Diverses scènes et une seule cause
Abdel-Moneim Saïd
Ceux qui lancent les attaques médiatiques et politiques à
propos des installations et des points de défense égyptiens à la frontière avec
Tout ceci cause-t-il des dégâts politiques et économiques à
l’Egypte sur les niveaux local et international ? Le trafic des armes via ces
tunnels expose-t-il l’accord de paix égypto-israélien au danger et met-il en
avant l’éventuel retour du conflit armé avec Israël sans prendre en
considération l’avis de l’Etat et le peuple égyptiens ? Est-il possible de
respecter un Etat qui perd son contrôle sur ses frontières ? Les réseaux de
trafic vers Gaza sont-ils connectés ou non avec des réseaux internationaux
terroristes diffusés tout le long de la mer Rouge, de la Somalie au Yémen ? Ceci
ne constitue-t-il pas, selon toute vraisemblance, une menace à la sécurité
nationale ?
De nombreuses questions qui demeurent sans réponses auprès
des « néo-Egyptiens » s’opposant à la sagesse égyptienne historique qui prône
le soutien de n’importe quelle personne victime d’injustice, qu’elle soit
arabe, musulmane ou africaine, sauf si l’un d’eux réagit à l’encontre de la
sécurité égyptienne d’une manière directe et franche. Dans ce cas là, il n’y a
pas une menace qui annule l’autre. L’existence d’Israël, sa possession de
centaines de têtes nucléaires, son occupation des territoires arabes et sa
diffusion de toutes les formes d’instabilité dans la région ne doit pas amener
l’Egypte à fermer les yeux sur la sécurité de ses frontières, que ce soit celle
la séparant avec Gaza ou bien sa sécurité hydraulique avec les pays du Bassin
du Nil. Toutes ces menaces n’existent dans aucun autre pays. Le problème de
ceux qui veulent considérer Israël comme une justification et une couverture
pour l’acceptation d’autres formes de menaces effectives et directes à la
sécurité égyptienne émane du fait qu’ils ne croient pas du tout à l’idée de
l’Etat en général, et de l’Etat égyptien en particulier. Ces groupes n’ont
aucun problème à mettre la volonté de l’Etat, sa décision politique, sa guerre
et sa paix entre les mains d’autres Etats et groupes.
Tout ce que je viens de mentionner n’est pas une motion
présentée contre l’Etat ou le gouvernement, mais elle est adressée à l’opinion
publique égyptienne et surtout une tranche de son intelligentsia qui veut
entraîner l’Egypte vers le même sort qu’ont connu d’autres pays de la région.
Mais heureusement pour nous et malheureusement pour d’autres pays arabes et
musulmans frères, nous avons vécu une longue expérience, de l’extrémisme à la modération,
qui nous amène à voir les catastrophes qui peuvent résulter de l’établissement
des Etats théocratiques. Ces derniers n’ont ni frontières, ni débuts ni fins,
ni bases ni fondements mais reposent sur un large tas d’idées qui entraînent
ses adeptes et leurs disciples vers l’anéantissement certain. Ce scénario a eu
lieu au Soudan, comme en Somalie, au Liban, en Iran, en Iraq, en Afghanistan et
au Pakistan. Il se répète aujourd’hui à une vitesse effrayante au Yémen et
envenime les climats en Algérie, en Egypte, en Libye et dans d’autres pays. Il
est question de disloquer l’Etat de l’intérieur à travers le confessionnalisme,
le refus de la citoyenneté et l’appel franc ou caché à la discrimination.
Ensuite, l’Etat est entraîné vers un autre conflit extérieur d’un autre genre
qui serait à l’origine de sa destruction en le transformant d’un pays œuvrant
au développement et au progrès en un Etat décadent contrôlé par des groupes de
pression présumés ou réels.
Donc, l’affaire va au-delà de la question de Gaza. La
question des tunnels, voire toute la question palestinienne, a été
instrumentalisée pour servir de prétexte afin de faire pression sur l’Etat
égyptien et un moyen pour envenimer la situation en Egypte d’une manière ou
d’une autre. Il s’agit là d’une motion que j’adresse à l’opinion publique pour
la mettre en garde contre un danger menaçant l’existence même de l’Etat
égyptien. Et ceci lorsque les branches ou les sources du mouvement idéologique
Hamas deviennent des outils de propagande en vue de saper la nature civile de
l’Etat. Les événements de Nag Hamadi comportent certes des aspects pénaux mais
du point de l’essence, ils font partie d’un phénomène répété reposant sur le
principe de porter atteinte au principe de citoyenneté et d’égalité entre les Egyptiens.
Un principe qui s’est frayé un chemin vers une bande de criminels qui était
dans le passé une partie de la culture d’un groupe d’extrémistes qui ont
basculé dans le terrorisme et ont ciblé des Egyptiens, toutes religions
confondues. Entre ces deux genres de groupes, nous avons également d’autres
sortes de poisons qui se trouvent çà et là dans la société alimentée par une
élite d’écrivains et d’intellectuels qui ne portent pas l’habit des Frères mais
qui, en revanche, diffusent avec éloquence et admiration leur pensée. Ces mêmes
personnes ferment les yeux sur l’impact qu’a eu la diffusion de cette pensée
entre les musulmans de par le monde et ignorent de la même manière l’état
positif dans lequel vivent des musulmans sous l’ombrelle d’Etats civils comme
en Indonésie, en Inde, en Turquie et en Malaisie.
En réalité, de nombreux événements qui se déroulent en
Egypte à l’heure actuelle sont intrinsèquement liés, à un moment où les
théâtres des événements se diversifient, même si la cause en est une seule
essentielle l