Fête de la Musique. L’édition
2009 s’annonce très colorée avec du raï, du jazz, de la musique orientale aussi
bien qu’étrangère, dont la vedette est l’Orchestre nationale de Barbès.
De Barbès à la Citadelle
« L’échange musical, le dialogue
des cultures et la gratuité sont les concepts sur lesquels se fonde l’idée de
la fête de la musique en
La date de la fête de la musique
étant le 21 juin, le CFCC ne se limite pas à cette journée en proposant un
grand nombre d’événements tout au long du mois de juin. « Nous avons de
nombreuses soirées qui s’étendent sur tout le mois, comme la soirée de musique
électronique avec le D.J. Zebra, qui a eu lieu le 11 juin au CFCC Mounira. Nous
aurons également une soirée de musique classique le 21 juin à 20h au palais
Mohamad Ali », poursuit Emily Rocher. Les soirées de cinéma sont également
axées sur la musique, avec notamment le film Oum Kalsoum, l’astre de l’Orient
de Feriel bin Mahmoud et Nicolas Daniel, projeté le 14 juin au Caire et le 21 à
Alexandrie et le film On connaît la chanson d’Alain Resnais, prévu le 22 juin à
20h30 au CFCC Mounira.
La programmation musicale de la
grande soirée, qui aura lieu le 23 juin à 20h à la Citadelle, se veut toujours
aussi généreuse qu’innovatrice, présentant l’Orchestre National de Barbès
(ONB). « Cela fait quatre ans que j’essaye de les faire venir en Egypte, ils
sont très connus et jouent une musique originale qui incarnera l’esprit de la
fête de la musique », indique Latifa Fahmi, responsable des activités
culturelles au CFCC. L’ONB est une troupe composée de 12 musiciens de diverses
nationalités : française, algérienne, marocaine et tunisienne. Créée en 1995
par le musicien Youssef Boukella, la troupe avait fait son plus grand succès en
jouant une musique originale mêlant rythmes afro, orientaux, jazz et rock. Son
premier album Barbès, sorti en 1997, avait accroché le public. Etant le
résultat d’un grand spectacle donné en France, il mêle les différents styles
musicaux (rai, chaabi, gnawa, électro) tout en conservant la vivacité et le
tempérament de la musique chantée live. Deux ans plus tard, la seconde
expérience « Poulina » sort au public avec la même ardeur et la même
intelligence. Cependant, la troupe, composée de chanteurs et de musiciens, va
attendre huit ans pour sortir un autre album, en 2008. Alik est un résultat de
maturité artistique et d’expérience musicale devenue solide avec le temps. Les
musiciens choisissent de l’enregistrer en live, leur ambiance préférée. « Nous
avons fait quelques tentatives studio, mais le résultat ne fut guère
satisfaisant », ainsi explique Youssef Boukella sur le site officiel de
l’orchestre ; il voulait à tout prix que Alik reflète « l’âme mouvementée » de
la troupe.
La soirée du 23 juin sera partagée
avec la troupe égyptienne West al-balad, qui depuis les 5 dernières années
connaît un succès époustouflant et devient l’exemple culte de la musique
indépendante en Egypte. « Je pense que les deux troupes sont d’une ampleur
capable de nous donner une soirée très originale », précise Latifa Fahmi.
Comme chaque année, la fête de la
musique dépasse les frontières d’une fête cairote, puisqu’elle propose toujours
autant d’événements sur la scène alexandrine. Cette année, la ville fait la
fête pendant une semaine, du 21 au 26 juin. Le concert de l’ONB avec West
al-balad aura lieu à la Bibliothèque d’Alexandrie le 24 juin à 20h, d’autres
concerts de musique classique, de jazz, de hip-hop et de musique égyptienne
moderne auront lieu du dimanche au vendredi avec les troupes égyptiennes Sot
fel-zahma, Massar egbari, la troupe allemande Drik rotherbust, ainsi qu’un duo
de flûte et de piano et l’Orchestre de la Bibliothèque d’Alexandrie.
« Plusieurs institutions ont pris
des initiatives pour la célébration, dont la Bibliothèque d’Alexandrie,
l’Atelier d’Alexandrie, le Centre des jésuites et l’Institut Goethe. Toutes les
initiatives on été regroupées en une seule et sous l’égide du CFCC. Non
seulement nous présenterons une soirée identique à celle du Caire, mais nous
profiterons de la richesse de la scène alexandrine. Le public d’Alexandrie est
très réceptif », déclare Emily Rocher.
Dina Abdel-Hakim