Al-Ahram Hebdo, Littérature | Moëmen Samir
  Président Abdel-Moneim Saïd
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
Nos Archives

 Semaine du 10 au 16 février 2010, numéro 805

 

Contactez-nous Version imprimable

  Une

  Evénement

  Enquête

  Dossier

  Nulle part ailleurs

  Invité

  Egypte

  Economie

  Monde Arabe

  Afrique

  Monde

  Opinion

  Société

  Arts

  Livres

  Littérature

  Visages

  Environnement

  Voyages

  Sports

  Vie mondaine

  Echangez, écrivez



  AGENDA


Publicité
Abonnement
 
Littérature

Le poème en prose du jeune poète Moëmen Samir s’attarde sur les éléments de la nature et sur le quotidien afin de lui apporter une nouvelle signification. Al-Ahram Hebdo publie un extrait de son poème Tafkik al-saada.

Déconstruction du bonheur

Comme si nous approchions de loin …

Rien du tout …

Nous avons donc échoué

Oublions alors …

Je veux dire … oublions la déception

Ne permettons pas au complexe de culpabilité de nous gager à bon marché.

Attrapons vite

La vision folle qui apparaît à l’instant même …

 

La félicité — notre amie malicieuse — pourrait être

D’ôter la peau épaisse qui nous a aveuglés

Longtemps

Durant des années nous avons cru

Créons-nous donc

Nous-mêmes

Pour la première fois.

 

Blanc

A l’origine des choses :

le nuage

L’homme primitif

A fait partir ses animaux

Pour qu’ils s’éloignent

Et que s’endorme la mémoire

En effervescence, parce qu’elle est vide

Et il s’endort.

 

Les animaux lui ont envoyé

Leur amour de loin

Car les plantes étranges

Les ont rendus heureux

Et ils ne savent pas pourquoi …

 

Il a fait un signe des yeux et ils se sont confiés

Il s’est levé, a apporté les plantes et il a fumé

Il a fumé profondément.

Il était authentique à ce moment-là

Et il a envoyé son bonheur au ciel avec sincérité

Et son bonheur est devenu un nuage.

 

Les enfants et les petits-enfants combattaient

Et les années étaient une toile de fond

Très brillante.

 

Ils faisaient d’autres nuages

Et d’autres et d’autres encore

Jusqu’à ce que pleure le nuage mère

De tant de fidélité des enfants de la terre

Dont il a pensé du mal

Les larmes alors

Sont devenues

Pluie.

 

Noir

Nos fantômes

Elle réunissait dans le même ballon

Grand-mère et moi-même

Le ballon charmant

Qui batifole dans les pupilles des yeux de nos enfants

Et sur l’air sévère des pères sur les photos.

Elle dit que les bras de grand-mère

Appartiennent aux lignes enchevêtrées de ma main

Et que la voix du messager

Le jour où il a capturé la mort sur l’arbre

N’est pas très haute

Au-dessus de l’air

Qui a décidé de sourire avec moi généreusement,

Et à côté

D’un miroir

Elle élabore maintenant

Ses couleurs qu’elle suit des yeux.

 

La fenêtre lui raconte :

— Désenchantée,

Tu as volé un peu de l’âme

Qui papillonnait dans les chambres

Et tu n’as pas pu la garder dans ton sac à main.

Puis le jour où elle s’est souvenue d’elle

Elle l’a sortie de sous les os

Pour la rendre, un amoureux fantomatique,

Qui oublie toujours

Avant de prêter son âme

Par fidélité envers tous les sourires qu’il devait

De trouver refuge dans les bas-côtés du chemin

Ne serait-ce

Que l’instant du passage

Du ballon

Brumeux, juste ce qu’il faut.

Les couleurs

Ou c’est ainsi que nous pouvons être heureux

 

Rouge

Ou quand nous découvrons soudain

Et sans aucun ordre que nous aimons la vie

Tu habites en un point

Que personne d’autre ne voit

Sur la carte de l’école.

Tu sors de bonne heure

Pour que te soit donné

Le plaisir de parler avec les voitures.

Et si l’on est content de toi

Les choses arriveraient

A une certaine relation

Avec une certaine voiture,

Tu n’achèteras pas une pareille,

Et tu ne communiqueras pas avec une femme

Qui lui ressemble par le brillant éclat des sentiments

Jamais.

L’une d’elles te choisit, timidement,

Et elle baisse la tête

Et tu te mets dans le cœur de l’appel de la sirène.

Celui qui conduit

Envoie encore, par instants,

Un baiser ou deux en l’air.

Et le ciel a voilé ses yeux

Et s’est caché derrière la montagne …

Avant le passage à niveau du train

L’amour de la danse s’empare de la belle

Et la danse lui a répondu

Je veux dire, à son désir enfoui,

Avant de l’entourer comme une créature de la nuit.

Elle dort sur le ventre

Et elle joue avec ses pieds,

Elle glisse

Puis expose son dos au soleil.

