Edito
Nouveaux scandales américains
révélés par WikiLeaks
Des gouvernements du monde entier se préparaient à de
nouvelles révélations par la fondation WikiLeaks,
potentiellement, voire sûrement, embarrassantes pour les
Etats-Unis et leurs partenaires, y compris Israël.
L’administration Obama avait annoncé que ses services
diplomatiques avaient entrepris de préparer des
gouvernements étrangers à la publication prochaine de
documents secrets susceptibles de créer des « tensions »
avec eux. Dans un entretien sur CNN diffusé dimanche
dernier, le chef d’état-major interarmées américain,
l’amiral Michael Mullen, celui-ci a estimé que les
agissements de WikiLeaks étaient « extrêmement dangereux »,
notamment pour la sécurité des soldats américains, appelant
les responsables du site à renoncer à ces révélations.
De son côté, le porte-parole du département d’Etat, Philip
Crowley, a déclaré que les Etats-Unis se préparaient au «
pire scénario ». Le département d’Etat avait indiqué plus
tôt s’attendre à la publication de documents diplomatiques
concernant « un large éventail de dossiers et de pays ». Le
site spécialisé dans la révélation de documents
confidentiels a promis lundi de mettre en ligne sept fois
plus de documents confidentiels que les 400 000 récemment
publiés sur la guerre en Iraq. Les premières fuites de
WikiLeaks, en juillet sur l’Afghanistan, contenaient peu
d’importantes révélations et celles émanant d’Iraq se
concentraient en majorité sur des exactions commises entre
différentes factions iraqiennes.
Et Israël, ce filleul des Etats-Unis ? Il est lui aussi en
cause. Tel-Aviv, dont Washington est le plus important
allié, a été informé que ces fuites de câbles diplomatiques
pourraient porter sur des rapports confidentiels adressés
par l’ambassade américaine à des responsables israéliens. «
Les Américains nous ont fait savoir qu’ils considéraient
cette fuite avec la plus grande gravité. (...) Il ne savent
pas ce qu’elle contient exactement », souligne un
responsable israélien. Ces fuites de WikiLeaks dévoilent,
sans doute, des détails sur les crimes israéliens contre les
Palestiniens et sur la politique hostile à la paix. Les
différents scandales viennent démontrer que l’éthique et le
respect des droits humains prônés par Washington restent
lettre morte lorsqu’il s’agit des populations comme celles
de Palestine, d’Iraq ou d’Afghanistan. Les
laissés-pour-compte. Et en fait, c’est la loi du plus fort
qui s’applique. On retiendra cet adage pour les grandes
puissances : la politique, c’est la guerre mais avec
d’autres moyens.
Al-Ahram
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