Al-Ahram Hebdo, Opinion | Abdel-Moneim Saïd; Diverses scènes et une seule cause
  Président Abdel-Moneim Saïd
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 20 au 26 janvier 2010, numéro 802

 

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Opinion

Diverses scènes et une seule cause

Abdel-Moneim Saïd

Ceux qui lancent les attaques médiatiques et politiques à propos des installations et des points de défense égyptiens à la frontière avec Gaza ne répondent jamais aux questions qui s’imposent : y a-t-il eu une contrebande via l’Egypte d’armes et d’explosifs à travers les tunnels ? Des Egyptiens ont-il traversé ces tunnels et ont-ils été formés par l’intermédiaire d’organisations « islamistes » palestiniennes à l’intérieur de la bande de Gaza et ont par la suite perpétré des attaques terroristes dans le Sinaï ? Y a-t-il eu ou non des attaques terroristes dans le Sinaï ? Hassan Nassrallah, chef du Hezbollah libanais, a-t-il reconnu ou non avoir instauré un réseau militaire en Egypte assurant le trafic d’armes à travers ces tunnels et l’Egypte ? Les territoires égyptiens ont-ils été envahis par des Gazaouïs en détruisant le mur existant entre les frontières entre l’Egypte et Gaza ?

Tout ceci cause-t-il des dégâts politiques et économiques à l’Egypte sur les niveaux local et international ? Le trafic des armes via ces tunnels expose-t-il l’accord de paix égypto-israélien au danger et met-il en avant l’éventuel retour du conflit armé avec Israël sans prendre en considération l’avis de l’Etat et le peuple égyptiens ? Est-il possible de respecter un Etat qui perd son contrôle sur ses frontières ? Les réseaux de trafic vers Gaza sont-ils connectés ou non avec des réseaux internationaux terroristes diffusés tout le long de la mer Rouge, de la Somalie au Yémen ? Ceci ne constitue-t-il pas, selon toute vraisemblance, une menace à la sécurité nationale ?

De nombreuses questions qui demeurent sans réponses auprès des « néo-Egyptiens » s’opposant à la sagesse égyptienne historique qui prône le soutien de n’importe quelle personne victime d’injustice, qu’elle soit arabe, musulmane ou africaine, sauf si l’un d’eux réagit à l’encontre de la sécurité égyptienne d’une manière directe et franche. Dans ce cas là, il n’y a pas une menace qui annule l’autre. L’existence d’Israël, sa possession de centaines de têtes nucléaires, son occupation des territoires arabes et sa diffusion de toutes les formes d’instabilité dans la région ne doit pas amener l’Egypte à fermer les yeux sur la sécurité de ses frontières, que ce soit celle la séparant avec Gaza ou bien sa sécurité hydraulique avec les pays du Bassin du Nil. Toutes ces menaces n’existent dans aucun autre pays. Le problème de ceux qui veulent considérer Israël comme une justification et une couverture pour l’acceptation d’autres formes de menaces effectives et directes à la sécurité égyptienne émane du fait qu’ils ne croient pas du tout à l’idée de l’Etat en général, et de l’Etat égyptien en particulier. Ces groupes n’ont aucun problème à mettre la volonté de l’Etat, sa décision politique, sa guerre et sa paix entre les mains d’autres Etats et groupes.

Tout ce que je viens de mentionner n’est pas une motion présentée contre l’Etat ou le gouvernement, mais elle est adressée à l’opinion publique égyptienne et surtout une tranche de son intelligentsia qui veut entraîner l’Egypte vers le même sort qu’ont connu d’autres pays de la région. Mais heureusement pour nous et malheureusement pour d’autres pays arabes et musulmans frères, nous avons vécu une longue expérience, de l’extrémisme à la modération, qui nous amène à voir les catastrophes qui peuvent résulter de l’établissement des Etats théocratiques. Ces derniers n’ont ni frontières, ni débuts ni fins, ni bases ni fondements mais reposent sur un large tas d’idées qui entraînent ses adeptes et leurs disciples vers l’anéantissement certain. Ce scénario a eu lieu au Soudan, comme en Somalie, au Liban, en Iran, en Iraq, en Afghanistan et au Pakistan. Il se répète aujourd’hui à une vitesse effrayante au Yémen et envenime les climats en Algérie, en Egypte, en Libye et dans d’autres pays. Il est question de disloquer l’Etat de l’intérieur à travers le confessionnalisme, le refus de la citoyenneté et l’appel franc ou caché à la discrimination. Ensuite, l’Etat est entraîné vers un autre conflit extérieur d’un autre genre qui serait à l’origine de sa destruction en le transformant d’un pays œuvrant au développement et au progrès en un Etat décadent contrôlé par des groupes de pression présumés ou réels.

Donc, l’affaire va au-delà de la question de Gaza. La question des tunnels, voire toute la question palestinienne, a été instrumentalisée pour servir de prétexte afin de faire pression sur l’Etat égyptien et un moyen pour envenimer la situation en Egypte d’une manière ou d’une autre. Il s’agit là d’une motion que j’adresse à l’opinion publique pour la mettre en garde contre un danger menaçant l’existence même de l’Etat égyptien. Et ceci lorsque les branches ou les sources du mouvement idéologique Hamas deviennent des outils de propagande en vue de saper la nature civile de l’Etat. Les événements de Nag Hamadi comportent certes des aspects pénaux mais du point de l’essence, ils font partie d’un phénomène répété reposant sur le principe de porter atteinte au principe de citoyenneté et d’égalité entre les Egyptiens. Un principe qui s’est frayé un chemin vers une bande de criminels qui était dans le passé une partie de la culture d’un groupe d’extrémistes qui ont basculé dans le terrorisme et ont ciblé des Egyptiens, toutes religions confondues. Entre ces deux genres de groupes, nous avons également d’autres sortes de poisons qui se trouvent çà et là dans la société alimentée par une élite d’écrivains et d’intellectuels qui ne portent pas l’habit des Frères mais qui, en revanche, diffusent avec éloquence et admiration leur pensée. Ces mêmes personnes ferment les yeux sur l’impact qu’a eu la diffusion de cette pensée entre les musulmans de par le monde et ignorent de la même manière l’état positif dans lequel vivent des musulmans sous l’ombrelle d’Etats civils comme en Indonésie, en Inde, en Turquie et en Malaisie.

En réalité, de nombreux événements qui se déroulent en Egypte à l’heure actuelle sont intrinsèquement liés, à un moment où les théâtres des événements se diversifient, même si la cause en est une seule essentielle l

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