Al-Ahram Hebdo,Dossier | Un refus égyptien catégorique

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 Semaine du 1er au 7 décembre 2010, numéro 847

 

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Dossier

Egypte - Etats-Unis . Qu’est-ce qu’un contrôle international ? Qui a le droit de l’exercer ? Pourquoi un Etat accepte un contrôle international ? La notion fait débat. L’Egypte en particulier la rejette.

Un refus égyptien catégorique

Les réactions ont été assez différentes, que ce soit de la part des partis politiques ou des différentes organisations de la société civile égyptienne quant à l’idée d’une surveillance internationale des législatives. C’est suite aux dernières pressions étrangères, notamment américaines, voulant imposer un contrôle international sur ces élections, que le débat a été lancé. Pour certains, le contrôle international ne signifie en aucun cas une ingérence dans les affaires intérieures, car il provient d’organisations de la société civile internationale, et non pas de la part d’un Etat. Tandis que d’autres ont souligné qu’il s’agit, en fait, d’une intervention dans les affaires internes égyptiennes. De toute façon, ce qui est sûr c’est que, de nouveau, un grand débat autour du contrôle international des élections en Egypte bat son plein. Entre les Etats-Unis, qui insistent sur la présence d’observateurs internationaux, et l’Egypte qui tient à sa position de refus, beaucoup d’interrogations viennent s’imposer : Qu’est-ce qu’un contrôle international ? Qui a le droit de contrôler ? Pourquoi un pays a recours au contrôle international ? Et le plus important, pourquoi l’Egypte refuse-t-elle ce contrôle ? N’en a-t-elle pas vraiment besoin ? Dans l’ordre normal des choses, les élections c’est une sorte de course entre des candidats représentant des partis et des courants opposés. En Egypte, c’est en plus des conflits entre les différents candidats qui représentent toutes les classes sociales d’une part et les services de sécurité d’autre part. Et c’est d’ailleurs d’ici qu’apparaît le rôle des observateurs. Qu’ils soient nationaux ou internationaux, leur présence est fondamentale, selon de nombreux analystes. Pourtant, le gouvernement égyptien refuse catégoriquement la présence d’observateurs internationaux. Les autorités ont fait valoir que la supervision du scrutin par des ONG locales est suffisante pour garantir sa régularité.

Pour le rappeler, le contrôle électoral, ou encore ce qu’on appelle l’assistance électorale, se définit comme une aide technique ou matérielle apportée par les Nations-Unies ou toute autre organisation intergouvernementale ou non gouvernementale au processus électoral dans les pays en transition démocratique ou en situation post-conflictuelle. Comme l’explique Hafez Abou-Seada, directeur de l’Organisation Egyptienne des Droits de l’Homme (OEDH), il existe dans le fond deux types de contrôle international. D’une part, celui qui se fait à travers une simple surveillance de la part des ONG internationales ou des organisations comme les Nations-Unies ou l’Union africaine, par exemple, pour fournir un certificat prouvant la transparence des résultats. D’autre part, il y a le contrôle dans les pays en guerre ou habitués à des fraudes comme en Afghanistan, en Iraq ou en Ukraine. Un autre cas encore consiste à aider les pays en transition démocratique à organiser des élections libres et équitables. « Dans la plupart des cas, ce sont les pays qui organisent des élections qui prennent l’initiative d’inviter les organisations internationales, pour venir superviser leurs élections, car il s’agit pour eux d’un témoignage international pour prouver la transparence de leurs résultats et leur démocratie », précise Abou-Seada.

L’Egypte a toujours rejeté cette idée de supervision internationale. Quant aux raisons, elles sont toujours les mêmes, à savoir que l’Egypte refuse la moindre intervention dans ses affaires internes, que cette supervision touche à sa souveraineté et qu’elle est sensible vis-à-vis de l’intervention des étrangers, à cause des périodes de colonisation. « Ce ne sont que des prétextes, puisque ces observateurs arrivent par invitation du pays et peuvent être refusés ou renvoyés. Donc, rien ne touche ni la sécurité ni la souveraineté du pays », ajoute Abou-Seada. En effet, ces observateurs sont des activistes de droits de l’homme de différentes nationalités, ils sont répartis sur toutes les circonscriptions et leur mission se limite à étudier l’environnement des élections et comment l’électeur prend connaissance des différents candidats, ou comment les voix sont recueillies et calculées avec leurs difficultés afférentes, ou au contraire, les facilité fournies pour accéder au bureau de vote. Sans la moindre intervention dans le déroulement des faits, ces observateurs préparent leurs rapports finaux avec tous les détails et y enregistrent les différents types de violations. Lors des élections de 2005, l’Egypte avait accepté de recevoir des personnalités américaines et des ambassadeurs étrangers lors de ses élections, mais selon les experts, il ne s’agissait pas d’observateurs. « Ils n’étaient que de simples visiteurs, leur mission n’avait rien d’une supervision des élections », lance Abou-Seada.

Ainsi, cette supervision est l’expression de l’intérêt que la communauté internationale porte à la tenue d’élections libres s’insérant dans le cadre du développement démocratique, notamment le respect des droits de l’homme et la primauté du droit. Cela dit, le rejet égyptien pose de plus en plus d’interrogations sur le statut des élections égyptiennes. « Nous avons, sans aucun doute, besoin d’un contrôle international lors des élections. Nous n’avons en Egypte ni contrôle national ni international », insiste Abou-Seada. Sans aucun doute, la supervision des élections ne peut rien changer dans le fond et ne constitue pas de garantie de la transparence des élections. Mais au moins, la présence d’observateurs est un indice que les choses se déroulent, même si peu, de manière légale.

Chaïmaa Abdel-Hamid

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