Al-Ahram Hebdo, Opinion | Abdel-Moneim Said: Des élections dangereuses

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 Semaine du 1er au 7 décembre 2010, numéro 847

 

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Opinion
 

Des élections dangereuses
Abdel-Moneim Saïd

Les egyptiens ont effectué une série d’élections durant les quelques derniers mois, outre les élections législatives. Ils ont voté un ensemble d’idées préliminaires qui créent l’atmosphère des élections législatives.

Il s’agissait au sein de certains partis de faire le choix entre la participation aux élections dans le cadre constitutionnel et juridique, et par conséquent légitime, ou de les boycotter, et par conséquent mettre en doute leur légitimité. Ce, comme l’a revendiqué un ensemble de personnes et de groupes politiques se trouvant en marge. Le vote s’est orienté vers la voie de la participation, non à travers un nouveau régime politique ni d’autres Constitutions ni gouvernement mais à travers le régime, la politique et le gouvernement en place actuellement en Egypte. Les résultats de ce vote furent écrasants à tel point que le nombre de candidats a atteint près de 5 000, soit plus de 10 candidats pour chaque siège, pour la première fois dans l’histoire des élections législatives égyptiennes.

Le deuxième vote a eu lieu pour choisir le genre de contrôle sur la transparence des élections, à travers des organisations et des associations étrangères ou à travers des organisations et des organes locaux. Bien que j’aie toujours opté pour le premier choix, la majorité des partis, des groupes politiques, des indépendants, des organisations de la société civile et du peuple égyptien avaient un autre point de vue. Ceux-ci pensent qu’il n’y a pas de forme propre de supervision étrangère, mais qu’il s’agit toujours d’un début d’ingérence ou de tentatives pour imposer la domination et l’hégémonie sur l’Etat.

Un troisième scrutin a logiquement suivi les deux votes précédents. Il s’agissait de déterminer l’avenir égyptien. S’agit-il de déterminer cette voie à travers une opération chirurgicale ou à travers un processus de développement accumulatif où la nouvelle Assemblée du peuple représentera un pas vers l’avant ?

Il n’est un secret pour personne que de nombreux aspects dans le régime politique, économique, juridique ou législatif présentent des déséquilibres qui nécessitent de nombreux programmes de réformes. Ces programmes nécessitent non seulement du temps, mais aussi une adhésion politique et sociale. Par exemple, de nombreux groupes égyptiens ont des plaintes autour de sujets relatifs à l’enseignement, à la santé, au niveau de vie et à la cherté à tel point de déclarer leur refus de la situation actuelle. C’est alors qu’apparaît dans la société une autre orientation. D’autres groupes avancent alors de nombreux chiffres et indices qui indiquent une amélioration de la situation des Egyptiens par rapport aux précédentes décennies. Dans ce cas, la première orientation ne refuse pas les prétentions de la seconde orientation, mais pose immédiatement une question : où en sommes-nous d’autres pays qui étaient avec nous sur la même voie ou qui étaient même en retard par rapport à nous, comme la Malaisie, la Turquie, la Corée du Sud, Singapour ou autres ? Le sujet est alors tout autre. La question qui s’impose alors est : sommes-nous disposés, en tant qu’Egyptiens, à suivre les mêmes politiques adoptées par ces pays, pour parvenir à quoi ils sont parvenus ? La question n’est pas facile, car elle nécessite des politiques différentes en ce qui concerne la subvention, l’investissement, la gestion des richesses, le traitement de la pauvreté, la centralisation et les limites de la décentralisation ainsi que le cadre du rôle régional. Il s’agit de questions difficiles auxquelles il est impossible de trouver des réponses sans engager des discussions et des dialogues sociaux. Le plus important est de parvenir à une majorité prête à accepter de payer le prix payé par les autres pays pour leur développement. Y a-t-il donc de meilleure place que le parlement où la nation peut discuter les plus graves décisions qu’elle doit adopter ?

Le vote n’était donc pas dans l’intérêt des opérations chirurgicales que voulaient effectuer les groupes marginaux. Il était dans l’intérêt de la poursuite des processus accumulatifs qu’a connus le peuple égyptien pendant les deux derniers siècles qui l’ont sorti de l’emprise ottomane et de l’occupation britannique, puis israélienne, et qui ont permis la construction du pays et de son développement progressif. Ceci ne se confirmera qu’à travers les élections législatives qui ont lieu au courant de cette semaine et la semaine prochaine, pour la formation du nouveau parlement.

Le processus électoral est exposé à de nombreux dangers, dont certains remontent à des phénomènes historiques que nous avons connus depuis les premières élections législatives en 1924. Il y a toujours eu des degrés différents de violence, dont une partie revient au fanatisme familial et tribal et une autre partie à l’enthousiasme électoral, surtout avec l’augmentation de la compétitivité et la faiblesse des traditions libérales correctes.

Avant les élections, les vagues de violence historiques ont commencé assez tôt au mois de septembre, puis se sont exacerbées à Nag Hammadi, à Minya, à Mansoura, à Alexandrie, dans le quartier de Matariya, dans les universités du Caire et de Aïn-Chams ainsi que dans les branches de l’Université d’Al-Azhar. En un seul jour, et précisément le 23 novembre, des actes de violence ont été perpétrés dans 7 gouvernorats. Les actes de violence perpétrés le mercredi dernier par des citoyens coptes dans le gouvernorat de Guiza et dans le quartier de Omraniya étaient dénués de toute sagesse. Bien que ces actes n’aient pas de relations directes avec les élections, ils ont jeté leur ombre sur elles, car de nombreux groupes qui ont ressenti leur défaite dans les opérations de vote précédant les élections législatives ont profité de cette occasion, afin de jeter l’huile de la sédition confessionnelle sur le feu de la concurrence politique.

Les groupes de la marge politique n’ont pas du tout accepté les résultats auxquels sont parvenus le peuple égyptien et ses forces politiques vivantes. Par conséquent, avec l’encouragement de nombreuses forces étrangères, ils ont trouvé l’occasion de jeter l’huile sur le feu et de compromettre la capacité populaire d’exprimer sa volonté devant les urnes.

Ces élections sont les plus dangereuses dans l’histoire de l’Egypte, car les Egyptiens défendent leurs choix. Toutes les forces civiles s’épaulent pour faire face aux tentatives de transformer l’Egypte en un autre Iran ou Afghanistan par la violence ou par des urnes à la manière nazie qui a conduit Hitler au pouvoir. L’esprit égyptien authentique prouve qu’il refuse la violence et le terrorisme et que la préservation de la sécurité de l’Egypte est une mission sacrée. Nous n’avons qu’à regarder autour de nous pour constater la valeur de ces élections et comment elles sont le seul moyen pour l’Egypte de réaliser un avenir sûr loin du chaos et des heurts.

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