Démographie . Une de nos lectrices aborde le problème crucial de la population égyptienne qui ne cesse de croître alors que bien souvent les familles n’ont pas les moyens d’éduquer leur progéniture.

 

Des proportions effarantes

L’explosion démographique que connaît notre pays est un phénomène majeur qui devrait faire l’objet de bien plus de considération de la part de nos gouvernants. J’ai pu lire dans la presse que le ministère de la Solidarité sociale étudie la possibilité d’interdire aux familles ayant trois enfants de se procurer l’aide et l’approvisionnement de l’Etat. Je suis tout à fait d’accord avec une telle décision. Je pense que l’Etat doit faire encore plus pour inciter les Egyptiens à limiter les naissances. Je pense que deux enfants sont largement suffisants par famille, surtout aujourd’hui, en 2010, où les conditions de vie sont très difficiles. Je crois que nous sommes nombreux à penser que la culture des campagnes doit absolument changer, car la situation dans notre pays est très grave. A la campagne, la tendance est toujours d’avoir au minimum quatre enfants, pour aller jusqu’à sept ou huit. C’est trop, beaucoup trop ! Comment les élever, les nourrir et les éduquer ? Comment leur acheter tout ce dont ils ont besoin ?

Il y a en Egypte un taux d’analphabétisme très important dont nous devons avoir sérieusement peur.

Mieux vaut avoir seulement deux enfants pour bien les éduquer et leur offrir une vie convenable avec le moins de restrictions possibles qu’avoir 4 ou 5 enfants incapables qui ne seront pas éduqués. Avoir des enfants est une responsabilité qu’il faut être en mesure d’assumer convenablement.

Nadia Ghanem,

Le Caire.

 

Oui au nouvel imam modéré

J’ai appris la décision du président Moubarak de nommer l’ex-président de l’Université d’Al-Azhar, Ahmad Al-Tayeb, nouveau grand imam d’Al-Azhar à la suite de la mort du cheikh Mohamad Sayed Tantawi.

Je pense que c’est un bon choix, puisque cet homme est considéré comme un modéré. Comme je l’ai appris, Al-Tayeb a fait des études en France, il est aussi considéré comme un spécialiste de la philosophie religieuse et des questions de foi.

Il est l’auteur d’ouvrages sur la science, le marxisme, la philosophie islamique et la culture islamique. Il a aussi toujours encouragé le dialogue avec les pays occidentaux.

Lors d’un entretien télévisé avec le nouveau grand imam, il a montré qu’une de ses initiatives est le développement et l’évaluation de l’enseignement préparatoire et secondaire, ce que je perçois comme une bonne décision, car le développement vient de la base. Ainsi, j’estime que le nouvel imam déploie de bons efforts pour réveiller le rôle éducatif et culturel d’Al-Azhar.

Ashraf Ali,

Le Caire.

 

Laissez les ONG travailler !

Dernièrement, nous avons entendu parler d’un nouveau projet de loi qui bouscule le travail des ONG. Ce projet de loi présenté au Parlement pénaliserait les ONG ou les groupes de défense qui travailleraient sans l’autorisation du gouvernement. Dans le cadre de cette nouvelle loi, les ONG, notamment celles défendant les droits de l’homme, auront l’obligation d’adhérer à une commission contrôlée par le gouvernement, qui étudierait l’attribution de leur autorisation et surveillerait leurs activités.

En fait, je ne vois pas pourquoi ces nouvelles mesures et lois sont décidées, à une époque où l’on parle de la liberté d’expression.

En plus, tout le monde sait bien que la société civile et les ONG sont devenues des partenaires essentiels qui collaborent avec le gouvernement dans le développement de cette patrie.

J’assure que dans certains cas, les efforts des ONG dépassent ceux du gouvernement. Et dans chaque crise intérieure ou extérieure, l’initiative vient toujours de ses ONG.

