Du froid et du chaud
loin de l’essentiel
Le coup de froid, né il y a deux semaines entre les Etats-Unis et Israël, semble s’être estompé.
S’est estompé aussi tout espoir de reprise sérieuse des négociations en vue d’une paix
véritable. Et la visite cette semaine
à
La
sentence a été lâchée. C’est
tout dire. Les Palestiniens ont beau compter sur les engagements premiers de M. Obama,
qui avait fait du processus de paix l’une de ses
priorités à son arrivée à la Maison
Blanche, ils n’obtiennent toujours rien. Certes, la secrétaire d’Etat américaine a appelé Israël à faire des choix « difficiles mais nécessaires » pour la paix, il n’en
demeure pas moins que Washington reste impuissante face à Israël, incapable de lui imposer ces « choix difficiles
». Suite à la crise diplomatique entre Washington et
Tel-Aviv, et sous la pression
américaine, Benyamin
Netanyahu a dit accepter de faire des « gestes de bonne volonté » afin de relancer les négociations avec
les Palestiniens. Mais il n’a rien
cédé sur un point capital : un gel de la colonisation
à Jérusalem-Est, dont la communauté internationale ne reconnaît pas l’annexion en 1967.
A la veille de son départ
pour la capitale américaine,
le premier ministre israélien
a ainsi défié le monde entier en déclarant : « La politique de construction à Jérusalem est
la même que
Quant à
George Mitchell, l’émissaire américain
pour le Proche-Orient, actuellement
dans la région, il fait profil
bas. Au terme d’une rencontre avec le président palestinien, Mahmoud Abbass, lundi à
Amman, ce dernier s’est contenté d’appeler Israéliens et Palestiniens à la « retenue » après les violences dans les territoires palestiniens et à Jérusalem-Est, afin de permettre la tenue de pourparlers indirects ; tout en affirmant qu’il poursuivrait « dans les prochains jours » ses discussions avec les responsables israéliens et palestiniens afin d’établir « les conditions qui permettront
de lancer les pourparlers indirects
et d’avancer vers la paix et la prospérité pour tous ». Mitchell attend sans doute les résultats de la rencontre Obama-Netanyahu à
L’heure des décisions
Côté palestinien,
la présidence de l’Autorité
a accusé, dimanche, Israël de répondre aux efforts diplomatiques par « l’assassinat
» de Palestiniens et d’entraver
la reprise du dialogue par sa
politique de colonisation à Jérusalem-Est. « L’escalade israélienne et l’assassinat quotidien des Palestiniens sont le message de l’actuel gouvernement israélien aux Arabes et aux
efforts américains », a affirmé
le porte-parole de la présidence
palestinienne Nabil Abou-Roudeina, après la mort de quatre
Palestiniens près de Naplouse (Cisjordanie) en 24 heures. M. Abou-Roudeina a ajouté que les déclarations de M. Netanyahu sur
la politique de colonisation
de son gouvernement à Jérusalem « n’aident pas à la reprise des négociations ».
Pour sa part, le négociateur palestinien, Saëb Erakat, a déclaré que « l’heure est
aux décisions. L’intervention
d’une tierce partie pour rapprocher les points de vues dans les négociations est un mécanisme
adéquat ». Soulignant que les Palestiniens et les pays arabes ont approuvé les pourparlers indirects, il a ajouté que
« la responsabilité du blocage des négociations » incombe à Israël.
Devant l’impossibilité
de négociations de paix directes interrompues depuis fin 2008, les Etats-Unis ont obtenu des deux parties de participer à des pourparlers indirects, que doit mener M. Mitchell. Le début
de ces négociations a été différé après le feu vert donné
le 9 mars par l’Etat hébreu
à la construction de 1 600 nouveaux logements à Jérusalem-Est.
Depuis cette annonce, de fréquents accrochages ont eu lieu entre manifestants
palestiniens et forces israéliennes
à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée, lors de protestations contre la colonisation juive.
Aujourd’hui, ce sont avant
tout les Etats-Unis qui sont
à l’épreuve. Le principal parrain du processus
de paix doit donner la preuve de sa capacité
à relancer ce processus, à
faire pression sur Israël et à être
impartial. Les Palestiniens peuvent-ils
encore y croire ?
Abir Taleb