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 Semaine du 10 au 16 novembre 2010, numéro 844

 

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Obama . Le président américain est actuellement en visite dans plusieurs pays asiatiques. Il aborde avec les différents dirigeants la question des relations bilatérales, mais aussi et surtout des sujets régionaux.

Une tournée aux objectifs multiples

Même si les déplacements en Asie du président américain, Barack Obama, sont perçus par les analystes comme une tentative de reconquérir l’opinion publique américaine juste après la défaite des démocrates lors des législatives de mi-mandat, ils ont, en fait, de nombreux objectifs. Outre les questions d’ordre économique, plusieurs questions politiques régionales ont été abordées. Selon les experts, en commençant sa tournée en Inde, Obama a voulu donner une « signification importante » dans le sens qu’il sert à réfuter l’idée selon laquelle le président américain se préoccuperait moins de ce pays que de son voisin pakistanais, considéré comme son allié-clé dans la guerre contre le terrorisme. Bien plus, le début de la visite avec un pays proie au terrorisme comme l’Inde a fait de la lutte antiterroriste le pivot des négociations bilatérales.

Outre la lutte antiterroriste, de grands problèmes politiques ont pris le devant de la scène lors des négociations bilatérales, dont les relations indo-pakistanaises et le conflit du Cachemire. Ainsi, mettant l’accent sur le dossier le plus important de sa visite — le terrorisme —, M. Obama a choisi d’entamer sa tournée samedi en Inde par l’un des sites attaqués à Bombay qui fut l’une des cibles des sanglants attentats perpétrés par un commando islamiste fin novembre 2008, pour rendre hommage aux 166 morts victimes de l’attentat. Geste significatif pour un président qui fait de la lutte antiterroriste sa préoccupation par excellence depuis son arrivée à la Maison Blanche, affirment les experts.

Soulignant sa détermination à casser l’épine du terrorisme, le président Obama a affirmé, dimanche, que les Etats-Unis et l’Inde sont unis contre ce fléau régional. « Nous n’oublierons jamais les horribles images du 26 novembre, les flammes qui ont embrasé le ciel dans la nuit. Nous n’oublierons jamais comment le monde, dont le peuple américain, a pleuré avec l’Inde », a déploré M. Obama. Des propos qui n’ont pas conforté le peuple indien qui attendait un discours beaucoup plus fort du président américain contre le Pakistan. Ce qui a suscité de vives polémiques en Inde, car ce pays voit de mauvais œil l’alliance antiterroriste entre Washington et Islamabad soupçonné de financer des groupes extrémistes ciblant New Delhi. En 2008, un groupe islamiste basé au Pakistan, le Lashkar-e-Taoba, a été accusé d’avoir recruté et équipé le commando de dix hommes lourdement armés responsables des sanglantes attaques du 26 au 29 novembre à Bombay.

Pourtant, le président américain a tenu à ne pas envenimer davantage ses relations déjà perturbées avec son allié pakistanais, affirmant dimanche qu’Islamabad faisait des progrès énormes contre le « cancer » de l’extrémisme mais « pas aussi rapidement qu’il le voulait ». M. Obama a également pris acte de l’histoire « incroyablement complexe » entre l’Inde et le Pakistan, qui se sont menés trois guerres depuis leur indépendance concomitante en 1947.

Pour une conciliation Inde-Pakistan

Dans une tentative de concilier les deux frères ennemis, le président Obama a appelé l’Inde et le Pakistan à travailler ensemble pour résoudre leurs différends, soulignant que New Delhi avait le plus grand intérêt à la réussite de son rival dans la lutte contre l’extrémisme. « Mon espoir est qu’avec le temps, la confiance se développe entre les deux pays, que le dialogue commence peut-être sur moins de questions controversées pour aller vers des questions plus controversées », a-t-il déclaré. En réponse à cet appel américain de rapprochement, le président pakistanais, Asif Ali Zardari, a vite affirmé dimanche que l’Inde ne répond pas pour l’heure « de manière positive » aux « ouvertures » de son pays dans le processus de paix entre les deux pays. New Delhi et Islamabad avaient entamé un difficile processus de paix en 2004 mais après les attentats de Bombay, l’Inde a gelé les discussions. Depuis près d’un an et sous la pression de Washington qui cherche une stabilité régionale, de hauts responsables se sont de nouveau rencontrés pour tenter de remettre le dialogue sur les rails.

Outre les relations indo-pakistanaises, un autre dossier important a été frôlé lors des négociations bilatérales, quand une figure du séparatisme au Cachemire indien, Syed Ali Geelani, a appelé le président Barack Obama à intervenir sur cette région disputée, jugeant qu’il aiderait ainsi à éliminer le déficit de confiance entre les Etats-Unis et le monde musulman. « Nous espérons que vous utiliserez toute votre influence pour restaurer le droit à l’autodétermination du peuple de l’Etat du Jammu-et-Cachemire. Il ne peut y avoir de paix en Asie du Sud sans une résolution sur la question du Cachemire », a mis en garde Syed Ali Geelani. M. Obama avait d’ailleurs provoqué la colère en Inde lorsqu’il avait suggéré, avant d’arriver au pouvoir, une médiation des Etats-Unis au Cachemire. C’est pourquoi il a tenu à affirmer lundi que son pays ne pouvait pas imposer de solution concernant la région disputée du Cachemire ou pour tout autre différend dans les relations entre l’Inde et le Pakistan. En effet, cette région himalayenne divisée entre l’Inde et le Pakistan a provoqué deux des trois guerres que se sont menées ces deux frères ennemis depuis leur indépendance concomitante en 1947. La partie indienne est en proie à une insurrection séparatiste depuis 1989.

Il va sans dire que la visite de M. Obama en Inde va améliorer les relations bilatérales. Mais déjà avant cette visite, Washington et New Delhi se sont rapprochés et les deux pays coopèrent notamment dans les domaines de la sécurité et du commerce. Depuis 2008, l’Inde a accès à la technologie nucléaire américaine. En contrepartie, le sous-continent permet à la communauté internationale l’inspection de ses installations nucléaires civiles.

Maha Al-Cherbini

 




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