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Cultnat vient de publier un livre illustré sur la collection
fascinante des cartes géographiques historiques sauvegardées
dans Dar al-kotob al-masriya (la bibliothèque nationale). Il
s’agit surtout d’un projet commun pour la sauvegarde de ce
patrimoine et sa publication.
La
géographie en numérique
La
Bibliothèque nationale de l’Egypte (Dar al-kotob) compte
plus de 10 000 cartes géographiques historiques datant de
différentes époques et traitant de différents thèmes. Il
s’agit en fait d’une collection cartographique précieuse,
voire inestimable dont plusieurs éléments sont uniques au
monde et d’autres figurent parmi les rares.
Dans le
but de préserver ce patrimoine cartographique, un protocole
a été donc signé entre Dar al-kotob et le Centre de
documentation du patrimoine culturel et naturel (Cultnat),
dépendant de la Bibliotheca Alexandrina, pour la réalisation
d’un grand projet pour la documentation électronique et donc
la sauvegarde de ce patrimoine rare et très important, pas
pour l’Egypte uniquement mais aussi pour le monde entier.
Cette documentation vise en fait à protéger les cartes rares
de la manipulation permanente. Le principal résultat de la
première phase de ce projet-pilote, exécuté sous les
auspices du ministère des Télécommunications et des
Informations, a été la numérisation de 300 cartes antiques
représentant le développement de l’Egypte dès le XVIe siècle
et jusqu’à la moitié du XIXe siècle.
Et c’est
dans ce cadre qu’un impressionnant ouvrage illustré vient
d’être publié par Cultnat sous le titre Egypt in the
cartographic heritage 1595–1840 A.D. (l’Egypte dans le
patrimoine cartographique). Il s’agit d’un intéressant
catalogue exposant une partie de la collection importante
des cartes de Dar al-kotob. Les 300 cartes antiques
numérisées font partie d’une collection de 10 000 cartes
géographiques détenues par la Bibliothèque nationale
égyptienne du Caire. Le catalogue sur support papier fournit,
quant à lui, la description détaillée de 50 d’entre elles
concernant l’Egypte. L’ouvrage se divise donc en quatre
chapitres exposant consécutivement les cartes du territoire
égyptien, l’Egypte et la Nubie, l’Egypte partie de l’Afrique
et l’Egypte partie des anciens empires. « Le catalogue
présente, entre autres, des cartes géographiques témoignant
du développement des formes et des dimensions des villes
égyptiennes. Ce patrimoine cartographique indique également
les divisions internes des provinces égyptiennes », souligne
Malak Wahba, directeur du département du patrimoine tangible
au Cultnat et auteur de l’ouvrage.
D’ailleurs, la collection des cartes exposées dans cet
ouvrage souligne les changements qu’a témoignés le Nil dans
les différents pays où il passe, ainsi que les
transformations dans les déserts Oriental et Occidental de
l’Egypte. Certes, ces cartes ne concernent pas l’Egypte
seulement, mais aussi tout le continent africain et le Moyen-Orient.
On trouve aussi des cartes pour le monde, pour des
continents à part, ainsi que pour plusieurs pays outre
l’Egypte.
Selon
Malak Wahba, la totalité de la collection des cartes
géographiques numérisées sera disponible à Dar al-kotob et
sera aussi publiée sur Internet depuis le site web de la
bibliothèque afin de faciliter l’étude de ces trésors pour
des chercheurs, analystes et de toutes les personnes
intéressées ou les amateurs du domaine. « Cultnat œuvre dans
le domaine de la documentation et la préservation du
patrimoine, en coopération avec nombre d’organisations
nationales et internationales, en vue de présenter le
patrimoine de l’Egypte via les médias et la publication
électronique », explique-t-elle.
Non
seulement Cultnat a développé des plans d’action afin de
documenter électroniquement le patrimoine égyptien, mais il
prend également part à la sauvegarde des trésors fragiles de
l’histoire égyptienne en les numérisant. Tout en appliquant
de nouvelles technologies à la documentation, d’importants
volumes de données sont compilés et triés numériquement, ce
qui facilite l’accès aux données. Des CD, des livres, des
guides et d’autres publications sont extraits de cette
immense base de données.
Amira
Samir