Al-Ahram Hebdo, Opinion | Atef Al-Ghamri, Egypte - Etats-Unis : Echange des intérêts
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 Semaine du 19 au 25 août 2009, numéro 780

 

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Opinion

Egypte - Etats-Unis : Echange des intérêts

Atef Al-Ghamri

La rencontre du président Moubarak avec le président américain Barack Obama survient dans un climat politique différent. De tels indices se sont dévoilés depuis que l’Administration Obama a révélé qu’elle avait une conception différente de la relation entre les deux pays. En effet, elle conçoit cette relation selon deux piliers. Premièrement, l’élaboration d’un cadre stratégique ne se limitant pas seulement à la relation bilatérale, mais s’étendant jusqu’à la coopération en ce qui concerne les divers problèmes régionaux et géographiques. Obama est convaincu qu’il existe un lien étroit autour de ces problèmes et qu’il est impossible qu’on remédie chacun à part. C’est là la vision de ce qu’on appelle l’école réaliste dans la politique étrangère à laquelle appartient la majorité des ministres et conseillers d’Obama.

Le second pilier considère l’Egypte comme l’axe stratégique de l’équilibre et de la stabilité dans la région.

Les indices provenant de Washington révèlent une volonté américaine de revenir au dialogue stratégique lancé par le président Clinton en 1997 et dont la première séance a été inaugurée par les chefs de la diplomatie des deux pays, Amr Moussa et Madeleine Albright. Le dialogue devra être un système institutionnel afin de résoudre tout différend entre les deux pays et d’établir une vaste coopération régionale dépassant le cadre des relations bilatérales, pour englober tous les sujets concernant les deux pays en Afrique, dans le monde arabe ainsi que dans le monde islamique.

Selon certains experts américains, la philosophie de la politique étrangère d’Obama serait l’abandon total des politiques suivies par Bush. Celui-ci considérait la relation entre les Etats-Unis et l’Egypte comme une politique d’obligation et de dictée et non pas comme une politique d’échange et de réciprocité. De plus, l’Administration Bush avait exercé le jeu de redistribution du poids relatif des pays de la région afin de réduire le rôle des pays axiaux avec en tête l’Egypte.

Barack Obama est arrivé avec une nouvelle conception de la relation avec l’Egypte et aussi avec une nouvelle conception de la résolution globale du conflit arabo-israélien afin de mettre un terme au cercle vicieux dans lequel il tournait.

On ne peut prétendre que cette conception s’est complètement cristallisée. Obama lui-même a déclaré qu’elle était encore en cours d’étude et qu’elle ne se complétera qu’avec le dialogue avec les parties en conflit. Elle dépendra aussi de la capacité des différentes parties de cristalliser une stratégie claire de ce qu’elle veut, de ce qu’elle peut réaliser et de sa capacité d’exercer des pressions pour parvenir à ses fins.

Obama a mené de larges discussions avec ses conseillers qui ont une grande connaissance de la région. C’est ainsi qu’il a formé une idée claire des raisons des échecs précédents de la résolution du conflit et de l’influence de cet échec sur la sécurité nationale des Etats-Unis.

L’Egypte est tout à fait consciente que la sécurité d’Israël représente un pilier important de la stratégie américaine au Moyen-Orient. Cependant, elle ne peut accepter l’exagération de cette tendance et son exploitation au compte de l’intransigeance d’Israël pour protéger son expansion et non pas seulement sa sécurité.

Nous nous engageons dans un dialogue stratégique dont le principal pilier est la communauté des intérêts. C’est pourquoi l’Egypte a ses propres conceptions en ce qui concerne cette relation.

Premièrement, l’Egypte a un engagement de résoudre totalement la cause palestinienne et de soutenir le peuple palestinien, convaincue de ses droits nationaux. Pourtant, le maintien de la cause palestinienne sans résolution est une question de sécurité nationale pour l’Egypte.

Deuxièmement, l’Egypte refuse l’abolition des conditions de la normalisation dont les plus importantes sont le retrait des territoires occupés en 1967, l’octroi du droit d’autodétermination au peuple palestinien et l’instauration d’un Etat palestinien viable. Selon les références du processus de paix et l’Accord de Madrid 1991, la normalisation ne viendra qu’après l’application du principe du processus de paix, soit la terre contre la paix.

Troisièmement, l’Egypte refuse la politique du fait accompli suivie par Israël, dans une violation criante de ses engagements. En effet, selon les références du processus de paix, les questions difficiles comme Jérusalem, les réfugiés et les frontières ne seront déterminées que dans les négociations du statut final, et aucune partie n’a le droit d’imposer unilatéralement le fait accompli.

L’intransigeance d’Israël de ne pas réaliser ses engagements afin d’avorter le processus de paix a parfois exaspéré les présidents américains. Israël voulait ainsi briser leurs volontés. C’est ce qu’il a fait avec Gérald Ford en 1975 et Bush père en 1991. Cependant, l’insistance de ces deux présidents de ne pas se plier aux pressions des forces juives a freiné les ambitions israéliennes et a obligé Israël à arrêter ses tentatives de briser la volonté américaine.

La communauté des relations entre l’Egypte et les Etats-Unis s’organise aujourd’hui dans le cadre d’un ordre mondial qui se cristallise actuellement entre des parties qui ont besoin les unes des autres.

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