La main-d’œuvre étrangère en Egypte
Salah Montasser
J’ai
reçu la lettre d’un lecteur, Abdel-Badie
Saber, qui s’est rendu dans le
nouvel hypermarché Al-Loulou, tout juste inauguré par le
ministre du Commerce et de l’Industrie, Rachid Mohamad
Rachid. Si ce qu’il dit est vrai, alors nous sommes sur le
bord d’un gouffre profond qui augmentera le chômage, lequel
menace la stabilité de millions de familles.
Il existe un plan d’extension visant à accroître ce genre
d’hypermarché, où le consommateur trouve tout ce dont il a
besoin et exposé de façon attrayante. De plus, ce genre de
magasin propose des prix inférieurs puisque les
propriétaires des projets se mettent d’accord avec les
producteurs qui leur fournissent des produits en grandes
quantités. En contrepartie, ces derniers leur offrent des
facilités de paiement. Alors si de tels magasins sont
construits dans les gouvernorats, l’économie se trouvera
activée et une forte concurrence apparaîtra. En effet, la
concurrence est le facteur le plus important et peut-être
l’unique capable de présenter un intérêt pour le
consommateur en ce qui concerne les prix et la qualité des
produits. A ce stade, le projet mérite d’être encouragé et
soutenu.
Mais comme le dit l’auteur de la lettre, « la surprise est
que tous les employés de l’hypermarché — vendeurs,
nettoyeurs et postes administratifs — sont de nationalité
étrangère. Ce sont surtout des Indiens et Philippins, à tel
point que je me suis cru dans un pays du Golfe, alors que
dans ces Etats, la main-d’œuvre est en majorité égyptienne
».
Alors la question est : la main-d’œuvre égyptienne pour la
vente et les travaux de nettoyage est-elle si insuffisante
que le ministère de la Main-d’œuvre demande des étrangers ?
Ce genre d’activité nécessite-t-il des performances
techniques qui n’existent pas chez les Egyptiens ?
A cela, deux réponses possibles. Ou bien les propriétaires
du projet ne sont pas convaincus qu’il faut encourager les
jeunes Egyptiens, ce qui constitue en soi une catastrophe.
Ou bien les milliers, ou plutôt les millions de diplômés
égyptiens, répugnent le travail dans de tels domaines
à tel point que les propriétaires
des projets se trouvent obligés d’importer la main-d’œuvre
de l’étranger, une catastrophe encore plus grave. Dans tous
les cas, il faut réagir vite face à ce danger, et que le
ministère de la Main-d’œuvre ait un avis sur la question qui
affecte la sécurité et la stabilité de l’économie
égyptienne.