Protection des Animaux .
Le prix du ticket va passer de 2 à 5 L.E. Si le personnel y
voit un moyen de sauver le parc, les visiteurs, pour la
plupart issus de couches populaires, ne se réjouissent pas
de cette décision.
Le zoo de Guiza voudrait des
jours meilleurs
«Le
prix du ticket est déjà une dépense importante pour une
famille nombreuse, il est passé d’une livre à 2 dès le début
de l’année 2010. Et il va atteindre les 5 L.E. avant la fin
de l’année », se plaint un visiteur très surpris. Pour
visiter le zoo avec sa femme et ses quatre enfants, il doit
donc débourser 30 L.E. Ajoutez à cela les friandises et les
boissons … Tout cela est un gros budget pour un modeste
employé.
Alors que la situation actuelle du zoo de
Guiza laisse à désirer, tous les
visiteurs se demandent pourquoi une telle augmentation a
lieu. D’autant plus que les incidents se succèdent en ce
moment. La seule girafe qui existait est morte en 2007.
L’éléphant, qui portait sur son dos les enfants et les
faisait rire, a disparu depuis sept ans. Et la liste des
cages vides est longue, sans oublier que le parc s’est
transformé en une décharge publique. « Beaucoup de
négligence et de saleté ! On se croirait dans un dépotoir.
C’est inhumain ! », s’indigne un
visiteur. Le plus âgé des gardiens du zoo partage cet avis :
« La disparition de nombreux animaux est le résultat de
beaucoup de négligence. Ici, les bêtes souffrent de
dépression, non pas parce qu’elles sont enfermées, mais
parce qu’on n’en prend pas soin ».
En visite avec quatre de ses étudiantes, Sandra, professeure
dans une école américaine, estime que le zoo a besoin d’être
rénové et que cela va nécessiter énormément d’argent. « Les
animaux vivent dans leurs excréments, ils manquent de soins
et sont maltraités. Je viens de constater que l’un des lions
avait un œil crevé, c’est sûrement un enfant qui lui a lancé
une pierre », s’indigne-t-elle. Elle est d’accord pour que
les jardins zoologiques fixent leurs prix sur ceux des
autres dans le monde. Elle se souvient du temps où ce zoo
était splendide, et que toute sa famille et ses amies
adoraient le visiter. Ce parc, qui devait ressembler à un
musée à ciel ouvert où l’on expose les espèces rares
d’animaux, ressemble désormais à une décharge publique.
Cette situation lamentable a poussé le directeur du zoo à
augmenter le prix du billet d’entrée. Le Dr Nabil
Sedqi, président de la gestion
centrale du zoo de Guiza, a ses
motifs. « Le zoo de Guiza ne
fait plus partie de l’Association mondiale des zoos et des
aquariums depuis 2004 », regrette-t-il. Il ajoute que cette
nouvelle législation mondiale pour préserver les animaux
sauvages et les instructions des institutions sanitaires ont
contribué à la hausse des prix des animaux et des frais qui
y sont associés (déplacement, nourriture …). Ces frais trop
élevés sont la raison pour laquelle les bêtes qui sont
mortes n’ont pas été remplacées, hormis les oiseaux
(l’espèce la plus répandue au zoo) qui coûtent beaucoup
moins cher.
Cette hausse de prix liée aux nouvelles législations est
dérisoire pour les autres zoos dans le monde, au ticket
d’entrée nettement plus élevé. En Europe, en moyenne, pour
visiter un zoo, il faut s’acquitter d’au moins 4 euros (30
L.E.). Aux Etats-Unis, le billet coûte entre 8 et 20 dollars
(de 48 à 120 L.E.). A Londres, le prix atteint 25 livres
sterling (environ 250 L.E.).
Autrefois, les enfants peinaient à trouver le sommeil à
l’idée d’aller au zoo le lendemain, tellement cet endroit
leur semblait magique. Aujourd’hui, son charme est bien fané
à tel point que le lieu ressemble à un désert.
En
attendant, peut-être, des
jours
meilleurs.
Manar
Attiya