En attente du vainqueur
Comme prévu, les Gabonais ont voté
dimanche dernier en masse pour élire le successeur du président Omar Bongo. Il
s’agit de 18 candidats dont trois sont les grands favoris et déjà ces derniers
ont annoncé leur victoire. Ces trois favoris, Ali Bongo, André Mba Obame et
Pierre Mamboundou, ont promis un partage plus équitable des ressources
pétrolières, minières et forestières.
A cause de cette situation
enflammée, les autorités gabonaises ont lancé des appels au calme. « Nous avons
commencé cela dans le calme, continuons dans le calme », a déclaré la
présidente par intérim, Rose Francine Rogombe, qui a demandé aux candidats
d’accepter les résultats de cette élection et de ne pas envoyer leurs partisans
dans la rue. De nombreux observateurs et candidats affirment craindre des
troubles post-électoraux comme dans plusieurs pays africains. « Le
En effet, la situation était
tendue, au cours du scrutin dans plusieurs quartiers de
Mais les déclarations de Bongo
sont partagées par son adversaire. Son opposant historique, Pierre Mamboundou,
s’est présenté, lui aussi, comme le vainqueur, parlant de « victoire finale ».
En effet, Pierre Mamboundou, 62 ans, a été investi candidat par une coalition
de cinq partis, l’Alliance pour le Changement et la Restauration (ACR). Il a
été candidat aux présidentielles de 1998 et 2003 qu’il affirme avoir
remportées. Surnommé « l’homme en rouge » pour sa couleur de prédilection —
signifiant « carton rouge » au régime, selon ses militants —, il n’a jamais
participé à un gouvernement. Il est de l’ethnie des Punu (ou Bapunu), la
deuxième selon l’importance numérique.
Quant au 3e favori du scrutin,
André Mba Obame, il se présente en indépendant, après avoir passé 25 ans aux
côtés du président Bongo. Surnommé « AMO », il a été longtemps très proche de
Ali Bongo. Il a détenu plusieurs portefeuilles ministériels, dont celui de
l’Intérieur (2005-2009). En effet, il est considéré comme le rival le plus
sérieux. A 48 heures du scrutin, cinq candidats à l’élection présidentielle ont
annoncé vendredi la formation d’un front commun pour tenter de barrer la route
à Ali Bongo, en décidant de se désister au profit d’André Mba Obame.
Pendant la campagne, Ali Bongo, 50
ans, investi par le Parti Démocratique Gabonais (PDG, au pouvoir), a pu
profiter de la machine électorale fondée en 1968 par son père Omar Bongo. Le
PDG a remporté toutes les élections nationales depuis l’avènement du
multipartisme en 1990. Ali Bongo faisait face à 22 candidats jusqu’à l’annonce,
vendredi dernier, du désistement de cinq d’entre eux en faveur de l’ex-ministre
de l’Intérieur (2005-2009), André Mba Obame, laissant 18 candidats en lice.
Sans renier la figure de Omar
Bongo, tous les candidats — y compris ceux restés longtemps dans les arcanes du
pouvoir — ont reconnu le peu d’efforts réalisés pour le développement sous son
régime, réputé clientéliste et corrompu. Plusieurs présidentiables ont critiqué
la validité du fichier électoral jugeant le nombre d’électeurs trop élevé pour
une population d’1,5 million d’habitants.
Plus de 300 observateurs nationaux
et internationaux étaient accrédités pour surveiller le scrutin. Les résultats
complets devraient être annoncés ce jeudi, selon une source gouvernementale. En
effet, Omar Bongo est mort en juin à Barcelone après avoir dirigé pendant plus
de 41 ans le Gabon, petit pays de 1,5 million d’habitants épargné par les
conflits ethniques et qui est le cinquième producteur de pétrole de l’Afrique
subsaharienne. Son fils a quitté le ministère de la Défense après s’être vu
reprocher par l’opposition de bénéficier d’un avantage injustifié dans la
campagne en restant à ce poste. Le
Maha Salem