Musique .
Claudio Baglioni vient d’animer,
à l’Opéra du Caire, une soirée de chants italiens dans le
cadre de sa tournée mondiale One World Tour 2010. Une
tournée qui annonce l’avènement de l’an 2011 lequel répond
aux 150 ans de l’union égypto-italienne.
Vers un seul monde
Appelé
par ses fans italiens « le chanteur des bons sentiments »,
Claudio Baglioni, 59 ans, est
l’auteur-compositeur-interprète italien le plus populaire de
sa génération, non seulement en Italie, mais dans le monde
entier. Cette véritable star, qui collectionne les triomphes
et les disques d’or, est aussi un artiste engagé qui met sa
notoriété au profit des causes nobles, avec l’aide de
multiples organismes et centres culturels italiens de par le
monde. En fait, Baglioni a
choisi d’entamer une tournée mondiale sous le titre de One
World Tour 2010 (un seul monde). Ce titre, qui communique au
monde un message d’amour lequel vise l’intégration des
cultures, porte le même nom de l’une des chansons de son CD
récent, le fruit d’un concert donné en octobre 2010, à
l’Albert Hall Royal, à Londres, devant 3 600 auditeurs.
Dans une ambiance exaltée d’un décor romantique, celui d’une
nuit merveilleusement étoilée, Claudio
Baglioni a stationné le 13 décembre dernier, dans la
grande salle de l’Opéra du Caire. Et ce, dans le cadre de sa
tournée mondiale qui, lancée en mars 2010 aux Etats-Unis en
premier, passant par le Canada, Paris, l’Argentine, le
Brésil, le Pérou, le Venezuela, le Mexique, le Japon, la
Turquie, l’Australie et de nombreux pays africains,
clôturera sa balade mondiale le jour de l’an 2011 — la nuit
du 31 décembre 2010 — avec un « méga » concert au fameux
Colosseum de Rome. Est attendu
au concert un demi-million d’auditeurs, comme le prévoit
Baglioni. Ce dernier, qui n’a
pas encore décidé les chansons-titre pour son concert du
nouvel an, par « suspense », a présenté au public de l’Opéra
du Caire vingt de ses chansons errant généralement entre
goût romantique et populaire italien. A savoir : E Tu Come
Stai (et toi comment vas-tu ?),
Solo (seul), A Modo Moi (mon chemin),
Amore Bello (l’amour est beau) et
Questo Piccolo Grande
Amore ou QPGA (ce petit grand
amour). Cette chanson-titre de son album QPGA, diffusée en
février 2009, représente pour Baglioni
le projet le plus ambitieux de toute sa carrière. Un projet
qui rassemble 52 titres avec la collaboration de plus de 70
artistes internationaux. « QPGA n’est pas une simple
collection de chansons, mais une incroyable rencontre entre
les nombreuses formes musicales. Un opéra contemporain
mélangeant à la fois le rock, la pop, le classique et le
jazz », déclare l’artiste de la rencontre et du partage qui
trouve qu’à chaque nouveau concert, le rapport avec le
public est différent.
S’agissant du public égyptien, Baglioni
le trouve « très sentimental et docile ». L’artiste, qui a
présenté plus de 25 albums en 40 ans, a un répertoire d’une
richesse et d’une diversité inouïes. Avec plus de 360
titres, ses chansons populaires ont su toucher un vaste
public. En Italie, bien sûr, mais aussi partout dans le
monde puisque ses compositions ont également été
enregistrées en italien, français, espagnol, anglais,
portugais, maltais, allemand et polonais. Une manière d’être
entendu et compris par le monde entier. Et donc de lui
faciliter cette tâche de toute interaction culturelle.
Toujours en mission, Baglioni a
préféré, lors de sa tournée cairote, de chanter en solo,
accompagné tantôt de son piano, tantôt de sa guitare
électrique.
Sa tournée cairote n’était pas prévue que quelques jours en
avance, vu les multiples engagements de l’artiste.
Cependant, la grande salle de l’Opéra du Caire était
archicomble. Le public égyptien était fort présent, côte à
côte avec des fans italiens qui connaissent par cœur les
chants de Baglioni. C’est ce qui
a égayé le chanteur qui, au caractère réservé et à la voix
douce, vise intelligemment, lors de son One World Tour 2010,
non seulement de toucher l’ouïe de l’auditeur du pays hôte,
avec des sonorités très touchantes, mais surtout de susciter
l’enthousiasme de tout Italien résidant en dehors de son
pays natal. « Ma tournée mondiale s’intéresse énormément à
aller vers les Italiens qui résident en dehors de leur pays
natal. Une manière de remédier à l’expatriation et aux
crises économiques », déclare Baglioni,
connu par ses participations à des concerts exceptionnels
dont celui défini de « légendaire » sur la place
Saint-Pierre, lors du passage du millénaire. Et d’ajouter :
« Favoriser la rencontre et pourvoir la coalition entre les
civilisations. C’est ce qui a fait naître l’idée de ma
fondation musicale O’Scia,
lancée en 2000. Cette fondation porte un grand intérêt pour
le problème de l’immigration clandestine. Depuis huit ans,
et après un grand concert au théâtre Lampedusa en Afrique du
Sud, un vrai bijou au cœur de la Méditerranée,
O’Scia née de ma passion pour la
mer, est devenue la plus grande manifestation musicale à
fond social, non seulement italienne mais aussi mondiale.
Plus de 200 artistes, italiens et internationaux, ont
partagé notre appel et nous ont aidés à promouvoir, devant
les institutions, les forces politiques, les médias et
l’opinion publique, la valeur de l’intégration entre les
cultures », déclare Baglioni,
capable d’aborder tous les styles musicaux et de pousser
loin la création artistique. Il rêve d’avoir un orchestre
complet alliant différents instruments et jouant une seule
symphonie, celle de la vie et du partage.
Névine
Lameï