Al-Ahram Hebdo, Egypte | Mauvais sang autour de la viande
  Président Abdel-Moneim Saïd
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 31 mars au 6 avril 2010, numéro 812

 

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Egypte

Consommation. Depuis quelques jours, les prix des viandes rouges, déjà élevés pour un salaire moyen, s’emballent. La hausse varie entre 5 et 20 L.E. pour le kilo, selon les quartiers.

Mauvais sang autour de la viande

Les prix des viandes rouges flambent depuis deux semaines. Dans les quartiers populaires, le kilo est passé subitement de 42 à 50 L.E. tandis que dans les quartiers chic comme Héliopolis, le prix a culminé à 80 L.E. pour un kilo de viande. Un record. Cette hausse a mécontenté des citoyens qui, déjà, ont de plus en plus de  difficulté à acheter de la viande. En effet, le prix n’a cessé de grimper, passant de 20 à 60 L.E. en l’espace de quelques années. Et même sans cette dernière hausse, les prix des viandes sont trop élevés par rapport à la moyenne des salaires. « Avant cette hausse, j’avais l’habitude d’acheter un kilo par mois, maintenant, mes revenus ne me permettent d’acheter que quelques grammes », se plaint Sayed Hafez, employé au ministère des Transports. Pourquoi donc cette hausse subite ? Selon les responsables au ministère de l’Agriculture, elle est due à « l’avidité des bouchers ». « Cette hausse est l’œuvre des bouchers et des éleveurs qui ont augmenté les prix sans raisons valables », a déclaré le ministre de l’Agriculture Amin Abaza. Abaza a soutenu l’appel lancé par certaines organisations non gouvernementales pour boycotter la viande. Et il a demandé aux citoyens d’acheter des volailles et du poisson pour lutter contre l’avidité des marchands de viande.  Pour ces derniers, la hausse est due à d’autres facteurs. « Les paysans ne veulent plus élever les animaux. Depuis quelque temps, ils préfèrent vendre les petits buffles. D’une part, ils sont plus chers et d’autre part, ils réduisent les frais de l’élevage », explique Salah Ramadan, boucher dans le quartier de Choubra. Depuis quelques mois, les prix du buffle sont passés de 10 000 à 15 000 L.E. La hausse des prix a eu des effets négatifs sur les bouchers tout comme les citoyens. « Lorsque les prix augmentent, les ventes baissent. Le client a tendance à marchander pour essayer de diminuer le prix, et à la fin, il ne prend qu’un demi-kilo et parfois rien du tout. Donc, moi aussi, en tant que boucher, je suis affecté. Je paie les salaires des ouvriers, le loyer du magasin, les factures d’eau et d’électricité et mes revenus ont baissé », explique Salah. Il affirme qu’il va fermer son magasin pendant un mois.

De leur côté, les éleveurs estiment que les frais du fourrage des animaux sont devenus très élevés, surtout après la privatisation par le gouvernement des usines de production du fourrage. « Nous n’arrivons plus à nourrir nos enfants. Comment va-t-on nourrir les animaux ? », explique Mahmoud Khafagi, un ancien éleveur. Des bouchers mécontents et des éleveurs qui s’estiment lésés. Quelle est donc la solution ? Selon un ancien responsable au ministère de l’Agriculture, donner des emprunts aux éleveurs pour les encourager à élever du bétail n’est pas une bonne solution. « Nous devons prendre des mesures très strictes pour interdire la vente et l’abattage des petits buffles et des bufflesses et prévoir des sanctions sévères à l’encontre des éleveurs qui ne respectent pas cette décision. Il faut aussi encourager le paysan à élever le bétail en lui fournissant le fourrage à des prix convenables au lieu de lui donner des emprunts. Il faut lui donner des produits pour être sûrs qu’il va élever des animaux et non pas prendre l’argent pour le dépenser dans d’autres domaines », explique cet ancien responsable au ministère de l’Agriculture. Il ajoute qu’au temps de l’ancien ministre Youssef Wali, le projet d’élevage de petits buffles était une grande réussite, et c’est pour cela, selon lui, que les prix des viandes n’ont pas augmenté à l’époque ce projet était en vigueur.

De leur côté, les responsables au ministère de l’Agriculture envisagent plusieurs solutions. « L’une d’elles consiste à accorder des emprunts avec beaucoup de facilités aux éleveurs pour les inciter à élever les petits buffles et, par la suite, augmenter la production », affirme Tewfiq Chalabi, chef du secteur de la production animalière au ministère de l’Agriculture. Le ministre de l’Agriculture a aussi autorisé à certaines sociétés privées d’importer plus de 60 000 têtes de bétail et 44 000 tonnes de viande congelée pour augmenter l’offre sur le marché et réaliser un certain équilibre. D’autre part, le Conseil des ministres doit se réunir cette semaine pour discuter de l’affaire et mettre un plan national pour contrôler le marché de la viande et accorder des facilités aux éleveurs.

Sabah Sabet

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