Al-Ahram Hebdo, Opinion | Mohamed Salmawy, L’Union des écrivains, chargée des candidatures pour le Nobel
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 Semaine du 17 au 23 juin 2009, numéro 771

 

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Opinion

L’Union des écrivains,
chargée des candidatures pour le Nobel

Mohamed Salmawy

Notre grand écrivain Naguib Mahfouz, prix Nobel de littérature, recevait au mois d’octobre de chaque année les formulaires des candidatures pour le Nobel. Ces formulaires étaient accompagnés d’une lettre adressée par la fondation Nobel lui demandant de proposer des noms d’écrivains égyptiens qualifiés, selon lui, d’obtenir le prix. D’autant que la fondation Nobel n’accepte que les candidatures émanant d’organismes déterminés parmi lesquels les précédents lauréats.

Mais notre grand écrivain laissait les formulaires vides chaque année, et ceci tout au long de 17 ans. Depuis que Naguib Mahfouz fut lauréat en 1988 et jusqu’à sa mort en août 2006, il n’a proposé aucun candidat. La logique qui lui dictait d’agir comme tel était la crainte que s’il lui arrivait de proposer un nom donné, il serait injuste vis-à-vis d’autres écrivains  pouvant être mieux qualifiés à remporter le prix. D’autre part, il se pouvait qu’il y ait des noms qu’il connaissait sans pour autant avoir lu leurs ouvrages à cause de la faiblesse de sa vue et de son manque de lecture.

J’avais eu l’occasion de rencontrer le président du comité Nobel, Sture Allen, au cours d’une visite que j’ai effectuée en Suède. Il m’a alors demandé : Pourquoi Mahfouz ne propose-t-il pas de noms pour le prix ? Les noms proposés à la candidature du Nobel par un écrivain égyptien seront d’une grande aide à la littérature dans votre pays. J’ai répondu que son sens de l’engagement littéraire et aux écrivains en Egypte constituait la raison qui l’empêchait de proposer des noms. J’ai également expliqué au président du comité Nobel que Mahfouz ne suivait plus le mouvement littéraire depuis des années à cause de son incapacité à lire et sa connaissance de la production littéraire se limitait uniquement à ce que lui transmettaient ses amis. Il réalisait parfaitement cela et son honnêteté l’empêchait de juger d’un sujet qui lui venait d’autrui.

Sture Allen a bien compris la position de Mahfouz. Il a ajouté que notre grand écrivain demeurera l’exemple de l’honnêteté et le critère de la noblesse des mœurs. Dès lors, la fondation Nobel n’a plus jamais envoyé de formulaires de candidatures à Mahfouz tous les ans en octobre.

J’ai été énormément inquiet parce que l’Egypte n’avait d’organisme proposant les candidatures reconnues par le prix Nobel. L’année dernière, les journaux arabes ont débattu du droit d’un grand écrivain soudanais qui n’est autre qu’Al-Tayeb Saleh pour l’obtention du prix. Des écrivains ont demandé que l’Union des écrivains arabes propose la candidature d’Al-Tayeb Saleh pour le Nobel. J’ai alors certifié que la fondation Nobel n’acceptait que les candidatures émanant d’organismes bien déterminés. J’ai alors appelé l’écrivaine originaire de l’Afrique du Sud, Nadine Gordimer, et je lui ai demandé de proposer le nom d’Al-Tayeb Saleh, qu’elle connaissait bien, ainsi que ses œuvres, tel qu’elle me l’avait rapporté.

Face à ces faits, j’ai trouvé important de m’adresser à la fondation Nobel en lui disant qu’il était inapproprié que l’Egypte n’ait pas d’organismes reconnus par la fondation pour les candidatures au prix. Surtout après le décès du seul écrivain égyptien lauréat de ce prix et qui représentait un partenaire reconnu par la fondation.

Mes correspondances avec le comité Nobel ont duré des mois au terme desquels ils ont reconnu, en fin de compte, le droit de l’Union des écrivains d’Egypte à devenir une partie qui proposerait les candidatures au Nobel de littérature. Et ce, après qu’ils eurent étudié toutes les informations concernant l’Union des écrivains et son histoire. Je leur avais envoyé de la documentation démontrant que l’Union des écrivains d’Egypte était l’équivalent d’un syndicat des écrivains et que ses fondateurs n’étaient autres que les célèbres Tewfiq Al-Hakim, Abdel-Rahman Charqaoui, Youssef Al-Sebaï et Naguib Mahfouz qui en était le président honorifique jusqu’à sa mort. Je leur ai dit également que cette institution regroupait environ 2 000 membres actifs, outre les membres non actifs et les memberships honorifiques.

J’ai récemment reçu une lettre de la fondation me disant qu’elle allait adresser, pour la première fois, les papiers de candidature à l’Union des écrivains d’Egypte en octobre prochain, afin de proposer le nom de l’écrivain égyptien qualifié au prix en 2010, à condition qu’il leur parvienne avant la fin de janvier prochain.

En réalisant l’importance de cette responsabilité nationale, l’Union mettra en place un système garantissant l’honnêteté à laquelle était attaché Naguib Mahfouz. La candidature exprimerait l’avis d’un nombre d’organismes compétents : universités, instituts littéraires, critiques et écrivains, qui apporteraient leurs avis quant aux candidatures.

J’ai reçu une lettre du président du comité Nobel dans laquelle il se disait heureux parce qu’il y a en Egypte un organisme prestigieux pour les candidatures au Nobel, à savoir l’Union des écrivains d’Egypte. D’autant que la littérature égyptienne a une longue histoire. De même les écrivains égyptiens, pour reprendre ses propos, enrichissent la bibliothèque littéraire internationale chaque année avec leurs ouvrages traduits.

La plus belle chose dans cette lettre est certes les propos du comité Nobel qui affirmaient que la décision rectifiait une situation incorrecte. Surtout qu’il était inapproprié que l’Egypte n’ait pas d’organisme proposant les candidatures au Nobel.

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