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Edito
Abbass assoie son autorité
Plébiscité
à la tête du Fatah et entouré d’une direction rajeunie, le président
palestinien Mahmoud Abbass est sorti renforcé du Congrès de son parti, au
moment où le dialogue avec Israël et les islamistes du Hamas est dans
l’impasse.
Miné par
les querelles des chefs et la mauvaise gestion et mortifié par sa déroute à
Gaza face au Hamas, le Fatah a réussi à afficher un semblant d’unité rien qu’en
organisant, la semaine dernière, son congrès général pour la première fois en
vingt ans. Cette réunion, la première aussi depuis la mort en 2004 du fondateur
du Fatah et chef historique, Yasser Arafat, a permis à M. Abbass, son
successeur, d’asseoir son autorité sur une formation connue pour son manque de
discipline et peinant à se transformer d’un mouvement de libération à un parti
au pouvoir.
Plusieurs
caciques du comité central, la principale instance dirigeante du Fatah, ont
annoncé leur retrait lors du congrès ou cédé la place à des plus jeunes lors
des élections internes. Parmi les nouveaux dirigeants figurent notamment Marwan
Barghouthi, symbole de la « résistance », emprisonné à vie en Israël, mais qui
a soutenu M. Abbass à l’élection présidentielle de 2005 après avoir songé à
courir contre lui, le négociateur Saëb Eraqat, mais aussi des hommes à poigne
favorables au dirigeant palestinien comme Mohamad Dahlane et Jibril Rajoub.
La
composition de la nouvelle direction du Fatah donne ainsi à M. Abbass une plus
grande marge de manœuvre, que ce soit en politique intérieure ou sur la scène
internationale. Le président peut ainsi envisager plusieurs options en ce qui
concerne les négociations avec Israël puisqu’il peut s’appuyer sur ceux, au
sein du comité central, qui soutiennent ces négociations ou sur ceux, dans le
cas contraire, qui y sont opposés. Parmi les nouveaux dirigeants prônant une
révision de la stratégie de négociation figurent notamment M. Barghouthi,
Nasser Al-Qidwa, neveu d’Arafat, et Mahmoud Al-Aloul, ancien gouverneur de
Naplouse en Cisjordanie.
Bien que
le programme politique adopté lors du congrès ait réitéré le « droit du peuple
palestinien à la résistance » contre l’occupation israélienne, il a surtout
apporté un soutien sans ambages au règlement négocié avec Israël que M. Abbass,
73 ans, continue de prôner en dépit de l’impasse dans les négociations.