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Fête de la Musique.
L’édition 2009 s’annonce très colorée avec du raï, du jazz,
de la musique orientale aussi bien qu’étrangère, dont la
vedette est l’Orchestre nationale de Barbès.
De
Barbès à la Citadelle
«
L’échange musical, le dialogue des cultures et la gratuité
sont les concepts sur lesquels se fonde l’idée de la fête de
la musique en France et au monde entier », explique Emily
Rocher, chargée de mission culturelle au Centre Français de
Culture et de Coopération (CFCC). « On garde toujours ce
concept en perspective, tout en essayant d’être original
chaque année », ajoute-t-elle. Depuis sa création en Egypte,
la fête de la musique ne cesse d’attirer un grand public
d’Egyptiens et d’étrangers, en leur proposant un rendez-vous
annuel souvent en plein air où ils peuvent se réunir et
partager leur amour pour la musique. Une musique originale
le plus souvent accentuée par la présence d’une star de
renommée internationale, comme Soad Massi en 2007 ou Tiken
Jah Fakoli en 2008.
La date
de la fête de la musique étant le 21 juin, le CFCC ne se
limite pas à cette journée en proposant un grand nombre
d’événements tout au long du mois de juin. « Nous avons de
nombreuses soirées qui s’étendent sur tout le mois, comme la
soirée de musique électronique avec le D.J. Zebra, qui a eu
lieu le 11 juin au CFCC Mounira. Nous aurons également une
soirée de musique classique le 21 juin à 20h au palais
Mohamad Ali », poursuit Emily Rocher. Les soirées de cinéma
sont également axées sur la musique, avec notamment le film
Oum Kalsoum, l’astre de l’Orient de Feriel bin Mahmoud et
Nicolas Daniel, projeté le 14 juin au Caire et le 21 à
Alexandrie et le film On connaît la chanson d’Alain Resnais,
prévu le 22 juin à 20h30 au CFCC Mounira.
La
programmation musicale de la grande soirée, qui aura lieu le
23 juin à 20h à la Citadelle, se veut toujours aussi
généreuse qu’innovatrice, présentant l’Orchestre National de
Barbès (ONB). « Cela fait quatre ans que j’essaye de les
faire venir en Egypte, ils sont très connus et jouent une
musique originale qui incarnera l’esprit de la fête de la
musique », indique Latifa Fahmi, responsable des activités
culturelles au CFCC. L’ONB est une troupe composée de 12
musiciens de diverses nationalités : française, algérienne,
marocaine et tunisienne. Créée en 1995 par le musicien
Youssef Boukella, la troupe avait fait son plus grand succès
en jouant une musique originale mêlant rythmes afro,
orientaux, jazz et rock. Son premier album Barbès, sorti en
1997, avait accroché le public. Etant le résultat d’un grand
spectacle donné en France, il mêle les différents styles
musicaux (rai, chaabi, gnawa, électro) tout en conservant la
vivacité et le tempérament de la musique chantée live. Deux
ans plus tard, la seconde expérience « Poulina » sort au
public avec la même ardeur et la même intelligence.
Cependant, la troupe, composée de chanteurs et de musiciens,
va attendre huit ans pour sortir un autre album, en 2008.
Alik est un résultat de maturité artistique et d’expérience
musicale devenue solide avec le temps. Les musiciens
choisissent de l’enregistrer en live, leur ambiance préférée.
« Nous avons fait quelques tentatives studio, mais le
résultat ne fut guère satisfaisant », ainsi explique Youssef
Boukella sur le site officiel de l’orchestre ; il voulait à
tout prix que Alik reflète « l’âme mouvementée » de la
troupe.
La
soirée du 23 juin sera partagée avec la troupe égyptienne
West al-balad, qui depuis les 5 dernières années connaît un
succès époustouflant et devient l’exemple culte de la
musique indépendante en Egypte. « Je pense que les deux
troupes sont d’une ampleur capable de nous donner une soirée
très originale », précise Latifa Fahmi.
