Al-Ahram Hebdo,Environnement |Wafaa Amer, spécialiste en botanique;  « L’alternative sera l’énergie solaire »
  Président Abdel-Moneim Saïd
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 10 au 16 mars 2010, numéro 809

 

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Environnement

Bioénergie. Alors que le ministère égyptien de l’Environnement plaide pour la culture des plantes comme le Jatropha et le Jojoba afin de produire du biocarburant, Wafaa Amer, spécialiste en botanique, estime qu’il s’agit d’une perte d’argent, de terre et d’eau. Entretien.

« L’alternative sera l’énergie solaire »

Al-ahram hebdo : Pensez-vous que l’avenir est à la bioénergie en Egypte ?

Wafaa Amer : Absolument pas. Je ne pense pas que la bioénergie résultant des sources botaniques soit l’une des solutions à la crise de l’énergie en Egypte. Primo, parce que la superficie des terrains agricoles est très limitée dans notre pays. Et si on pense à cultiver le désert, cela exige beaucoup d’investissements. Secondo, le recul des précipitations sur la Côte-Nord est un fait qui menace l’élargissement des agricultures pluviales dans cette zone de l’Egypte. Tertio, on ne peut pas dépendre de ces plantes sauvages pour produire une source de bioénergie en raison de la rareté des pluies et la limitation de leur production. Enfin, il y a la limitation de la quantité de déchets agricoles et ceux de l’industrialisation agricole à même de produire du bioéthanol. En fait, la quantité estimée par les spécialistes est de 33 millions de tonnes. Déjà, les déchets du maïs, du blé, du soja et de la lentille sont broyés et ajoutés aux fourrages. Il y a aussi des déchets qui sont utilisés dans l’industrialisation du compost (engrais formé par le mélange fermenté de déchets organiques avec des matières minérales) comme les déchets des pommes de terre. Pour ce qui est de la paille de riz, la quantité estimée est de 3 millions de tonnes par an. Sans oublier qu’il existe déjà des projets pour la traiter et l’exploiter. Je veux dire que tout ce qui résulte en Egypte des déchets agricoles ne peut, en aucun cas, suffire pour produire de la bioénergie. Je dois préciser également que si, selon les scénarios prévus et comme conséquence des changements climatiques, l’eau du Nil ne suffira pas pour que 80 millions d’individus puissent boire, je me demande pourquoi on l’utiliserait pour irriguer ce genre de plantes.

Mais les partisans de la culture de ces plantes pensent les irriguer avec l’eau du drainage agricole ...

Même l’eau du drainage agricole n’est pas durable, elle est menacée de rareté parce qu’on peut voir à l’horizon une crise de l’eau qui poussera l’Etat à traiter cette eau afin d’irriguer les céréales et notre alimentation. Je dois à cet égard mentionner qu’il existe déjà des pays qui traitent ce genre d’eau et utilisent une technologie de pointe pour l’utiliser comme eau potable. Citons à titre d’exemple la Chine, la Tunisie et la Palestine. L’eau du Nil ne va pas nous suffire en 2050 ou 2100. Nous avons besoin d’un autre Nil. Je pense vraiment que l’on doit réexaminer le dossier des terrains consacrés aux plantes de la bioénergie et les remplacer par le blé, le maïs et ce dont nous avons besoin d’alimentation, après le traitement de l’eau. Déjà, le prix de l’eau va augmenter dans les années à venir. Il s’agit pour nous de bénéficier au maximum de chaque goutte d’eau pour la sécurité alimentaire.

Pensez-vous qu’il existe des alternatives à ce genre d’énergie ?

Je pense que l’alternative sera l’énergie solaire, même si elle est actuellement chère. Mais en la comparant à la bioénergie (prix des terrains, de l’eau, de la main-d’œuvre, des engrais, du soin et de la récolte ainsi que les usines), elle est la plus durable, la plus sécurisée et la plus sûre pour l’environnement. Il suffit de savoir que la quantité de maïs utilisée pour produire de l’éthanol est équivalente à celle qui suffit à la consommation d’une personne pour un an. C’est la raison pour laquelle le rapport des Nations-Unies sur l’impact prévu du marché de la bioénergie menace la sécurité alimentaire.

Quels sont les défis qui se présentent à la production de la bioénergie ?

— Il y a l’augmentation des prix des produits alimentaires et du fourrage. Pas seulement en Egypte, mais dans le monde entier. A cet égard, je dois mentionner que la production de l’éthanol aux Etats-Unis a eu son impact négatif sur plusieurs pays dans le monde. Elle a causé l’augmentation des prix du maïs au Mexique ; de même, le prix d’une tonne de blé a doublé en Egypte. La Chine, également grand exportateur des céréales, a été touchée. Tous ces impacts provoquent l’augmentation de la pauvreté et de la faim, notamment dans les pays qui dépendent de l’aide américaine du blé et du maïs. Penser à produire de la bioénergie aura des impacts négatifs sur les droits des générations à venir. Nécessité oblige. L’Egypte et les pays du bassin du Nil doivent tirer au maximum les bénéfices de l’eau. Ils ne doivent pas répondre aux pressions étrangères qui interviennent, notamment de la part des pays riverains du Nil, pour cultiver de larges superficies des plantes pour la bioénergie.

Propos recueillis par Racha Hanafi

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Prévenir les pollutions pétrolières

Le ministre égyptien de l’Environnement Magued Georges a affirmé l’importance de prendre les mesures urgentes pour éliminer la pollution causée par le navire indien Zeinat 2 dans les eaux du port pétrolier de Sadat situé à Suez, à l’est du Caire. Les responsables ont confié la charge d’éliminer la pollution à une compagnie spécialisée. Le ministre a expliqué que la pollution a été causée durant le déchargement d’une quantité de pétrole. Il a souligné l’importance pour tous les ports pétroliers d’utiliser des moyens et des méthodes visant à contenir les échappements pétroliers lors des opérations de chargement et de déchargement. M. Georges a plaidé pour l’utilisation de barrières maritimes flottantes sur le lieu des opérations de façon à contenir les dégâts des pollutions. Le ministre a précisé qu’il était important d’adopter des procédures légales contre les navires causant ce genre d’accident, conformément à ce que stipule la loi de l’environnement. Surtout qu’un autre navire indien, le Abou Calame Zad, a provoqué une autre marée sur les côtes de la ville Ras Gharib, dans le gouvernorat de la Mer Rouge. Ce navire a été confisqué.

 




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