La
sécurité et la paix à l’israélienne avant tout
Morsi
Attalla
Je
crois qu’il n’y aura pas de paix réelle au Moyen-Orient à
l’ombre de la rigidité de la pensée politique en Israël qui
ne voit du monde que sa propre sécurité, sa paix et sa
stabilité. Quant à la sécurité, la paix et la stabilité des
pays du voisinage, c’est une question discutable. Mais dans
une étape ultérieure, après qu’Israël eut réalisé toutes ses
garanties politiques et sécuritaires sous l’ombrelle d’une
guerre psychologique atroce visant à soumettre toute la
région aux illusions de l’hégémonie et de l’expansion.
Les
forces extrémistes contrôlant le gouvernement israélien en
exercice disent franchement et sans détours que sa
conception de la sécurité ne doit pas être régie par des
contraintes et des règlements et doit prendre en compte la
particularité d’Israël au sein de frontières sûres
desquelles on ne peut guère approcher.
Cela
signifie que les Israéliens désirent une sécurité absolue,
peu importe si cette sécurité vient aux dépens de la paix et
de celle d’autrui. Ce qui gère la sécurité nationale, de
leur point de vue, est une série de principes et de constats,
dont le plus important est la capacité de contrôler les
destinées de la région et de toute la ceinture régionale.
Les
forces extrémistes au pouvoir actuellement en Israël
estiment que la plus importante garantie à sa survie est la
confirmation de la particularité de la prééminence militaire
absolue sur tous les pays arabes. La sécurité stratégique,
dans la conception d’Israël, c’est de travailler par tous
les moyens afin de priver les Arabes de la force militaire
capable de lui tenir tête ou de réaliser une sorte
d’équilibre des forces régionales.
Ce
qu’affiche le gouvernement de Netanyahu et de Lieberman
aujourd’hui n’est pas le produit du présent mais il est l’un
des piliers du legs historique d’Israël et de sa croyance
militaire qui lui justifiait toujours le droit de partir en
guerre et de prétendre qu’il s’agit d’une guerre préventive.
Une croyance bien ancrée qui lui donne le droit d’exécuter
ses sales opérations hors de ses frontières et à l’intérieur
des territoires occupés. Le fait qu’Israël affiche tout cela
à ce moment précis fait essentiellement partie du pari de la
guerre psychologique d’Israël.
La paix
demeurera un rêve loin d’être réalisé, tant que les idées
d’agression gèrent la logique de la fabrication de la
décision politique et stratégique en Israël et orientent la
boussole de la prise de décision.
Les
déclarations des extrémistes ne sont pas uniquement
l’expression de politiques de chantage dans la méthode de
négociation israélienne, mais elles sont également une
partie de la guerre psychologique qu’Israël mène et qui lui
permettra, selon ses illusions, de remporter finalement le
conflit. Sans être obligé de payer le prix d’un accord de
paix équilibré et sans répondre aux demandes légitimes
palestiniennes et arabes.
La scène
israélienne vit aujourd’hui des moments dangereux,
nécessitant certes de lui consacrer des articles plus
exhaustifs.