Al-Ahram Hebdo, Monde | Les talibans défient
  Président Abdel-Moneim Saïd
 
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 Semaine du 17 au 23 mars 2010, numéro 810

 

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Monde

Terrorisme . Les talibans ont doublé leurs attentats suicide cette semaine en Afghanistan et au Pakistan, au lendemain d’une rencontre Karzaï-Zardari, où les deux présidents ont décidé de travailler ensemble pour lutter contre ce fléau.

Les talibans défient

Après des nouvelles successives sur l’arrestation et la mort de plusieurs chefs talibans ces dernières semaines, les rebelles du Pakistan et de l’Afghanistan ont décidé de s’en venger, en ensanglantant les deux pays à la fois par leurs attentats mortels. A commencer par l’Afghanistan, quatre violentes explosions suivies d’une fusillade ont retenti samedi dernier dans le centre de Kandahar, berceau des talibans dans le sud afghan, faisant vingt-sept morts et une cinquantaine de blessés. Selon les autorités afghanes, cette série d’attentats est la plus meurtrière depuis le début de l’année. Dimanche, les talibans ont revendiqué ce quadruple attentat  dans une déclaration publiée sur le site Internet, indiquant que ces attaques sont « un message » ferme pour le commandant de l’Otan, le général Stanley McChrystal, qui avait annoncé une prochaine offensive à Kandahar. Or, cette tentative d’intimidation n’a pas jeté l’effroi dans le cœur de l’Otan. Cette semaine, Robert Gates, secrétaire américain à la Défense, a annoncé qu’une opération de nettoyage visant à reprendre le contrôle total de Kandahar allait être lancée très prochainement et constituera la « phase décisive de la guerre contre les talibans afghans ». Déjà, des milliers de soldats afghans et étrangers procèdent actuellement à une vaste opération à Helmand, autre fief taliban. N’oublions pas que le président américain, Barack Obama, a fait de la lutte contre le terrorisme une priorité par excellence, au moins pour venger les attentats du 11 septembre 2001.

De l’autre côté de la frontière, la situation n’était pas meilleure. Cette semaine, cinq attentats majeurs ont fait au moins une centaine de morts au Pakistan. Un attentat suicide a secoué la vallée de Swat, faisant au moins 13 morts et 52 blessés. Il est intervenu au lendemain d’un double attentat suicide visant des militaires à Lahore. Bilan : 57 morts et 134 blessés. Et ce, quatre jours après une attaque similaire des talibans alliés à Al-Qaëda qui avait fait quinze tués. Un porte-parole du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP) a revendiqué ces attentats, avertissant que d’autres plus graves se produiraient tant que l’armée pakistanaise poursuit ses opérations dans les zones tribales. Or, les autorités pakistanaises ont pourtant paru cette semaine plus décidées que jamais à déraciner les rebelles. « De tels actes ne parviendront pas à nous démoraliser », a assuré un général pakistanais. « Je veux assurer les habitants de Swat que nous continuerons à nous battre jusqu’à ce que soit éliminé le dernier des talibans ».

Front commun

Selon certains analystes, cette vague de violence pourrait aussi être une sorte de défi lancé par les talibans aux présidents des deux pays qui avaient décidé, lors de leur réunion la semaine dernière, de travailler main dans la main pour combattre le terrorisme et l’extrémisme qu’ils ont qualifié de « défi commun ». Lors de sa visite la semaine dernière à Islamabad, le président afghan, Hamid Karzaï, a affirmé changer de politique à l’égard du Pakistan, tentant d’améliorer ses relations avec son voisin confronté à la même menace terroriste. MM. Karzaï et Zardari ont tous deux exprimé leur détermination de dissiper les incompréhensions du passé et d’œuvrer ensemble dans la lutte contre les talibans, qui, selon le président afghan, trouvent refuge au Pakistan. Selon les experts, Karzaï est venu à Islamabad pour chercher l’aide du Pakistan dans le dialogue avec les rebelles. D’aucuns pensent, en revanche, que la visite de Hamid Karzaï à Islamabad coïncide avec un moment important : ces dernières semaines, plusieurs chefs du mouvement des talibans afghans ont été arrêtés au Pakistan dont le mollah Baradar, bras droit du mollah Omar. Depuis, Kaboul demande que ces grands chefs talibans lui soient livrés, ce qu’Islamabad refuse.

Mais, il semble que la rencontre entre les présidents afghan et pakistanais, placée sous le signe de la coopération régionale, n’a pas permis d’adoucir les nouvelles tensions entre les deux pays, car le Pakistan a refusé l’extradition des rebelles arrêtés comme le demande l’Afghanistan.

Soucieux malgré tout de manifester leur unité face à un ennemi commun, les deux chefs d’Etat ont exprimé leur volonté de mettre en place une jirga entre les deux pays, c’est-à-dire une grande réunion pour élaborer des solutions régionales sur les menaces qui pèsent sur le Pakistan et sur l’Afghanistan. Ils ont aussi appelé à un partenariat permettant d’explorer le plein potentiel des ressources humaines et naturelles des deux pays et de renforcer la coopération économique et commerciale. Désormais, une chose semble sûre et certaine, toute coopération entre les deux pays confrontés au défi taliban ne ferait qu’affaiblir les rebelles et casser leur épine avec les jours.

Maha Al-Cherbini

 




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