Al-Ahram Hebdo, Monde Arabe | Maliki fait cavalier seul
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 Semaine du 19 au 25 août 2009, numéro 780

 

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Iraq. Le premier ministre s’apprête à rompre son alliance avec le puissant parti chiite du Conseil supérieur islamique d’Iraq, proche de l’Iran, en prévision des législatives de janvier prochain.

Maliki fait cavalier seul

Le premier ministre chiite iraqien Nouri Al-Maliki s’apprête à rompre avec ses partenaires chiites dominés par les pro-iraniens du Conseil Supérieur Islamique d’Iraq (CSII). Il a affirmé publiquement, dimanche, être prêt à concourir sous ses propres couleurs aux élections législatives de janvier, si aucun accord n’est possible avec ses anciens alliés chiites. « Nous devons constituer une alliance nationale non confessionnelle respectant les sunnites, les chiites, les kurdes et les autres parties. Elle doit se faire sur une base nationale et si cela se fait, nous serons partie prenante de cette Alliance Nationale Iraqienne (ANI), comme nous l’appelons actuellement », a-t-il dit dans un entretien à la presse égyptienne publié dimanche sur son site.

Constituée en vue du précédent scrutin de 2005, l’Alliance Unifiée Iraqienne (AUI), qui s’appelle désormais ANI, était une coalition regroupant toutes les formations chiites. Dominée par les pro-iraniens du CSII, alors que le parti Dawa de M. Maliki était réduit à la portion congrue, elle était arrivée en tête avec 128 des 275 sièges du Parlement. « Mais si nous n’arrivons pas à cet objectif, nous irons sous la bannière de l’Alliance de l’Etat de Droit (AED) et je ne vous cacherai pas qu’un grand nombre de frères sunnites font pression sur moi pour maintenir l’AED afin que nous avancions ensemble », a-t-il ajouté. « Nous irons avec l’AED si nous ne pouvons pas tous nous unifier autour d’un projet national », a-t-il ajouté.

Pour les provinciales de janvier 2009, M. Maliki avait constitué ses propres « listes de l’Etat de droit », basées sur des principes nationaux et non confessionnels. Elles avaient fait mordre la poussière au CSII d’Abdel-Aziz Hakim, omnipotent dans les régions chiites.

Mercredi, dans le quotidien Dawa, Sami Al-Askari, député proche du premier ministre, avait indiqué que M. Maliki voulait constituer des listes avec des formations sunnites, notamment tribales, qui ont annoncé leur soutien au chef du gouvernement. « Tant qu’il n’y aura pas d’accord, il y aura deux alliances et comme je pense qu’il n’y en aura pas dans les prochains jours, le parti Dawa reverra ses alliances dans l’esprit de la liste de l’Etat de droit », a-t-il ajouté. « Le Dawa veut que la nouvelle alliance ait réellement une base nationale et soit formée de toutes les composantes qui veulent la rejoindre », a-t-il expliqué. « Nos frères (du CSII) veulent qu’elle soit d’abord chiite puis ensuite élargie à d’autres. Nous pensons que ce serait un mauvais signal car les autres auront l’impression d’être des partenaires de seconde catégorie », a-t-il poursuivi.

« Le plus probable, c’est qu’il n’y aura pas d’accord avec l’Alliance Unifiée Iraqienne (AUI) car M. Maliki veut une alliance qui soit vraiment nationale dans son programme et sa composition », a affirmé de son côté Ali Al-Moussaoui, le conseiller de M. Maliki. « Jusqu’à présent, l’AUI n’a offert ni garantie, ni assurance qui puisse convaincre M. Maliki d’en faire partie », a-t-il ajouté.

Affaire d’Etat

Autre point de discorde, la répartition des candidats sur les listes. Le CSII veut en obtenir un quart et distribuer un autre quart pour le Dawa, un quart pour les partisans du chef radical chiite Moqtada Sadr et un quart pour les indépendants. « C’est inacceptable car cette distribution ne tient pas compte des résultats des provinciales », qui a inversé le rapport de force au profit des amis de M. Maliki, a souligné le député Sami Al-Askari.

L’AUI avait annoncé la semaine dernière qu’elle repoussait au 24 août l’annonce de la composition de la liste afin « de convaincre d’autres composantes de la rejoindre », selon un de ses responsables. Le CSII estime pour sa part que le Dawa fait le jeu des baassistes en pêchant par orgueil. « Les baassistes commencent à exploiter les divergences entre les factions de (l’AUI) notamment entre le CSII et le Dawa dont les dirigeants sont pleins d’orgueil et de vanité depuis la victoire des listes de Maliki aux provinciales », accuse le site Bouratha, proche du CSII.

Autre point pesant sur les relations, le hold-up qui s’était soldé le 28 juillet par le meurtre de 8 policiers et le vol de près de 4 millions de dollars, qui ont été ensuite retrouvés. Ce hold-up était l’un des plus importants et des plus sanglants de l’histoire récente de l’Iraq. Cinq suspects ont été arrêtés dont le cerveau, un officier de la garde du vice-président Adel Abdel-Mehdi, du CSII. « Il y avait des divergences entre le Dawa et le CSII qui auraient pu être surmontées, mais ce hold-up a conduit à une rupture », a affirmé sous condition d’anonymat un député du Dawa. M. Maliki avait indiqué que les auteurs du hold-up étaient « un groupe de gardes de M. Abdel-Mehdi » et que si ce dernier avait fait de son mieux pour que l’argent soit rendu, il n’avait pas prodigué les mêmes efforts pour remettre les coupables.

Cette affaire est devenue une affaire d’Etat depuis que le ministre de l’Intérieur a révélé que le cerveau du hold-up était un officier de la garde du vice-président, un dirigeant du puissant CSII. Echanges d’accusations, insinuations venimeuses, la polémique a pris de l’ampleur à six mois des élections générales auxquelles les deux hommes entendent participer. Le ministre Jawad Al-Bolani est à la tête d’une formation laïque, le Parti constitutionnel iraqien, alors qu’Abdel-Mehdi est un dirigeant du parti conservateur, le CSII. Dès lors, les hostilités ont été ouvertes. Le site Baratha, proche du CSII, publiait le 1er août un article moqueur sur le manque de réactivité, selon lui, du ministre de l’Intérieur et du premier ministre. « Le premier crie victoire alors qu’il était assoupi et le second a été réveillé dans la nuit par (...) Adel Abdel-Mehdi qui venait l’informer que ses gardes avaient retrouvé l’argent du hold-up et les coupables », écrivait Baratha.

Des médias hostiles au CSII se sont demandés si le but des auteurs du hold-up n’était pas de constituer une cagnotte pour leur parti en vue des élections. Dans deux mises au point, Adel Abdel-Mehdi a appelé « les officiels, les politiciens et les journaux à faire preuve de responsabilité ». Dans le même temps, la télévision Al-Furat, proche de CSII, se déchaînait contre M. Bolani, l’accusant d’avoir tiré gloire de l’issue positive de l’affaire alors que c’était le vice-président qui avait mis la police sur la voie des coupables.

Hicham Mourad

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