires sociales a destitué Al-Qaradawi.

Les journalistes du site au Caire dénoncent le licenciement d’Al-Qaradawi et ont décidé de se solidariser avec lui. Une nouvelle initiative baptisée : « Médias de la nation ». Il s’agit d’un site alternatif à Islam Online, basé sur la modération religieuse. Nagwane Al-Chewal, directrice des programmes culturels du site, explique qu’il s’agira d’une société actionnaire dont la souscription sera ouverte à tous ceux qui veulent soutenir un islam modéré et tolérant. « Le développement des événements, à commencer par l’ingérence dans le contenu rédactionnel du site, la fermeture de nos locaux au Caire et le licenciement du cheikh Al-Qaradawi pour la simple raison qu’il nous a soutenus, montre que c’est le contenu de notre site qui était visé. C’est pourquoi nous lançons cette initiative », indique Nagwane. « Il ne s’agit pas seulement d’un problème financier. Le véritable combat est entre deux courants et non entre un personnel et sa direction. Si on ne peut pas récupérer notre site, on œuvrera par d’autres moyens pour poursuivre notre mission, celle qui consiste à répandre un islam tolérant et modéré », estime Fathi Abou-Hatab, journaliste au site. Un licenciement qui a foudroyé les journalistes, qui ont réalisé que le site était tombé dans les mains des Qataris. Le cheikh Youssef Al-Qaradawi s’est abstenu de commenter la décision du ministère qatari des Affaires sociales de le démettre de son poste comme PDG de la fondation Al-Balagh. Il a envoyé un message aux travailleurs à Islam Online les remerciant pour leurs efforts et a affirmé que, face à cette récente crise, il a vainement fait de son mieux pour sauver le site.

Manipulation qatari

Depuis jeudi, des négociations sont en cours entre les avocats des journalistes et ceux de la direction pour mettre un terme à cette crise. Mais jusqu’à présent, ces efforts ont été voués à l’échec. La fondation Al-Balagh avait pourtant promis de régler la crise des journalistes. Dans des déclarations à la chaîne qatari, Al-Jazeera, Ibrahim Al-Ansari, le nouveau PDG, a déclaré que les salaires du mois de mars ainsi qu’un dédommagement de six mois et un mois pour chaque année d’expérience seront versés à l’équipe d’Islam Online au Caire. Il a ajouté que ceux qui souhaitent continuer à travailler pouvaient se porter candidats. Toutefois, l’avocat d’Al-Balagh affirme, lui, que les salaires et les droits financiers du personnel ne seront pas versés avant qu’ils ne présentent une démission collective et quittent le bâtiment. Affaire rejetée par l’avocat des journalistes, Yasser Fathi, qui a trouvé dans cette condition imposée une manipulation qatari visant à renvoyer les journalistes égyptiens sans règlement financier. « J’ai déjà reçu des affirmations de la part du vice-PDG d’Al-Balagh sur le règlement des droits des travailleurs, mais ce paradoxe entre les déclarations et les actes complique la situation. Nous ne resterons pas les bras croisés, nous aurons recours aux plus hautes institutions judiciaires. La loi organise les relations du travail et l’affaire ne dépend pas de la générosité des Qataris comme ils le croient », affirme Fathi. Sous la pression, certains journalistes ont présenter leur démission. D’autres refusent et poursuivent leur mouvement de protestation.

May Al-Maghrabi

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