Comme
chaque année, la fête de la musique dépasse les frontières
d’une fête cairote, puisqu’elle propose toujours autant
d’événements sur la scène alexandrine. Cette année, la ville
fait la fête pendant une semaine, du 21 au 26 juin. Le
concert de l’ONB avec West al-balad aura lieu à la
Bibliothèque d’Alexandrie le 24 juin à 20h, d’autres
concerts de musique classique, de jazz, de hip-hop et de
musique égyptienne moderne auront lieu du dimanche au
vendredi avec les troupes égyptiennes Sot fel-zahma, Massar
egbari, la troupe allemande Drik rotherbust, ainsi qu’un duo
de flûte et de piano et l’Orchestre de la Bibliothèque
d’Alexandrie.
«
Plusieurs institutions ont pris des initiatives pour la
célébration, dont la Bibliothèque d’Alexandrie, l’Atelier
d’Alexandrie, le Centre des jésuites et l’Institut Goethe.
Toutes les initiatives on été regroupées en une seule et
sous l’égide du CFCC. Non seulement nous présenterons une
soirée identique à celle du Caire, mais nous profiterons de
la richesse de la scène alexandrine. Le public d’Alexandrie
est très réceptif », déclare Emily Rocher.
Dina
Abdel-Hakim
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L’élan du mouvement
L’univers s’arrête–t-il de bouger, la planète
s’arrête-t-elle de tourner ? A ces questions, le chorégraphe
et directeur du Festival de la danse moderne, Walid Aouni,
réfléchit. Et la meilleure réponse qu’il trouve est celle de
Jalaleddine Al-Roumi : « Dansez, l’univers danse ». C’est en
fait la devise de cette dixième édition.
Pour
célébrer les dix ans du festival, Walid Aouni invite dix
compagnies de différents pays pour la première fois.
A part
le spectacle d’ouverture Othello, une autre collaboration
s’effectue entre l’Egypte et les Etats-Unis. La compagnie du
ballet de l’Opéra du Caire représente West Side Story et
Grease avec la compagnie américaine John Ferguson.
La
compagnie de Nacera Belaza (Algérie-France) donne Le Cri.
Belaza creuse dans la danse contemporaine, s’inspirant du
rythme soufi et développe la poétique du vide. Celle-ci
n’existe que pour disparaître ou dire la disparition.
La
compagnie française Wanted Posse met en avant le hip hop et
ses variations, les rythmes rapides et mouvants. Sa danse
est basée sur la performance du groupe, d’où sa pluralité.
C’est dans ce cadre que s’inscrit leur spectacle Transe.
Les
aspects de l’occupation caractérisent le spectacle
palestinien At the Checkpoint de la compagnie Sariet
Ramallah. Les danseurs devant des toiles fines (des murs
virtuels) expriment leur quête de liberté.
L’Orient
assez chaleureux et émotionnel est fort présent dans le
spectacle indien Surkh. La chorégraphie évoque les
différentes connotations de la couleur rouge : peur,
sensualité, danger, timidité, etc.
La
compagnie turque Plan B s’intéresse au théâtre physique. Les
mouvements difficiles et différents sont les plus
recherchés. Un lundi au soleil est une création des deux
artistes : Bedirhan Dehmen et Safak Uysal, mettant l’accent
sur l’amitié entre hommes.
Les
spectacles Dinamo/Visions (Espagne), Apolost (Grèce) et
Passé continu (Russie) représentent des scènes de danse
provocatrices. Les danseurs traduisent leur confusion, leur
peur et leur perplexité.
En outre,
16 spectacles égyptiens sont au programme. Il y a les
habitués du festival comme Mohamad Chafiq, Mirette Michelle,
Nora Amin et d’autres nouveaux talents tels que Naglaa
Younès et Fadwa Al-Héneidi.
Cette
année, le festival consacre une semaine à la projection de
documentaires sur la danse, suivis de colloques animés par
des critiques et des chorégraphes. D’autre part, le danseur
et chorégraphe Adham Hafez organise, dans la petite salle de
l’Opéra, une série de conférences et de projections-vidéo
pendant deux jours, mettant en avant des jeunes tels que
Sawsan Gad, Ezzat Ezzat, Mona Gamil et Ahmad Roby …
Représentant, selon lui, les nouvelles tendances dans la
chorégraphie en Egypte.
May
Sélim
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