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  Président Abdel-Moneim Saïd
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 10 au 16 mars 2010, numéro 809

 

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Sports

Football. Malgré sa défaite contre l’Angleterre, la sélection égyptienne a eu tous les honneurs du public égyptien à Londres et de la presse britannique, mais son niveau faible en seconde période a soulevé des questions. Analyse.

La leçon de Wembley

Tout le monde tenait à rester dans les gradins après la fin de la rencontre afin de saluer l’équipe. Malgré la défaite (1-3) et sous une température de -1°C, les spectateurs égyptiens n’ont pas cessé d’interpeller les joueurs, de les applaudir, alors que la plupart des supporters anglais avaient quitté les tribunes pour essayer de fuir les embouteillages que devait provoquer la sortie de quelque 80 000 spectateurs du plus grand stade du Royaume-Uni. Les 20 000 Egyptiens venus des quatre coins de la Grande-Bretagne, d’Europe, de l’Egypte ou même des Etats-Unis ou d’Australie pour voir leur équipe se mesurer contre l’une des plus grandes formations du moment sont sortis satisfaits. « Nous sommes venus dans 5 bus de France, raconte Ahmad Seddiq, qui vit à Paris. J’ai prendre 3 jours de congé, mais après la victoire de l’Egypte à la CAN pour la troisième fois consécutive, je devais venir rendre hommage aux joueurs. La défaite aujourd’hui ? Je m’en fous ». Pour Ilham, qui faisait partie d’un grand groupe de jeunes qui tenaient des pancartes sur lesquelles était écrit « ElBaradei président », l’Egypte n’a pas mal joué. « Nous avons même humilié les Anglais en première mi-temps ».

La sélection égyptienne a en effet prouvé, lors de la première moitié du match à Wembley elle mena 1-0, qu’il lui manquait peu de choses pour atteindre le meilleur niveau mondial. La presse britannique a salué, le lendemain du match, le courage, la discipline et le jeu des Pharaons.

Pour l’Italien Fabio Capello, sélectionneur de l’Angleterre, l’Egypte reste la meilleure sélection africaine et « sa force réside dans le fait qu’elle a un jeu très organisé et très collectif. Les joueurs sont très disciplinés sur le terrain et il est très difficile de les faire bouger de leur position. C’est pour cela qu’elle est supérieure aux équipes de l’Afrique noire qui possèdent, elles, des joueurs très rapides, forts et parfois plus techniques. En seconde période, ils ont nous battre. Les Egyptiens ont couru tellement en première mi-temps qu’ils ont baisser les bras en seconde mi-temps ».

Mais pourquoi cette baisse de régime en seconde mi-temps, se demandaient quelques journalistes anglais après la rencontre ?

Le match était-il plus important pour les Anglais qui préparent le Mondial ? Le sélectionneur égyptien n’a-t-il pas autorisé trois de ses joueurs titulaires à effectuer une omra à une semaine de la rencontre ? Les joueurs anglais qui jouent pour une place de titulaires à la Coupe du monde étaient-ils plus motivés que les Egyptiens fatigués après une longue CAN et qui seront absents à la fête sud-africaine ?

Une équipe de grande compétition

Cela peut être une partie de la réponse. L’autre partie est que les Pharaons sont une équipe de grande compétition : l’Egypte n’a perdu aucun match des 18 disputés d’affilée lors des trois dernières CAN elle a battu la Côte d’Ivoire et le Cameroun à 3 reprises, en inscrivant 13 buts et n’encaissant que 4. Lors de la Coupe des confédération, l’Egypte a fait jeu égal avec le Brésil et a battu l’Italie.

Alors que lors des matchs éliminatoires, ou amicaux, elle souffre parfois contre les grandes équipes et parfois les petites. Exemples : l’élimination de la Coupe du monde 2010 avec une défaite contre le Malawi ou l’Algérie, ou la défaite en matchs amicaux contre l’Espagne 2-0, l’Argentine 2-0, le Portugal 2-0 ou le Soudan 4-0. Lors des éliminatoires des CAN 2008 et 2010 qu’elle a remportées, elle a fait match nul avec les très modestes sélections du Botswana, de Mauritanie et du Burundi.

