Al-Ahram Hebdo, Egypte | Fatwa contre ElBaradei et bataille pour le Qatar

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 Semaine du 22 au 28 décembre 2010, numéro 850

 

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Egypte

Coupures de presse. Le nouveau Parlement fait encore des vagues avec au milieu une vaguelette portant une fatwa d’un salafiste appelant à éliminer physiquement Mohamad ElBaradei. Au milieu de cela, l’élection du Qatar pour le Mondial 2022 a droit à quelques commentaires qui valent le détour.

Fatwa contre ElBaradei et bataille pour le Qatar

Nous allons laisser de côté, cette semaine, les commentaires toujours abondants sur les législatives, les fraudes et le nouveau Parlement, car il n’y a rien à signaler de nouveau sur ce front. La colère des uns et des autres continue ici et là, mais la caravane semble passer sans embûches … Jusque-là. Seul fait insolite et révélateur en même temps c’est cette information relayée par la presse sur une fatwa (eh oui une autre !!!) qui appelle à couper la tête de Mohamad ElBaradei, ex-directeur de l’AIEA et Prix Nobel de la paix. Al-Yom Al-Sabie rapporte que le cheikh Mahmoud Amer, un prédicateur du mouvement salafiste, a appelé à tuer ElBaradei qu’il accuse « d’inciter à l’insurrection civile contre le régime de Moubarak ». Le site du journal Al-Dostour en ligne qui se fait désormais appeler le « Dostour original », en opposition au journal papier racheté par l’homme d’affaires Réda Edouard, a interviewé le cheikh en question qui a déclaré que « l’insurrection civile est considérée comme un outil des khawaregs et une atteinte au pouvoir en place et le châtiment commence de la prison à la condamnation à mort par le biais du gouvernement pour éviter la fitna (le schisme) ». Le cheikh a ajouté que cette fatwa n’est pas seulement valable pour ElBaradei mais aussi pour tous ceux, qui comme lui, appellent à l’insurrection. Il a également fustigé le Front national pour le changement de Baradei dont les revendications ne contiennent pas la demande d’appliquer la charia islamique et se concentrent sur la politique. « Et puis, c’est un front laïque avec à sa tête un laïc dont les mains sont entachées du sang des musulmans en Iraq. Le pouvoir gère comme il peut les affaires de la nation dans la marge des circonstances internes et externes » ! Il a appelé, selon Al-Dostour, le président Moubarak à éliminer physiquement ElBaradei. Drôle de fatwa de la part d’un adepte du mouvement salafiste, pour qui le pouvoir est un mécréant. Drôle de fatwa aussi contre le concept de l’insurrection civile qu’il affilie aux khawaregs, puisque c’est ce même concept qui a été utilisé par le Front islamique du Salut en Algérie en 1991 contre le pouvoir en place et qui a accouché de dix ans d’horreurs contre des innocents. Mais les fatwas, semble-t-il, ont des voies impénétrables !!!

Passons à une autre élection. Celle du Qatar au Mondial 2022 qui n’a pas eu son lot de commentaires, tous braqués, à ce moment, sur les législatives. A tête reposée, les commentateurs l’abordent cette semaine avec des connotations assez différentes. Pour Salama Ahmad Salama, dans le quotidien Al-Shorouk, la victoire du Qatar a été une heureuse surprise pour tous les Arabes « qui compense les stupidités et les fractures qui ont entaché les relations sportives entre leurs pays et ont donné lieu à des agressions et des batailles à cause du football entre l’Egypte et l’Algérie. Mais elle renvoie aussi à tout ce qui reste aux peuples de sentiments de dignité nationale, d’appartenance et de frustration ». Mais en tant que défenseur de l’environnement, ce qui l’a intéressé en premier lieu c’est le recours du Qatar à des énergies propres pour climatiser les stades et l’opportunité pour les pays arabes d’étudier le recours à l’énergie solaire.

Un commentateur sportif appelle les Arabes à un tout autre challenge. Il y voit sur les pages d’Al-Masry Al-Yom une manière d’unifier les Arabes et les musulmans … ! Encore une fois, une manière de charger le foot de missions impossibles. Comment ? Il explique : « C’était juste une blague lancée par Blatter et c’est devenu un tollé ». Lors d’une conférence de presse en Afrique du Sud, un journaliste a posé la question : comment la FIFA pouvait-elle accorder au Qatar le privilège d’organiser le Mondial alors que c’est un pays qui, comme les autres pays arabes, opprime les libertés individuelles et incrimine l’homosexualité ? « La réponse de Blatter fut : les homosexuels n’ont qu’à suspendre leur homosexualité jusqu’à la fin du Mondial. Les homosexuels du monde entier ont déclaré la guerre à Blatter, aux Arabes et à l’islam. Je demande à tous de soutenir le Qatar pour défendre les musulmans et les Arabes … Ce n’est plus le Mondial qui est visé mais le Qatar dans son arabité et son islam et avec lui tous les Arabes et les musulmans … Je crois que ce n’est que le début de plusieurs batailles qui vont suivre … Cela va attiser l’appétit de ceux qui n’aiment pas les Arabes et l’islam et ils vont sauter sur l’occasion pour lancer leurs agressions. Et si la politique n’a pas réussi à nous unir, le football le fera cette fois-ci peut-être … ». Dans sa recette d’union magique, le commentateur a mis tous les ingrédients mais a omis d’expliquer comment devrait se cuisiner cette union tant rêvée et jamais atteinte. Le journal Saout Al-Ouma, très acerbe contre le régime, a publié cette semaine un article apologique et paradoxal sur le deuxième fils du président, Alaa Moubarak, qualifié de l’homme du peuple ! L’histoire qu’il rapporte est que ce dernier s’est vu voler ses chaussures, alors qu’il faisait la prière du vendredi dans une mosquée de Madinet Nasr en compagnie du ministre du Pétrole. « Pour seule réaction, il a ri et a dit : maintenant je suis comme le commun du peuple. Et quand le ministre a demandé de punir les responsables de la mosquée, Alaa s’est interposé et a refusé. Ce qui a prouvé encore une fois ses grandes valeurs morales ». L’article a en effet énuméré toutes les fois où Alaa Moubarak a été irréprochable dans son attitude : « Comme quand il était avec sa famille dans un lieu de divertissement privé dans la ville du 6 Octobre et que son fils est tombé d’une balançoire. Le patron a voulu punir les employés mais il a catégoriquement refusé cela ». Et de conclure : « Il paraît de tout cela que Alaa Moubarak aime être traité comme un citoyen égyptien modeste, contrairement à d’autres qui chargent quelqu’un pour leur porter leurs chaussures, à l’instar de Ezz et d’autres ». En référence à Ahmad Ezz, président de la commission de la planification au sein du PND, qui par on ne sait quel subterfuge est devenu pour les opposants l’unique diable malfaisant.

Najet Belhatem

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