Tourisme .
L’Egypte a participé à la 31e édition du World
Travel
Market (WTM) à Londres, avec l’ambition de renforcer
ses acquis sur les marchés de voyage britannique et
international.
L’Egypte rayonne à Londres
Devenu
un rendez-vous incontournable pour les responsables et les
professionnels du tourisme égyptien depuis sa première
édition, le WTM offre l’occasion de promouvoir la
destination de l’Egypte et de nouer des contacts avec des
partenaires venus de divers horizons.
Pour l’édition de cette année, marquée par la participation
de près de 50 000 professionnels, l’Egypte est venue avec
une stratégie claire, « fondée sur des paramètres
scientifiques définissant les attributs de la destination
Egypte, les populations qu’il faut cibler et les critères et
les budgets à établir pour parvenir aux résultats escomptés
», explique Amr Al-Ezabi,
président de l’Organisme de la promotion du tourisme (ETA).
Pour l’édition 2010, un pavillon de 600 m2 est mis en place,
avec un nouveau design reflétant l’Egypte dans toutes ses
dimensions, notamment balnéaire et culturelle. « Ce pavillon
est une exposition aussi réelle que vivante de cette image
que l’ETA veut donner de l’Egypte », explique Al-Ezabi,
expliquant qu’il s’agit là d’une image unifiée en Europe et
mise en application dans tous les grands salons mondiaux,
dont le WTM. Les groupes et les organismes internationaux
Tui, Thomas Cook,
Sunway
Travels, The Association of British
Travel Agents (Abta)
et la Fédération des Tour-Opérateurs
(FTO) figurent parmi les plus grands opérateurs qui
viendront au pavillon égyptien à la recherche d’une
coopération encore plus étoffée avec un pays dont la
position sur l’échiquier touristique mondial ne cesse de se
renforcer.
Optimisme renforcé
Les professionnels du tourisme égyptien abordent l’avenir
avec « optimisme », a noté Zoheir
Garana, ministre du Tourisme,
qui a évoqué un renforcement de la position de l’Egypte sur
le marché britannique des voyages. Les chiffres confirment
la tendance en hausse des arrivées et des nuitées
enregistrées à partir de la Grande-Bretagne qui vient en
second lieu parmi les marchés
exportateurs de touristes en Egypte. Selon les chiffres,
l’Egypte a enregistré de janvier à octobre 2010 environ 12,5
millions de nuitées à partir du Royaume-Uni, soit une
augmentation de 7,7 % en comparaison avec la même période de
l’année dernière. Les arrivées en provenance du Royaume-Uni
se sont, quant à elles, chiffrées à 1 206 634, soit un bond
de 9,4 %. « L’optimisme quant à l’avenir de la destination
Egypte est fondé sur des données concrètes », a indiqué
Garana, soulignant que les
résultats réalisés par l’Egypte au niveau de la
Grande-Bretagne sont très révélateurs d’autant plus que ce
pays souffre toujours de la crise économique avec son impact
très visible sur l’industrie du voyage.
Les taxes débattues
Les taxes sur les vols imposées par quelques pays européens
ont été un sujet largement débattu lors du WTM. Toutefois,
la récente augmentation de la taxe aérienne sur les
passagers risque de freiner l’élan des professionnels du
voyage et du tourisme. Imposée il y a une semaine sur tous
les vols longs-courriers en
partenance du Royaume-Uni, l’Air
Passenger
Duty (APD) a été largement contestée par les
compagnies aériennes qui estiment qu’elle retardera la
croissance d’un secteur ayant été durement touché par la
récession.
Selon une enquête menée pour le compte du WTM, près de la
moitié des Britanniques seront obligés de revoir leurs plans
de vacances outre-mer suite à cette majoration.
Le gouvernement britannique s’attend, grâce à l’augmentation
de cette taxe qui a doublé depuis 2007, à épargner, d’ici
2015, 3,8 milliards de livres sterling. « L’augmentation de
l’APD pourrait réellement préoccuper l’industrie du tourisme
et du voyage », a déclaré la présidente du salon, Mme Fiona
Jeffery. Les craintes des
professionnels ne peuvent que s’attiser face aux prévisions
établies par Euromonitor
International, selon lesquelles le marché britannique du
tourisme ne renouera avec la croissance qu’en 2012.
Euromonitor International
prévoit une nouvelle baisse du flux des touristes
britanniques à l’étranger, de 6,2 % durant l’année 2010, et
une autre baisse de 1,6 % prévue en 2011.
D’autre part, une nouvelle taxe, comprise entre 8 et 45
euros (selon la distance du vol), sera imposée sur les
billets d’avion à compter de l’année 2011 à cause du plan de
rigueur mis en place par le gouvernement allemand. Une taxe
qui devrait rapporter au Trésor public allemand un milliard
d’euros par an.
Cependant, les professionnels du tourisme allemand ne
l’entendent pas de cette oreille. Le président de la BTW, la
Fédération allemande du tourisme, Frank
Laepple, a critiqué la création de cette taxe et a
appelé à « son retrait immédiat et sans condition »,
ajoutant qu’« elle n’a aucune justification écologique ». M.
Laepple a rappelé qu’une taxe
similaire avait été instaurée aux Pays-Bas mais vite retirée
face à la levée de boucliers des opérateurs du tourisme et
du transport. Reste à savoir quelle suite les autorités
allemandes donneront à cette requête. Dans le cas où la taxe
entrerait en vigueur, elle affaiblira la compétitivité des
destinations aériennes et incitera nombre de candidats au
voyage à opter pour des destinations de proximité
accessibles par voie routière notamment.
Dalia
Farouq