Al-Ahram Hebdo, Idées | Le libyen Ibrahim Al-Kouny, Le Fakir du désert est primé

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 Semaine du 22 au 28 décembre 2010, numéro 850

 

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Idées

Récompenses . Le prix du 5e Forum du roman arabe est allé au Libyen Ibrahim Al-Kouny, alias l’écrivain du Sahara. Il se montre plus que jamais conforme à ses principes d’un écrivain ascète.

Le Fakir du désert est primé

Annoncer le prix du roman arabe, allant au grand écrivain Ibrahim Al-Kouny, n’a pas mis fin à l’atmosphère de suspense et d’attente qui l’avait précédé. La nomination n’ayant pas été divulguée que lors de la soirée même, le public du roman était resté perplexe entre 23 différents noms arabes, une fois le prix annoncé, les balbutiements ne cessent de se propager, surtout lorsque Al-Kouny annonce qu’il consacre le prix de 100 000 L.E. (12 000 euros) aux enfants des Touaregs du Mali et du Niger. A la stupeur de tous avec des insinuations dans les coulisses « et pourquoi ces deux pays ? ». En fait, Ibrahim Al-Kouny s’est montré fidèle à ses propres convictions.

Dans son allocution, au cachet à la fois poétique et philosophique, témoignant de ce goût profond au « renoncement » et à l’hermétique, il a dit : « Est-ce que la fortune du monde pourrait-elle être l’amulette servant à soigner le mal causé par l’existence dans ce même monde ? ». Son allocution alors intitulée Des Martyrs encore en vie, désignant non seulement l’intellectuel mais aussi notre condition humaine en général.

Après une introduction sur l’essence de la créativité dans cette partie du monde et de la liberté, Al-Kouny rappelle qu’en 2002, en recevant à Paris le prix de l’amitié franco-arabe, il a demandé au comité de dédier la valeur du prix pour soutenir les causes arabes : « Je vous supplie aujourd’hui de dédier la valeur de ce prix arabe au soutien des enfants du Mali et du Niger, parce qu’ils représentent la génération privée même de l’eau. Qu’en serait-il de la nourriture, des soins médicaux et de l’enseignement ? ». Sans laisser son acte aux vents des interprétations, il précise : « Je pense que c’est un acte qui n’est pas vide de significations symboliques : sur cette terre noble, qui était la Mecque de la nation de l’émigration depuis des millénaires, l’ancêtre de ces enfants, le militant Mohamad Ali Al-Ansari, a lancé son fameux appel au sein de l’Association internationale des travailleurs ou première internationale, invitant la conscience mondiale à mettre fin au drame des Touaregs en 1864 ». La seule signification capable de sauver la conscience de l’écrivain créateur est de le transformer d’une simple proie en un prophète apportant le salut qui triomphe pour les siens, construit un édifice pour les faibles et unifie les cultures.

Quelle que soit la valeur du prix, en l’attribuant aux enfants du Sahara, Al-Kouny reste intègre, fidèle à l’univers du désert qu’il a glorifié dans son œuvre pour plus de 45 ans. Le désert, décrit comme un monde de mystères qui infante sa propre mythologie et sa propre sagesse, revêt dans l’œuvre d’Al-Kouny un aspect identitaire et culturel. L’écrivain privilégie dans son univers cette minorité humaine qui vit loin des codes établis dans les cités. Que ce soit dans Nazif al-hagar (le saignement de la pierre) ou Al-Tibr (poussière d’or) entre autres, c’est le lieu infini, central, le premier lieu, là où les lois tribales dictent les devenirs. Et voilà que le « Fakir » du roman reçoit le prix après cinq ans en tête de liste du Prix du roman arabe décerné par le Conseil suprême de la culture égyptien, après son homologue, écrivain du désert également, le Saoudien Abdel-Rahman Mounif, l’Egyptien Sonnallah Ibrahim, qui l’a refusé pour des raisons politiques, le Soudanais Al-Tayeb Saleh et l’Egyptien Edouard Kharrat.

Dina Kabil

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