Inflation.
Avec 9,8 % en
mai sur
un an, elle
enregistre son taux le
plus bas depuis 16
mois. Mais
il
existe des
risques de hausse
dans les
mois à
venir.
Un
chiffre en
baisse
Il
n’a pas
contredit les prévisions.
Le taux
d’inflation a atteint en
mai dernier 9,8 %
sur
l’ensemble du pays, les
régions
urbaines étant
moins
fortunées, avec 10,2 %. Et
cela,
d’après les chiffres
révélés le 10
juin dernier par
l’Autorité de
mobilisation
publique et des
statistiques (Capmas).
La Banque
centrale d’Egypte
avait prévu
que le taux
d’inflation
annuel passerait en
dessous des 10 %
vers la mi-2009,
ce
qu’elle a
appelé « un niveau
acceptable ».
Cette
baisse
n’est cependant pas due
aux fonds
économiques et
monétaires qui
s’améliorent. Tout
simplement, le
taux annuel
en mai 2009
est comparé au
même mois
de l’année
précédente, qui était
très élevé
(19,7 %) car
il s’agissait
alors d’une
période de
hausse exceptionnelle des
prix à
travers le monde, qui s’est
repliée à
partir
d’août 2008.
Cependant,
le taux
d’inflation mensuel
reste assez
élevé,
notamment celui de
l’alimentation qui
absorbe plus de la
moitié des
dépenses des ménages.
Il était de 2,6
%. Pire,
il
est prévu
que la
tendance prenne de
l’ampleur en
août, « car
ce sera le début du
mois de Ramadan (le
mois de
jeûne musulman),
caractérisé par la
hausse de la
consommation »,
explique
Riham Al-Dessouqi,
analyste
économique senior auprès
de la banque
d’investissement
Beltone. Elle
estime par
ailleurs que le
taux se
maintiendra entre 6
et 7 % pendant le
reste de
l’année.
De plus,
le gouvernement a
décidé
d’injecter une
vingtaine de milliards de L.E.
dans des
projets d’infrastructure
pour encourager la croissance
économique.
Cette mesure
est
définie
dans le jargon économique
comme «
inflationniste », c’est-à-dire
qui nourrit
l’inflation. Car en fait, quand
le gouvernement
crée des
projets, il
dépense de
l’argent. Il
achète des
matières de construction et des
équipements, des terrains, paie
des salaires, et
ainsi de suite.
Ce qui
signifie plus d’argent en
circulation, et
donc plus de
consommation et de
demande. La
hausse de la demande
mène
finalement à la
hausse des prix.
C’est
pourquoi la
Banque Centrale
d’Egypte
prévoit que
l’inflation
reprendra vers le début
2010. En outre,
sur le plan
mondial, il
est
également prévu
que les prix des
matières premières
importées par
l’Egypte en
grande quantité
reprennent
à la hausse.
L’année
dernière,
quand l’inflation
annuelle a
atteint un record
historique de 26 %,
l’Egypte a
connu des émeutes
sociales
près des kiosques
à pain
subventionné et 3 Egyptiens
ont trouvé
la mort. Le taux
de pauvreté a
également
connu une
hausse de 3 %, en
dépit d’une
croissance qui
était à
son apogée.
Personne
n’aimerait donc imaginer
un scénario
où
l’inflation grimperait
à nouveau,
alors que
dans le
même temps, la croissance
ralentit.
Salma
Hussein