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 Semaine du 2 au 8 septembre 2009, numéro 782

 

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Focus . Le sabil Oum Mohamad Ali Al-Saghir, une belle œuvre datant de 1869 en plein centre-ville du Caire, subit une opération de restauration.

A la recherche d’une splendeur perdue

Si le centre-ville du Caire, la capitale de l’Egypte, est connu par son style architectural haussmannien, il comprend malgré tout, certaines constructions de style islamique. De celles-ci se distingue par excellence le sabil ou la fontaine d’Oum Mohamad Ali Al-Saghir (le petit), fils du grand souverain Mohamad Ali pacha. Située au sein de la place surpeuplée, Ramsès, cette fontaine se dresse majestueusement au début de la rue Al-Gomhouriya, juste en face de la mosquée Al-Fath. Ces dernières années, cette construction a souffert de différentes agressions qui ont altéré sa splendeur. Pour cette raison et afin de lui rendre sa beauté déjà dissimulée sous les débris et la fumée causée par les moyens de transport, le Conseil Suprême des Antiquités (CSA) vient de commencer récemment un projet de nettoyage et de restauration fine.

Bâti en 1869, le sabil Oum Mohamad Ali Al-Saghir a été construit par Ziba Khadiga Quaden, l’une des femmes du grand Mohamad Ali pacha, afin de commémorer et éterniser le nom de son fils, le prince Mohamad Ali Al-Saghir qui a trouvé la mort très jeune. Le sabil a été construit par l’architecte Hussein pacha Fahmi Al-Meemar, « qui a préféré suivre le style architectural islamique caractérisé par la calligraphie arabe et les ornements géométriques et végétaux », explique Ahmad Fakhri, inspecteur au bureau des monuments islamiques du centre du Caire. Une architecture peu utilisée à l’époque, surtout que l’architecture haussmannienne était en vogue en ce temps, suivant les ordres du khédive Ismaïl, le souverain de l’Egypte. D’ailleurs, 1869, l’année de la construction, a vu la grande célébration de l’inauguration du Canal de Suez. « C’était donc étrange que l’architecte du sabil Oum Mohamad Ali Al-Saghir préfère le style architectural islamique », souligne l’inspecteur.

Autre privilège de ce monument est le choix de son emplacement. Selon l’inspecteur, cet emplacement était à l’époque proche de la nouvelle ville khédiviale, de même qu’il était près d’un port fluvial animé d’un nombre raisonnable de citoyens « qui souffraient du manque de l’eau. Il fallait alors y dresser un sabil afin de fournir aux voyageurs et aux passants de l’eau potable avant leur départ et lors de leur retour », reprend l’archéologue. Autre utilité, le sabil a pris la forme d’un demi-cercle orné et émergé de cinq fenêtres afin de fournir l’ombre aux passants et les protéger de la chaleur brûlante du soleil. Il se compose d’une citerne sous-sol, surmontée de la fontaine qui fournissait l’eau aux passants et dont les becs ont pris la forme d’une tête d’un lion. Quant au deuxième étage, c’est le kottab où les enfants étudiaient le Coran. Seule la façade est ornée de décorations végétales et de calligraphies arabes. « Grâce au style constructif et à la décoration inédite de la façade, le sabil était un chef-d’œuvre à l’époque de sa construction, et actuellement il en est toujours par excellence », reprend l’archéologue.

En outre, le rôle de ce bâtiment a dépassé le simple fait de la fourniture de l’eau aux passants et l’enseignement du Coran. Quelques-uns de ses bâtiments ont été exploités comme école primaire. Mais après cet âge prospère, le sabil a été privé de ses activités originaires, lorsque le ministère des Waqfs (biens religieux) l’avait possédé. Et depuis, tout a changé, les annexes qui servaient d’école ont été louées comme demeure aux habitants. Quant au sabil lui-même, il a été occupé par différents magasins, outre une autre partie qui a été exploitée comme dépôts de journaux. Parmi ces activités a été dressé un café auprès du sabil. Selon Ahmad Fakhri, ces agressions ont des effets nocifs sur le monument. Mais comme le CSA avait inscrit le sabil en 1987 en tant que monument, il s’est mis d’accord avec le ministère des Waqfs que toute activité exploitée au sein du sabil soit mise sous la supervision du CSA. Désormais, le CSA s’est débarrassé des magasins ainsi que des dépôts de journaux et effectue des consolidations et des restaurations fines de la façade. « Ce n’est qu’un pas d’un long itinéraire à accomplir. Mais il faut que le ministère des Waqfs prenne des procédures définitives face aux locataires des annexes du sabil afin de restituer sa splendeur », conclut Ahmad Fakhri.

Doaa Elhami

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