Al-Ahram Hebdo, Afrique | Appel à l’aide
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 Semaine du 24 au 30 juin 2009, numéro 772

 

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Afrique

Somalie. Le président du Parlement somalien a appelé au secours les pays voisins afin d’affronter l’avancée des islamistes qui menace de plus en plus la survie du gouvernement de transition.

Appel à l’aide

Les combats ont repris de plus belle cette semaine en Somalie, où les islamistes semblent décidés à renverser le gouvernement en place. Outre les combats qui font rage à Mogadiscio et dans d’autres villes somaliennes, une série d’assassinats de hauts responsables somaliens a été revendiquée ces derniers jours par les Shebab, les islamistes radicaux. Le ministre somalien de l’Information, Farhan Ali Mohamoud, a indiqué à la presse que les forces pro-gouvernementales avaient repoussé, samedi, des attaques des insurgés à proximité du palais présidentiel, Villa Somalia, et « contrôlaient » la zone. Le président, Sheikh Sharif Ahmed, est retranché dans ce palais sous la protection des troupes de la force de l’Union africaine (Amisom), qui protègent également des lieux stratégiques de la capitale comme le port et l’aéroport. L’Amisom, composée de soldats ougandais et burundais, est déployée depuis mars 2007 essentiellement à Mogadiscio, mais souffre d’un manque criant d’effectifs (4 300 hommes déployés sur les 8 000 prévus). Samedi dernier, des milliers d’habitants de Mogadiscio ont fui notamment du nord de Mogadiscio, théâtre de violents combats entre forces gouvernementales et insurgés.

Les forces pro-gouvernementales mènent depuis le 22 mai une contre-offensive qui a rencontré de sérieux revers. Au cours des trois derniers jours, trois hauts responsables ont été tués en Somalie dans une série d’attaques, dont le ministre de la Sécurité intérieure, victime d’un spectaculaire attentat suicide revendiqué par les islamistes radicaux des Shebab, à Beledweyne.

En première réaction à ces événements, la communauté internationale a rapidement réitéré son soutien au gouvernement somalien, évoquant une menace pour l’ensemble de la région. Dans un communiqué conjoint, l’Onu, la Ligue arabe, l’Union Africaine (UA) et l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad, six pays de l’Afrique de l’Est) ont « condamné fermement l’horrible attentat suicide à la voiture piégée à Beledweyne ». « Cette attaque déplorable démontre une fois de plus que les extrémistes tenteront tout pour réaliser leur objectif désespéré de prendre par la force le pouvoir du gouvernement légitime de Somalie », ajoute le communiqué. Ces extrémistes « somaliens et étrangers » constituent une menace non seulement pour la Somalie, mais aussi pour la région de l’Igad et la communauté internationale dans son ensemble. « Nous appelons le TFG (gouvernement somalien de transition ) à ne pas se laisser décourager par ces crimes violents d’une petite minorité et à poursuivre ses efforts pour la paix et la réconciliation », ajoute le document.

Avec ce regain de tension, le gouvernement de transition se trouve de plus en plus menacé, les forces gouvernementales peinent en effet à stopper l’avancée des islamistes. D’où l’appel lancé par le président du Parlement somalien, qui a exhorté les pays voisins à déployer au plus vite des troupes en Somalie, dans un appel à l’aide exceptionnel face à cette offensive des islamistes radicaux. Une fois n’est pas coutume, l’appel à la rescousse s’est fait ouvertement et publiquement. « Le pouvoir du gouvernement a été affaibli par les insurgés, nous demandons aux pays voisins, soit le Kenya, Djibouti, l’Ethiopie et le Yémen, d’envoyer des troupes en Somalie », a déclaré samedi dernier le président du Parlement, Aden Mohamed Nur. « Nous sommes en état d’urgence dans le pays, car des combattants étrangers venus de partout dans le monde sont en train de combattre le gouvernement », a-t-il insisté. En effet, les insurgés ont intensifié ces derniers jours leur offensive lancée le 7 mai contre le gouvernement du président Sheikh Sharif Ahmed, islamiste modéré élu fin janvier. Ces combats sont les plus acharnés depuis plusieurs années.

Mais l’appel à l’aide, lancé par les autorités somaliennes, pose un certain nombre de problèmes avec en tête l’éventualité d’une régionalisation de la crise. Une probabilité à haut risque que les voisins de la Somalie ne peuvent pas prendre aussi facilement.

Répondant aux appels des autorités somaliennes, seule l’Ethiopie aurait envoyé des troupes. Ces dernières ont été déployées samedi dans la zone de la ville somalienne de Beledweyne, au nord de la capitale Mogadiscio. Cependant, cette information n’a été donnée que par des témoins qui parlent de l’arrivée de quelque 200 soldats éthiopiens dans cette région.

Du côté des officiels, le discours est différent. Un responsable sécuritaire somalien basé à Beledweyne a confirmé, sous couvert d’anonymat à l’AFP, le déploiement des troupes éthiopiennes près de la frontière, mais a nié le mouvement des troupes vers Beledweyne. « C’est vrai que l’Ethiopie a déployé de nouvelles troupes près de la frontière, mais elles n’ont pas avancé plus dans le territoire somalien, elles ont pris les mesures adéquates pour sécuriser la frontière », a-t-il assuré. Une déclaration affirmée par les autorités éthiopiennes. Le ministre de la Communication éthiopien, Bereket Simon, a déclaré que l’Ethiopie n’interviendra pas en Somalie sans « une décision de la communauté internationale ».

Menace islamiste

Cependant, début juin, Addis-Abeba a reconnu que « des missions de reconnaissance » étaient menées par son armée en territoire somalien. L’Ethiopie était intervenue fin 2006-début 2007 en Somalie pour soutenir le gouvernement et chasser les islamistes du pouvoir à Mogadiscio. Une intervention qui a provoqué de nombreux troubles.

Cette fois-ci également, une éventuelle intervention éthiopienne risque de provoquer une intensification de la crise. D’ores et déjà, les islamistes ont adressé dimanche une virulente mise en garde aux pays voisins de la Somalie si ceux-ci décidaient d’y envoyer des troupes. « Nous adressons une mise en garde claire aux pays voisins, si vous voulez que vos soldats reviennent dans un cercueil, alors envoyez-les sur notre sol », a prévenu dimanche le porte-parole des Shebab, Sheikh Ali Mohamoud Rage, lors d’un point de presse dans la capitale somalienne Mogadiscio.

Maha Salem

 




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