Technologies de l’Information.
Les stratégies
gouvernementales
adoptées
depuis le début de 2010 marquent
l’intérêt
accordé ce
secteur qui,
malgré la
crise internationale, a
enregistré
une croissance
considérable.
Sur
le haut de la vague
«
2 milliards de dollars.
C’est la
valeur attendue des
exportations égyptiennes en
technologies de l’information et
de la communication fin 2010, contre
1,1 milliard de dollars en 2009.
Quant aux exportations égyptiennes
des processus
externalisés,
elles
représentent près de la
moitié des exportations de TIC
». Telles
sont les prévisions
du
ministère des Communications et des Technologies de
l’information (MCIT) en 2010
pour accroître les exportations
de ce
secteur, selon le
ministre
Tareq Kamel. Il
souligne
que ce
secteur a
été très
performant en 2009,
réalisant
une croissance de 14 %,
c’est-à-dire plus
élevée que
celle du
Canal de Suez (7,2 %) et du
secteur
touristique (9,5 %). «
L’Egypte a le
potentiel de
devenir le leader
technologique de la
région MENA »,
dit-il.
Waël Amin,
président
du Conseil des
exportations des technologies de
l’information, prévoit de
son côté
que le secteur de
l’externalisation (prestations
de services confiées
à une
entreprise
dont c’est la
spécialité)
verra un
essor
considérable durant 2010
et les années
suivantes.
Ces
prévisions
sont appuyées par la
progression du
classement de
l’Egypte en
matière de croissance
du secteur
de l’externalisation, au 4e rang
en 2009 au lieu du 13e en 2008,
selon la classification
mondiale
annoncée durant la
conférence des
centres
d’appels tenue en
Angleterre en 2009.
L’Egypte
vient
tout de suite après l’Inde,
la République
tchèque et le Chili. «
L’Egypte, par
sa place unique au
carrefour de
l’Afrique, de
l’Europe et
du Moyen-Orient,
combinée à
sa population
jeune et
instruite, fait un candidat
tout désigné pour
suivre
l’exemple de l’Inde et
devenir un
fournisseur de technologies à
faible coût
», affirme
Hamdi Abdel-Azim,
président
exécutif de l’Agence de
développement de
l’industrie de la
technologie de
l’information (ITIDA), en
mentionnant
qu’il est
indispensable d’investir
dans les
ressources humaines pour
atteindre
cet objectif. Et
d’ajouter
que le principal objectif
de l’orientation
vers
l’étranger,
il y a deux
années, est
de promouvoir les services
d’externalisation,
afin de
créer des emplois pour
des milliers de
jeunes
diplômés. « Entre 35
et 40
sociétés multinationales
ont élargi
ou ont
externalisé
leur activité en
Egypte en 2009,
dont les plus
importantes
sont les sociétés
américaines Sykes, Centrum avec
la coopération de
l’égyptienne
Raya et
Xceed », annonce-t-il. De
plus, le nombre de
sociétés
travaillant dans le
domaine des TIC a
grimpé en 2009
à 3 218 à
entités,
contre 600 en 2000, connaissant
ainsi une
croissance
annuelle de 19 %.
Khaled
Ibrahim,
président du
département des industries
électroniques
auprès de
l’Union des industries, souligne
aussi que
l’Egypte
offre un certain
nombre
d’avantages concurrentiels
par rapport à
l’Inde. Il
s’agit d’une plus
grande
diversité linguistique de
la jeunesse de la population
égyptienne,
dont 60 % à
moins de 25 ans. Sans
compter que
le pays produit 100 000
diplômés
relatifs à
l’industrie des TIC par an. «
L’Egypte,
privilégiée par le
faible coût
de main-d’œuvre
qualifiée,
est devenue
une destination de premier
choix ».
Cette
orientation vers
ce
secteur
très récent a
été
soutenue par l’Etat en
créant le
parc technologique des
centres
d’appels à
Maadi, dans
la banlieue
du Caire.
Analystes et experts de
cette
industrie prévoient
donc un
essor du
nombre de
sociétés dans
ce domaine
ainsi
qu’une hausse des
investissements,
surtout après la
mise en
fonctionnement de la première phase
du parc
technologique de
Maadi qui
s’étend sur 75
feddans (31,5 ha). La première
phase de ce
parc donne
la priorité aux
sociétés
égyptiennes et internationales
ayant
conclu des accords de
coopération et des mémorandums
d’entente avec
l’ITIDA.
Mesure
encourageante
Mais
le chemin
n’est pas dénué
d’entraves
pour cette nouvelle
industrie. Car,
comme le
révèle Adel Danish, président
exécutif
d’Xceed, filiale de
Telecom Egypt et spécialiste
dans
l’externalisation, les prix des
appels
internationaux vers les
pays arabes et
du Golfe
sont très
élevés. «
Jusqu’à présent,
Xceed n’est
pas parvenue
à un
compromis avec Telecom Egypt
afin d’obtenir un
avantage
concurrentiel en matière
de prix pour les appels
internationaux
vers les pays
arabes,
notamment ceux
du Nord
de l’Afrique,
à l’instar
des réductions
faites pour les
appels vers
les pays européens et
vers les
Etats-Unis. Une
entrave qui a
poussé
Xceed, qui présente des
services au deuxième
opérateur de portable
émirati Du,
à se servir
d’un centre d’appel
intermédiaire
à Londres
pour éviter les prix
élevés des
appels internationaux
vers les pays
arabes ».
Amr Moussa, expert
technologique,
précise que
les exportations de TIC (Technologie
de l’Information et de la
Communication) ne
sont pas en
mesure de profiter des
mêmes
avantages que
ceux de
l’externalisation et qu’il
leur faudra
un important soutien financier.
« Le ministère
a accepté,
il y a deux
semaines
seulement, de soutenir
les exportations de ce
secteur.
Une mesure qui
aurait été
prise il
y a plus de 5 ans. Ce
soutien
n’aurait pas dû
être décidé
à cause de la
crise
internationale, mais
plutôt afin
d’encourager un
secteur
englobant majoritairement
de petites et moyennes
entreprises encore incapables
d’affronter la concurrence
internationale ».
Depuis la
prise de cette
mesure
encourageante, le MCIT tend à
accorder une importance
extrême au
développement des TIC, afin
d’accroître
ses exportations
à 2 milliards de dollars.
Hoda Baraka,
conseillère
du ministre, expose
que le
prochain plan ira de 2011
à 2014, au
cours duquel «
nous allons
travailler pour
élever
l’esprit d’innovation et
de créativité
ainsi que
la recherche
d’investissements »,
notant que
la prochaine
période
verra une attraction des
Egyptiens
travaillant dans
ce secteur
à
l’étranger.
Dahlia Réda