Pour Mahmoud Al-Gohari, ancien sélectionneur des Pharaons, qui a qualifié l’Egypte pour la Coupe du monde 1990, pour préparer les joueurs à une grande rencontre, il faut impérativement effectuer un stage de longue durée. Il avait arrêté le championnat pour un mois avant une rencontre contre l’Algérie qui a qualifié l’Egypte au Mondial. Pour préparer la Coupe du monde en Italie, il avait annulé le championnat.

Quand Hassan Chéhata a pris les rênes des Pharaons en 2005, il s’est opposé aux grands rassemblements. Mais peu à peu, il a de plus en plus eu recours à la méthode Gohari avant les grandes compétitions. Et pour se le permettre, il rappelle le moins possible des joueurs évoluant à l’étranger. Par conséquent, le problème se pose lors de matchs comme celui de l’Angleterre, il est impossible d’organiser de longs regroupements. Interrogé après la rencontre de l’Angleterre, Chawqi Gharib, entraîneur général de la sélection égyptienne et adjoint de Chéhata, a insisté pour dire que « ses joueurs ne sont pas habitués à des rassemblements de trois jours avant le jour du match ». Un membre du staff technique confirme que « certains joueurs ne travaillent pas assez leur condition physique avec leur club. Ils ne dorment pas bien et sont parfois indisciplinés quand ils ne sont pas en regroupement ». Chawqi affirme : « C’est un vrai problème que nous devons résoudre avant les éliminatoires de la CAN 2012 qui commencent cet été et qui s’annoncent difficiles avec la présence de l’Afrique du Sud dans le groupe de l’Egypte ». Une double mission pour Chéhata qui a déjà commencé lors de la CAN en janvier dernier à recruter des joueurs jeunes au sein de l’équipe qui devra perdre un bon nombre de son effectif âgé dans les deux années à venir.

Fouad Mansour

 

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Demi-finaliste de l’Euro 1996 et vainqueur de la Liga et de la Coupe de la ligue, Terry Venables, ancien entraîneur de l’Angleterre et du FC Barcelone, s’exprime sur le football égyptien.

« L’Egypte possède un excellent entraîneur »

Al-Ahram Hebdo : Comment évaluez-vous la performance de l’Egypte contre l’Angleterre ?

Terry Venables : L’Egypte a réalisé une excellente première mi-temps qui a prouvé que c’était une très bonne équipe. Le jeu qu’elle a produit a été très fluide. Les joueurs n’ont pas eu peur, ils ont pu imposer leur jeu à une grande équipe qui jouait à domicile. J’ai rarement vu des équipes jouer comme cela à Wembley. C’est un stade très intimidant, voire effrayant. Malheureusement, ils n’ont pas pu continuer de la même façon en seconde mi-temps, car les Anglais ont fait une forte pression au milieu du terrain et les deux attaquants Shaun Wright Phillips et Peter Crouch qui sont rentrés étaient en très bonne forme. Les Egyptiens ont revenir en arrière, ce qui ne les a pas aidés. Mais cela ne doit pas occulter les progrès réalisés par le football égyptien.

Que pensez-vous des récentes prestations de la sélection égyptienne ?

L’Egypte a remporté la Coupe d’Afrique des nations trois fois consécutives. Cela ne peut pas être un hasard. La non-qualification au Mondial est un accident de parcours. L’Egypte propose souvent un jeu très organisé, très tactique et très fluide. Les joueurs semblent toujours motivés et prêts à se battre. Ils ont un excellent entraîneur. L’apport du sélectionneur Chéhata est très clair. Quand une équipe joue comme cela sur la durée, c’est qu’elle possède un très bon entraîneur. Le fait qu’il soit maintenu par la fédération pour une si longue durée (ndlr : 5 ans), malgré l’élimination de la Coupe du monde est un facteur de sa réussite.

Sur le plan individuel, y a-t-il des joueurs égyptiens qui vous ont impressionné ?

J’ai été impressionné par Mohamad Zidan, un joueur rapide, courageux et technique. J’ai aussi aimé Gedo, très percutant, et qui a causé beaucoup de problèmes aux défenseurs anglais dès sa rentrée en seconde mi-temps. Le numéro 20 (ndlr : Waël Gomaa) est un excellent défenseur, très solide, difficile à déstabiliser. J’apprécie aussi beaucoup le capitaine de l’équipe Ahmad Hassan.

Propos recueillis par
 Fouad Mansour

 




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