Où est passé le Dr ElBaradei ?

Abdel-Moneim Saïd

 

 

Israël frappe encore

Wahid Abdel-Méguid

 

Le long parcours de la femme égyptienne

Farouq Goweida

 

Miner le sommet

Massoud Al-Hennawy

 

 

L’élite et le projet national

Gamal Zayda

 

EDITO

EDITO

 

Le moment de vérité

 

La reprise en vue d’un dialogue indirect entre les Palestiniens et Israël sera un moment de vérité pour toutes les parties impliquées dans le processus de paix au Proche-Orient.

Cette prochaine reprise récompense certes les efforts de l’administration américaine, désormais sous pression pour faire progresser le processus de paix. L’un des effets positifs du prochain retour au dialogue sera de mobiliser à nouveau l’attention de l’administration. En témoigne la visite, cette semaine, dans la région, du vice-président américain, Joe Biden. De son côté, la secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, en accord avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, a mis sur pied une réunion du Quartette (Etats-Unis, Union européenne, Russie et Onu), le 19 mars à Moscou.

Les Etats-Unis, qui n’ont pas réussi jusqu’à présent à relancer les négociations de paix directes entre l’Etat hébreu et les Palestiniens, suspendues depuis plus d’un an, s’efforcent désormais de lancer des pourparlers indirects. Ceux-ci porteront dans un premier temps sur la question des frontières du futur Etat palestinien en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. L’émissaire américain George Mitchell, dans la région cette semaine, doit servir d’intermédiaire entre les parties palestinienne et israélienne. Mais son rôle ira en fait au-delà, car les Etats-Unis devront exercer des pressions sur les parties, notamment l’Etat juif, pour faire progresser les négociations. Washington devra aussi définir des objectifs concrets et pouvant être atteints dans ces discussions, dans des délais raisonnables. Cependant, beaucoup d’observateurs doutent de l’efficacité de la formule des « négociations de proximité » après des années de négociations infructueuses.

Sur le fond, les Etats-Unis ont élaboré en janvier un nouveau plan de paix comprenant des lettres de garantie du président Barack Obama aux Palestiniens et prévoyant un délai-limite de deux ans pour la négociation. Rien n’indique pour autant que l’Etat hébreu soit prêt aux concessions de fond que Washington espère et, en premier lieu, le gel de la colonisation conformément à la feuille de route de 2003, dernier plan de paix accepté par les Palestiniens, Israël et la communauté internationale. Un gouvernement israélien penchant très à droite n’aura probablement pas la faculté de faire le moindre mouvement. Dans cette veine pessimiste, le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou-Roudeina, a expliqué que le dialogue indirect permettrait de montrer à l’administration Obama qu’Israël n’a pas réellement l’intention de négocier. La mission américaine sera enfin compliquée par le délai-limite de quatre mois assigné par les ministres arabes des Affaires étrangères aux négociations indirectes, qui coïncide avec la fin du moratoire limité de la colonisation offert par Israël.