Al-Ahram Hebdo, Evénement | « Nous nous excusons, vous n’avez pas le droit de voter »

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 Semaine du 1er au 7 décembre 2010, numéro 847

 

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Législatives . Beaucoup d’électeurs, supposés être inscrits sur les listes électorales, n’ont pas trouvé leurs noms sur celles-ci et n’ont pas été en mesure de voter.

« Nous nous excusons,
vous n’avez pas le droit de voter »

En ce dimanche 28 novembre, notre journaliste décide de prendre congé de son travail et de participer au vote des législatives. A 8h du matin, elle se rend au commissariat de police de Madinet Nasr (où se trouve son domicile) pour savoir dans quel bureau elle va voter. Ainsi est la procédure. Elle gare sa voiture à plusieurs centaines de mètres de la rue Al-Nasr où se trouve le commissariat, car la circulation est paralysée. Le commissariat où se rend notre journaliste est situé à quelques mètres de l’Université ouvrière, où se trouve un bureau de vote. Devant l’entrée de l’université, il y a une nuée de personnes. Ce sont les représentants de 43 candidats. Mais ceux qu’on remarque le plus sont ceux de Sameh Fahmi, ministre du Pétrole et candidat du PND, ainsi que Manal Aboul-Hassan, candidate des Frères musulmans.

Notre journaliste se fraie un chemin à travers cette foule et arrive au commissariat. Devant celui-ci, une tente a été installée devant laquelle deux jeunes policiers ont pris place avec des ordinateurs vétustes. Ils ramassent les cartes d’identité des électeurs et leur disent où ils doivent voter. Notre journaliste attend son tour comme les autres. « Je suis allée voter, mais je n’ai pas trouvé mon nom sur les listes électorales », dit Manal, qui est devant notre journaliste dans la file d’attente. Derrière, il y a un monsieur barbu qui se moque : « Ils ont peut-être rayé mon nom moi aussi à cause de cette barbe ». Notre journaliste arrive enfin devant les deux policiers. Mais surprise. « Votre nom ne figure pas sur les listes électorales. Vous n’avez pas le droit de voter », lui lance l’un des policiers. Une discussion s’engage. « Comment se fait-il ? », répond notre journaliste avec étonnement. Et de poursuivre : « J’ai déjà voté ici en 2000 et en 2005 et j’ai ma carte d’électeur ». Face à son insistance, le policier demande à notre journaliste de s’adresser à un certain M Hassan. Au premier étage, une plaque indique « le bureau des affaires administratives ». Avec un grand sourire, Hassan prend la carte d’électeur de notre journaliste et lui dit qu’elle doit se rendre à l’école Abbass Al-Aqqad à Madinet Nasr, car c’est là-bas qu’elle trouvera son nom.

Notre journaliste prend alors sa voiture et se rend à l’école. Elle découvre un magnifique spectacle. Les candidats sont accueillis par un DJ et une troupe de jeunes qui dansent dans la rue et entonnent des chansons composées spécialement pour le ministre Sameh Fahmi. Deux bureaux sont consacrés aux femmes au deuxième étage. Notre journaliste entre dans l’un d’eux, mais les fonctionnaires lui demandent de vérifier son nom sur les papiers à l’entrée. Notre journaliste découvre qu’elle doit faire la queue, pour arriver à ces papiers. Enfin, après un quart d’heure, elle y arrive. Elle doit chercher son nom dans une centaine de feuilles. Les noms ne sont pas classés par ordre alphabétique. Elle cherche désespérément son nom mais ne le trouve pas. On lui demande de monter à l’étage suivant. Elle monte et cherche mais toujours sans résultat.

Désespérée, elle sort de l’école et se dirige à nouveau vers le poste de police chez M Hassan. Il est 13h. M. Hassan lui annonce le verdict : « Cette année, vous n’avez pas le droit de voter. Revenez me voir au mois de décembre après les législatives, pour faire une nouvelle carte électorale ! ». Notre journaliste est étonnée. « Comment mon nom a-t-il été retiré soudain des listes ? », s’interroge-t-elle. Pour la calmer, une employée s’approche d’elle et lui explique que l’ancienne députée de la circonscription Soraya Labana a pris la décision de rayer 35 000 noms des listes électorales, car il y avait des noms qui se répètent. Notre journaliste est rentrée bredouille comme bien d’autres personnes.

Chérine Abdel-Azim

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