Al-Ahram Hebdo, Voyages | Un temple énigmatique
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 Semaine du 10 au 16 mars 2010, numéro 809

 

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Voyages

Archéologie. Les récentes découvertes archéologiques faites par la mission italienne de l’Université de Sienne à Qasr Qaroun, dans le gouvernorat du Fayoum, ont mis en relief la place qu’occupait cette ville pendant la période gréco-romaine. 

Un temple énigmatique 

« C’est l’unique temple ptolémaïque complet », déclare avec fierté le professeur Emanuele Papi, directeur de la mission italienne de l’Université de Sienne. Selon lui, c’est pour cette raison que l’on a choisi ce site afin d’y opérer. Ce temple avait été soumis aux travaux de restauration plus de cinq fois pendant l’époque moderne. « Les différentes missions n’ont pas pu résoudre toutes les énigmes du site », explique le Dr Stefano Camporeale, professeur des provinces romaines et membre de la mission italienne. Pour lui, le visiteur du temple peut distinguer les endroits restaurés de ceux intacts. Tandis que les murs opérés se composent de blocs de calcaire blanc, ceux d’origine sont noircis. Mais les yeux des experts sont plus précis. Ils trouvent que le temple de Dionysias occupe une importance majeure dans l’histoire égyptienne et ce, grâce à son intégralité. Ainsi, « nous pouvons connaître la planification des autres temples gréco-romains des autres sites », commente le Dr Stefano. Alors, les membres de la mission doivent restaurer et nettoyer, consolider et préserver, mesurer et relever l’architecture du temple et surtout mener des fouilles archéologiques et étudier tous les relevés archéologiques.

En effet, le temple a été bâti vers la fin du IIIe siècle av. J.-C. par les Ptolémées. Dédié au dieu Sobek, divinité locale du Fayoum, le temple se compose de trois étages et ce sans oublier les annexes dont les vestiges existent encore entre l’édifice et la muraille l’encerclant. Le rez-de-chaussée se divise en trois parties : une grande salle, suivie d’une deuxième plus étroite, et enfin le saint des saints. Cette planification est en principe préservée dans le reste des étages, et ce, en conservant leur importance liturgique. Ainsi, le saint des saints est le lieu le plus petit et le plus saint du temple puisqu’il renfermait une momie du crocodile ainsi que sa statue. Selon les archéologues, le saint des saints, comme les autres temples gréco-romains, était exclusif au haut clergé du temple, notamment le grand prêtre. Mais les caractéristiques du temple de Dionysias sont vraiment inédites, les parties hautes des murs et les plafonds sont noircis et inscrits de caractères arabes et latins. Quant au reste, il est plus clair et propre. Selon le professeur, la plupart du temple était sous le sable jusqu’aux années cinquante du siècle dernier sauf les parties hautes des murs. De leur part, les visiteurs de la région, que ce soit des orientalistes ou des voyagistes, menaient une vie normale sur ce tiers paru du sable. « Ils inscrivaient alors leurs noms sur les murs et allumaient du feu dont les cendres ont noirci les murs et le plafond, afin de cuisiner leurs aliments », explique le professeur.

Lors de leurs travaux de fouille, les membres de la mission ont dégagé le puits du temple. D’après le professeur, ce puits, lors de son utilisation, était toujours nettoyé. Ainsi les prêtres pouvaient-ils l’atteindre de tous les étages à travers une dalle mobile au sol. D’ailleurs, la mission a mis au jour d’innombrables couloirs qui donnaient aux salles étroites. Selon Camporeale, ces salles avaient une fonction liturgique. Mais « il est difficile de l’affirmer pour l’instant », explique-t-il.

En outre, sur les murs de certaines salles se trouve la croix, « indiquant l’utilisation du temple à l’époque copte, peut-être par des citoyens. Ces symboles n’ont pas empêché l’existence des scènes représentatives du culte païen qui régnait avant l’apparition du christianisme. Il s’agit d’une scène ptolémaïque inédite qui incarne le dieu Sobek, le crocodile personnifié, debout devant le gouverneur en tenue pharaonique. Aux murs des côtés sont incises deux colonnes, donnant en fait l’impression d’être présent au saint des saints d’un temple pharaonique », raconte-t-il. Toute cette scène est mise au jour au troisième étage et sur la même ligne du saint des Saints, du rez-de-chaussée. Selon le professeur, cette scène met en évidence la forte influence de l’architecture et la religion pharaonique sur les époques ultérieures.

Malgré toutes ces découvertes, les experts trouvent que leurs opérations sont encore préliminaires. « Outre les couloirs et les étroites salles énigmatiques, le temple comprend plus que 50 pièces et blocs de pierre à étudier pour les remettre à leurs endroits d’origine. Ces objets contiennent autant de secrets à dévoiler », reprend le professeur tout en espérant que les futures saisons donneront de bonnes nouvelles inattendues.

Doaa Elhami 

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