Elle fait tout ce qui a traversé

L’imagination de ses aïeules

Quand elles étaient entre les mains

Des ouvriers des Voitures Al-Nasr.

Elle s’apaise

A la fin …

Et elle a laissé dans ton corps

De petits souvenirs

Elle veut, calmement,

Dévoiler la profondeur de ton bonheur

Véritable

Quant tu découvres que le médecin est vraiment bon

« Tu seras guéri bientôt, jeune homme »

Puis la profondeur de ton amour de la vie

Alors que tu reçois les télégrammes

De la mort

Belle … de la part des yeux volants.

 

Le Turquoise

Quand tu es entouré de bonté

La mère, les tantes, la sœur

Rêvent en même temps

La mère a vu le père mourir encore une fois

Elle ouvre alors les Jours d’Ibn Sirin

Et elle a dit :

Une personne qui nous est proche

Verra des malheurs rire d’elle.

 

Le vieux téléphone noir

Nous allons tous vers lui, avec la vitesse du spectre

Et nous sommes heureux

Car nous attendons toujours la sonnerie

Qui indiquera : votre pressentiment est juste

Vous êtes intelligents.

 

La tante raconte

Que le cercueil blanc lui a fait signe

Et s’est retourné trois fois

Et a laissé partir son cœur.

L’autre tante arrive vite vite

Et dit : notre arrière grand-père

Que nous avons soutenu avec nos âmes

Et nous avons oublié auprès de lui la blancheur des cœurs

Il a dit : ce bus

Il a deux chemins

Le premier est né de la brume

Et le second est un ami admirable.

 

Le nouveau téléphone rouge

La sœur s’embarque sur ses ondes

Pour nous apprendre que l’oiseau qui protège la maison

A vendu une aile hier

Et des vilains lui ont marchandé son ciel.

 

Tu es dans le cœur un peu de tout cela …

De l’odeur de l’encens

Qui échappe de leurs yeux tous les matins,

Du calme du pays de la vérité

Enchanteur et magique.

Seulement tu vois se réaliser ce qu’ils ressentent

Et ce que les cœurs leur ont annoncé

Et tu suçotes tes lèvres

Parce que tu es un monsieur qui a obtenu des diplômes

Mais en toute franchise

Tu caches un bonheur

Que tu délivreras un jour

Lorsque tu t’exileras dans un pays lointain.

 

Bleu ciel

Quand la musique est ton amie

Tu as été touché par une grâce

Et tu as été parmi les élus

Pour qui la musique veille sur eux

Avec une tendresse maternelle

Elle mettra alors tes pas

Sur le début du chemin

Et te dira : lance-toi

Et tu te sentiras riche

Ou elle te permettra d’être en toi

Parce que tu es de cette étoffe

Mais tu oublies,

Et elle sait mieux,

Elle t’apprend de temps à autre

Que cela n’arrivera jamais

Pour que ne parle pas un mélomane

Pour dire qu’elle est une magicienne qui hypnotise.

Elle te donne les clés

Et les entrées de toutes les forces

De l’âme

Puis elle compose avec ta danse

En une présence soufie

Ou sur tous les édifices

Ou même lorsque tu incarnes

Les rôles des morts dans la famille.

Mais si tu es surtout un homme qui doute

Qui craint qu’elle ne change d’attitude

Et qu’elle ne soit pas fidèle aux serments

Ou qu’elle jette son dévolu tour à tour

Sur un esprit rebelle autre que toi

— Ce qui pourrait arriver bien sûr —

Oublie donc tout de tout cela

Et épargne le ravissement

De fermer les yeux

Pour le désespoir.

Traduction de Suzanne El Lackany

 

Retour au sommaire

Moëmen Samir

Est à Béni-Soueif en 1975. Avocat, il publie ses poèmes parallèlement depuis 1998. Parmi ses recueils de poèmes : Hawaa gaf yagrah al-malameh (du vent sec blessant les traits de visage), aux éditions de l’Organisme général des palais de la culture en 2000, Ghayet al-nachwa (le comble de l’extase), même éditeur en 2002, mais qui a été sélectionné dans la série largement populaire Maktabet Al-Osra en 2003. Il a également obtenu de nombreux prix, comme celui de l’Organisme général des palais de la culture en 1998, ou celui du ministère de la Jeunesse en 2000, de même qu’il a été lauréat du prix du théâtre pour enfant au concours Soad Al-Sabbah en 2002.

 

 




Equipe du journal électronique:
Equipe éditoriale: Névine Kamel- Howaïda Salah -Thérèse Joseph
Assistant technique: Karim Farouk
Webmaster: Samah Ziad

Droits de reproduction et de diffusion réservés. © AL-AHRAM Hebdo
Usage strictement personnel.
L'utilisateur du site reconnaît avoir pris connaissance de la Licence

de droits d'usage, en accepter et en respecter les dispositions.