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 Semaine du 22 au 28 décembre 2010, numéro 850

 

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Egypte

Opposition . Le fiasco quasi total des partis et des forces politiques aux récentes élections législatives était perçu comme un coup de fouet. Ils tentent de se repositionner sur la scène politique.

Des leçons à tirer

Les résultats des élections législatives ont foudroyé l’opposition qui a essuyé une lourde défaite due, selon elle, à la fraude généralisée qui a marqué le scrutin. Une défaite qui est tombée comme une douche froide sur les partis politiques qui souffrent de divisions internes. Après avoir accusé le coup, ils tentent de se repositionner.

Les deux grandes forces perdantes ont été le parti libéral du néo-Wafd et la confrérie des Frères musulmans. Sur 508 sièges, l’ensemble de l’opposition n’a pu obtenir qu’un nombre minime de sièges. Al-Wafd a remporté 4 sièges, le Rassemblement 5, le parti d’Al-Ghad et les Frères musulmans ont récolté un seul siège chacun. Ces résultats sont considérés comme une faillite par rapport à la présence de l’opposition au Parlement de 2005, où les Frères musulmans avaient fait une percée historique en décrochant 88 sièges. L’opposition refuse de reconnaître cette défaite et insiste sur l’illégitimité du nouveau Parlement qui n’a été que le résultat de la fraude. Depuis, l’opposition étudie les procédures juridiques, pour démontrer l’invalidité du Parlement.

Sous le slogan « Journée de la colère », l’opposition a organisé la semaine dernière une manifestation devant le siège de la Haute Cour administrative au Caire, pour réclamer la dissolution du Parlement. D’autre part, une centaine d’ex-députés ont annoncé la création d’un « Parlement populaire » parallèle, qui accueillera aussi des personnalités politiques de l’opposition.

Les Frères musulmans ont, de leur part, menacé de porter plainte devant les instances internationales, pour invalider les élections. Essam Al-Ariane, porte-parole de la confrérie, affirme que la priorité absolue de la confrérie est l’invalidation des résultats des élections ainsi que la coordination avec les forces politiques. « Il y a des procédures qui ont été entamées par les ex-députés de 2005. Des centaines de recours appuyés de documents ont été soumis à la justice. En outre, une plainte a été présentée à la Haute Cour administrative réclamant la dissolution du Parlement, étant donné que le quorum légal n’a pas été atteint, après l’invalidation par la justice des résultats dans 92 circonscriptions. Nous allons poursuivre ce combat judiciaire jusqu’au bout », affirme Al-Ariane. Il ajoute que malgré ce fiasco, il y a un point positif à retenir : « Toutes les forces politiques sont maintenant réunies dans un même combat, à savoir l’invalidation du Parlement ».

Les préparatifs vont bon train pour la tenue d’un colloque auquel participeront des experts en affaires juridiques et constitutionnelles, afin de prouver l’invalidité du Parlement actuel et demander sa dissolution. « La tenue d’un tel colloque nous permettra d’étudier l’impact des irrégularités qui ont marqué le scrutin », dit Moustapha Cherdi, du néo-Wafd.

La coordination avec les mouvements populaires est un autre but à atteindre. Si avant les élections, certains partis ont refusé de coopérer avec le mouvement Kéfaya et l’Association nationale pour le changement présidée par Mohamad ElBaradei, ex-président de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), le néo-Wafd et le Rassemblement ne cachent pas à présent leurs intentions de revoir leurs politiques à ce sujet. On pourrait ainsi assister, dans les prochains mois, à un rapprochement entre l’opposition officielle et non officielle. « Il faut avouer que l’opposition ne s’est pas bien préparée pour ces élections, soit pour des raisons d’organisation ou de conflits internes. Mais l’opposition doit élargir ses activités si elle veut concurrencer le PND. Le néo-Wafd a déjà mis en œuvre un plan global pour bâtir une véritable base populaire », indique Cherdi. Le Rassemblement, quant à lui, a tenu une assemblée générale, afin d’analyser la situation à l’issue de ces élections. « Certains membres du parti ont la conviction qu’ils ont été trahis par une transaction secrète entre le chef du parti et le PND, malgré le démenti de ce dernier. La priorité devra être accordée à la réforme », affirme Hussein Abdel-Razeq, responsable au parti.

Une Assemblée générale consacrée donc à la réforme des politiques et des stratégies du parti. Plusieurs thèmes seront débattus. Entre autres, l’expansion des activités sociales et populaires, la coordination avec les forces politiques, y compris les Frères musulmans, ainsi que les moyens de relancer le rôle du parti.

En somme, Abdel-Razeq pense que la faillite de l’opposition doit être exploitée en faveur d’une relance de la réforme politique. « Le plus grave c’est que le régime a voulu faire passer un message : il n’y a aucun espoir de changement à travers les urnes. Il est primordial de combler le fossé qui existe entre les partis d’opposition et le PND pour pouvoir aboutir à la réforme envisagée », conclut-il.

May Al-Maghrabi

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