Al-Ahram Hebdo, Afrique | Une tension extrême

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 Semaine du 24 au 30 novembre 2010, numéro 846

 

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Afrique

Côte D’Ivoire . Sous le grondement des armes et de violence, la campagne électorale pour le second tour de la présidentielle s’est lancée entre le président sortant et l’ex-premier ministre.

Une tension extrême

La campagne électorale pour le second tour de la présidentielle historique du 28 novembre en Côte d’Ivoire s’est ouverte samedi dernier, alors que d’intenses affrontements entre partisans des deux rivaux, le chef de l’Etat Laurent Gbagbo et l’ex-premier ministre Alassane Ouattara, ont éclaté de partout dans le pays. Lors du premier tour, le président sortant a remporté 38 % des voix, alors que son opposant n’a pas franchi le seuil du 32 %. Une situation qui a exigé la tenue d’un second tour qui s’annonce dans une ambiance fort tendue. Cette semaine, les deux rivaux du second tour ont nettement durci le ton, en s’imputant la responsabilité de l’éclatement des graves troubles qui ont rongé le pays depuis une décennie. Cette inimitié de part et d’autre n’a pas été remarquée lors du premier tour, elle n’a commencé à submerger que lors de ces dernières semaines, au lendemain d’échauffourées à Abidjan entre des partisans des deux camps. Avec une vingtaine de blessés, dont deux policiers, ces derniers accrochages semblent être les plus sanglants depuis le premier tour. Pour ce scrutin, six fois reporté depuis la fin du mandat de M. Gbagbo en 2005, la campagne du premier tour le 31 octobre s’était déroulée sans incident majeur et les discours étaient restés relativement mesurés. Avant l’ouverture de la bataille du second tour, le médiateur, le président burkinabé Blaise Compaoré, a appelé à une campagne « sans violence ». Avis partagé par plusieurs responsables. Le président de la Commission Electorale Indépendante (CEI), Youssouf Bakayoko, a souhaité lui aussi qu’elle soit « pacifique ».

Mais les deux finalistes ont décidé de changer leurs attitudes et se sont lancés dans une guerre verbale. A cet égard, le président sortant a accusé pour la première fois aussi explicitement son concurrent d’être responsable de la violence politique qui plane sur le pays depuis une décennie, l’accusant non seulement d’être à l’origine de la rébellion de 2002, mais aussi du coup d’Etat de 1999 contre M. Bidii « qui s’est transformé en rébellion », a-t-il assuré en ajoutant : « Cette élection est tout un symbole. C’est le jour contre la nuit, c’est le bien contre le mal, une vraie bataille entre les démocrates et les putschistes ».

En première réaction à ces déclarations, M. Ouattara lui a répliqué en des termes inhabituellement durs : « C’est toi, Laurent Gbagbo, qui as amené la violence à la politique en Côte d’Ivoire ! », a-t-il lancé, le mettant en garde contre les mensonges. « C’est le FPI (Front Populaire Ivoirien, parti présidentiel) qui a assassiné le général Robert Guio, chef de la junte militaire au pouvoir de 1999 à 2000 et qui fut tué aux premières heures du coup d’Etat de 2002 », a insisté l’ex-premier ministre. Et pour affaiblir sa position, il a ajouté : « Tout ce que tu as su faire a été de diviser les Ivoiriens, d’amener la guerre à la Côte d’Ivoire et de piller les ressources avec une tribu et un clan ».

En effet, l’ex-chef du gouvernement était aux côtés de l’ancien président Henri Konan Bidii, son principal allié du Rassemblement des Houphouitistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP). Arrivé 3e au premier tour avec 25 % des voix, M. Bidii fait figure de « faiseur de roi ». Si le RHDP assure la solidité de son union et que ses candidats ont totalisé environ 60 % au premier tour, le report des voix reste une inconnue. Avant de s’allier en 2005, MM. Bidii et Ouattara s’étaient affrontés à partir du milieu des années 1990. Le camp Bidii avait développé le concept nationaliste d’« ivoirité » contre l’ex-premier ministre, accusé d’être « étranger » par ses détracteurs et exclu du scrutin de 2000 pour « nationalité douteuse ».

Essayant de trouver un appui, les deux finalistes ont mené d’impressionnantes opérations de séduction en direction de l’ancien chef de l’Etat (1993-1999), patron du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ex-parti unique), et son électorat, principalement l’importante ethnie baouli, qui sont au cœur de cet entre-deux-tours. Ils ont aussi multiplié les rencontres avec des chefs traditionnels de cette communauté.

Maha Salem 

 




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