Al-Ahram Hebdo, Idées | A l’agora de l’Union
  Président Abdel-Moneim Saïd
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 2 au 8 septembre 2009, numéro 782

 

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Idées

Festival culturel du ramadan . Le premier du genre à être organisé par l’Union des écrivains se tient à la Citadelle, en marge des festivités du mois sacré, jusqu’au 7 septembre. L’occasion de rencontrer des figures politiques, culturelles et poétiques de premier plan.

A l’agora de l’Union

De 20h à minuit, la Citadelle est tous les jours le théâtre de nombreuses manifestations culturelles et folkloriques. L’ambiance festive marie les derviches tourneurs aux ateliers de dessin pour les enfants et les concerts de nombreuses troupes de l’Opéra du Caire avec musique classique et musique arabe aux spectacles de rue. Au milieu de cette fête quotidienne, l’Union des écrivains organise son premier festival culturel. Un festival qui profite de l’occasion festive pour remettre à l’honneur le livre, la culture, la poésie et accessoirement la participation du public au dialogue démocratique avec les politiques. Des rencontres à l’instar de celles de la Foire du livre donnent une nouvelle dimension culturelle à la Citadelle pendant le Ramadan. L’Union « qui a fait un bond qualitatif, au niveau de ses perspectives et de son rôle », comme l’a affirmé Moustapha Al-Fiqi, président de la commission des relations internationales au Parlement, et invité de la session inaugurale jeudi dernier, compte jouer un nouveau rôle de médiateur de la culture. De nombreuses personnalités politiques et de lettres ont ou vont participer à ces rencontres avec le public : Mouchira Khattab, ministre de la Famille et de la Population, Farouk Hosni, ministre de la Culture, le gouverneur du Caire, Abdel-Azim Wazir, ou l’écrivain-star de chaque Ramadan depuis la saga du feuilleton Layaly Al-Hilmiya (les soirées d’Al-Hilmiya), il y a plus de 15 ans, Ossama Anwar Okacha, le poète Farouq Goweida, le romancier Khairi Chalabi et le député Moustapha Al-Fiqi, approfondissent des liens tissés avec leur public dans la première partie de ces soirées culturelles. Al-Fiqi a profité de l’occasion pour faire part de ses espoirs pour l’avenir de l’Egypte du XXIe siècle. Il a affirmé que le recul du rôle culturel ou politique égyptien dans la région « découle de la volonté de faire profil bas, puisque avoir un poids régional est lié dans la mentalité égyptienne à une histoire que beaucoup d’Egyptiens ne souhaitent pas se voir répéter. Ce recul ne reflète donc pas le poids culturel, économique et politique réel de l’Egypte. C’est un choix politique ». Al-Fiqi, diplomate chevronné, n’est pas allé par quatre chemins pour critiquer les points faibles du modèle égyptien de développement, notamment en ce qui concerne le système éducatif. A cette occasion, il a tiré la sonnette d’alarme sur le recul de la maîtrise de la langue arabe, « notamment chez les jeunes imams des mosquées, puisque ce métier est exclusivement réservé en Egypte aux étudiants du baccalauréat d’Al-Azhar, où les meilleurs élèves préfèrent joindre les grandes écoles et universités. Ceux qui n’obtiennent pas des mentions élevées monopolisent ce métier si important », s’est-il inquiété. 

Est-ce un pep culturel ?

Le mois du Ramadan demeure une deuxième occasion pour des rencontres du public avec les créateurs et les politiques après celles de la Foire du livre. Après ces rencontres avec les invités, une deuxième partie de la soirée qui débute à 10h30 est programmée pour des soirées poétiques, avec de nombreux poètes pour chaque journée. Parmi les poètes les plus connus on trouve entre autres Fatma Naout, Farouq Choucha, Mohamad Al-Tohami et Chawqi Hégab. Ce dernier estime que « cette tentative de recréer l’ambiance du marché de Okaz de La Mecque, la tribune officielle de la poésie arabe de l’ère préislamique, est très utile pour démocratiser l’accès à la culture. Mais il ne faut pas que cela se transforme en une sorte de Hyde Park, une échappatoire d’idées et d’expériences inaccessible au public, ou un îlot de libertés loin de la réalité, ou même un mur de lamentation pour pleurer les gloires de l’Histoire. Pour l’instant c’est un pas en avant ».

Une manifestation qui témoigne d’une volonté de mobilisation culturelle. L’Egypte vit sans aucun doute un élan culturel au niveau de l’industrie culturelle et notamment l’industrie du livre. Hamdy Abou-Golayl, romancier et lauréat de prix de l’AUC 2008, a participé à la soirée de Témoignages des petits-fils de Naguib Mahfouz, lundi dernier, à l’occasion du troisième anniversaire de la mort du Prix Nobel, avec d’autres jeunes écrivains comme les lauréats du Prix Sawirès 2009, Hédra Girgis et Chérif Abdel-Méguid, ainsi que Mansoura Ezzeddine et Salah Al-Azab. Pour Abou-Golayl, « le rebond du livre peut être expliqué par la popularité des nouveaux courants ». Et d’ajouter : « La nouvelle écriture actuelle postmoderniste est en phase avec celle d’il y a 50 ans, je trouve que ce qu’écrit Ossama Al-Danasouri et d’autres est une continuité de l’œuvre de Tawfiq Al-Hakim et Naguib Mahfouz. Le recul du modernisme sur le modèle d’Adonis avec sa complexité linguistique et sa rhétorique artificielle a fait du bien au roman égyptien. Aujourd’hui, on crée une littérature plus proche des lecteurs. Aujourd’hui, les best-sellers se vendent à un nombre d’exemplaires qui semblait irréalisable pour les générations d’avant ». Cette réalité, doublée du constat du succès de cette littérature, explique sans doute le geste d’ouverture fait par l’Union des écrivains en direction des jeunes générations. Un geste qui a rendu les débats fructueux entre les différentes écoles animant les soirées du festival du Ramadan de l’Union des écrivains. Une nouvelle agora est née.

Amr Zoheiri

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