Tout le monde a suivi le rôle de plusieurs organisations non gouvernementales à l’époque des fortes pluies qui ont détruit des centaines de maisons et d’établissements dans certains gouvernorats en Haute-Egypte et au Sinaï. Alors, laissons-les travailler et donnons-leur la chance de se former. Messieurs du gouvernement, contrôlez l’affaire mais sans leur interdire de travailler !

Hisham Bakr,

Le Caire.

 

La vie trop chère

Je voudrais parler d’un problème qui nous préoccupe tous en ce moment, à savoir la cherté de la vie : nourriture, vêtements, habitations, tout est de plus en plus cher en Egypte, alors que faire ?

Les jeunes sont incapables de vivre avec des salaires qui ne suffisent jamais à tenir un mois. Pourquoi l’aide de l’Etat diminue-t-elle ? Nombreux sont ceux qui ont pourtant besoin de cette aide pour vivre.

 Je pense que le gouvernement doit profiter de cette période d’élections pour apporter plus de services aux citoyens et non uniquement faire des promesses, car la population en a assez. Les gens ont besoin de vivre correctement et convenablement, l’Etat doit alors accorder plus d’intérêt et d’aides aux plus pauvres.

Ahmad Hassan,

Alexandrie.

 

Contrôlons le gaspillage

Il est vrai que « l’Egypte est le don du Nil » : cette citation d’Hérodote que nous avons apprise à l’école montre l’importance de la relation entre l’Egypte et le Nil. Mais combien de temps cette relation durera-t-elle ? Il semble que l’Egypte entre actuellement dans une période de pauvreté en eau, comme disent les spécialistes. Suite à cette mauvaise nouvelle, je pense que l’Etat doit rapidement réagir pour protéger l’eau du Nil. Il faut aussi que les médias commencent à lancer des campagnes de sensibilisation sur la protection de l’eau afin d’éviter son gaspillage. Il faut aussi que les parents apprennent à leurs enfants l’importance de l’eau et la nécessité de la protéger. Aussi, je propose à l’Etat d’infliger des sanctions contre ceux qui gaspillent l’eau dans les rues, les usines et même les maisons. Et cela n’est pas difficile à prouver : avec les compteurs d’eau ou les factures, il est facile de voir si la consommation d’eau dans une maison est plus importante que la normale. Ainsi, si l’on applique ces mesures et d’autres, nous pourrons rapidement sauver ce qui nous reste d’eau.

Hassan Mohamed,

Le Caire.

 

 

Sauvons nos rues de la saleté

Au cours des dernières années, la rue égyptienne a perdu son lustre, et le fait de déambuler dans les rues cairotes est devenu un embarras qu’on doit surmonter si on veut respirer un peu d’air ou même sortir de chez soi. Je me souviens quand ma grand-mère me racontait le quotidien de sa jeunesse, quand elle habitait au centre-ville. Elle me parlait de ce qui était de la propreté des rues, des trottoirs appropriés aux piétons, surtout les plus âgés.

Aujourd’hui, il suffit de regarder de son balcon pour se rendre compte que la situation n’est plus la même.

Plus de trottoirs, des rues comblées où le fait d’aller et revenir du travail chaque jour est devenu un cauchemar, même pour ceux qui utilisent leur véhicule privé. Cet état détérioré des rues a conduit à ce que les gens manifestent leur mépris pour la situation des rues transformées en un immense tas d’ordures.

Le gouvernement, de l’autre côté, ne cherche pas à améliorer la situation. Même après l’ajout du montant du ramassage des  ordures sur la facture d’électricité, rien n’a changé et les rues sont restées souillées. Cela fait un bon temps que l’on est dans ce cercle vicieux. Je crois que si le gouvernement faisait un petit effort pour nettoyer les rues, le comportement des citoyens changerait automatiquement. Il faut aussi réhabiliter les trottoirs, illuminer les rues, construire des garages pour contenir le nombre de voitures croissant en circulation. J’espère ne pas avoir à attendre trop longtemps pour voir ces changements !

Sara Yousri,

Le Caire.