Succès palestinien en Amérique latine
Après le Brésil et l’Argentine c’est la Bolivie qui
vient de reconnaître la Palestine comme Etat indépendant
dans ses frontières d’avant le 5 juin 1967. Le président
palestinien, Mahmoud Abbass, s’est félicité de cette
reconnaissance, louant « les relations bilatérales liant
la Palestine et son peuple à la Bolivie » et rendant
hommage à la position bolivienne appuyant les droits du
peuple palestinien. Un pas en avant somme toute qui
engage un continent qui de plus en plus prend de
l’ampleur sur l’échiquier mondial et tente d’établir un
équilibre dans cet univers mondialisé. Et chose
importante, les nations émergentes sont tout à fait
conscientes du fait qu’Israël est un agresseur qui
occupe un territoire qui n’est pas le sien.
La diplomatie palestinienne a eu toutes sortes de
soutien, s’agissant d’Etat comme c’est le cas des pays
latino-américains ou différentes organisations des
droits de l’homme. Cette reconnaissance par la Bolivie,
précédée par celle du Brésil et de l’Argentine, est un
message fort de soutien au droit du peuple palestinien à
la liberté et l’indépendance et de rejet de l’occupation
israélienne de la terre palestinienne. Le président
bolivien a d’ailleurs accusé Israël de commettre un
génocide au Proche-Orient. Lors de l’annonce, il était
d’ailleurs accompagné du président paraguayen, Fernando
Lugo, et de son homologue uruguayen José
Mujica. Au début du mois, le
Brésil et l’Argentine s’étaient attiré la foudre des
critiques d’Israël et des Etats-Unis. L’Uruguay,
partenaire des deux poids lourds d’Amérique du Sud, a
annoncé la semaine dernière qu’il ferait de même l’an
prochain. Une résolution de la Chambre des représentants
américaine vient de condamner toute déclaration ou
reconnaissance unilatérale d’un Etat palestinien et
défend une solution négociée du conflit avec Israël. Les
Palestiniens ont rétorqué : « Nous nous sommes consacrés
aux négociations pendant près de vingt ans et
aujourd’hui nous sommes pris au piège d’un processus
qui, pour l’instant, n’a rien changé à l’occupation
israélienne ». Il a accusé la chambre basse du Congrès
de « placer un obstacle de plus à la paix entre la
Palestine et Israël ».
Mercredi, la Chambre a dans une résolution réaffirmé son
« opposition à toute tentative pour établir ou chercher
la reconnaissance d’un Etat palestinien en dehors d’un
accord négocié » appelant les gouvernements étrangers à
« ne pas accorder une telle reconnaissance ». Or,
reconnaître l’Etat de Palestine dans les frontières de
1967 est une décision souveraine unilatérale par des
Etats individuels. Si les Etats-Unis peuvent choisir de
ne pas reconnaître cet Etat palestinien, ils ne peuvent
pas empêcher d’autres Etats d’exercer leur droit
souverain .